Le voyage d’affaires était prévu depuis des semaines. Un projet crucial pour l’entreprise, et Alexandre avait insisté pour qu'Éléa l’accompagne. Une semaine loin du bureau, loin des disputes incessantes avec Sophie, loin de la réalité oppressante de son quotidien. Éléa, de son côté, voyait cette opportunité comme une façon de se concentrer uniquement sur le travail, d’éviter de trop penser à tout ce qu’elle ressentait pour Alexandre. Mais dès leur arrivée à l’aéroport, elle savait que ce voyage serait bien plus complexe que prévu.
Dès les premiers jours, la tension entre eux monta d’un cran. Ils travaillaient en étroite collaboration, seuls parmi tous ces visages inconnus, partageant des moments d’échanges aussi bien professionnels que personnels. En dehors des réunions importantes, Alexandre et Éléa se laissaient aller à des plaisirs simples : des sorties au restaurant, des balades dans des quartiers pittoresques, et même une soirée au cinéma, chose qu'Alexandre n’avait pas faite depuis des années avec Sophie. Chaque moment partagé les rapprochait un peu plus, sans qu’ils ne s'en rendent compte immédiatement.
Le troisième soir, après une journée particulièrement intense de négociations, ils décidèrent de s’accorder une pause. Éléa avait découvert un restaurant avec un coin danse, animé par un petit groupe de musiciens jouant des airs de jazz. L’ambiance était feutrée, intime, presque envoûtante. L’endroit dégageait une chaleur humaine que Alexandre apprécia immédiatement, loin de l'atmosphère froide des lieux où il avait l'habitude d'aller avec Sophie.
Ils prirent place à une table près de la piste de danse, dégustant des plats simples mais délicieux. Légers, libérés des contraintes habituelles, ils se laissaient porter par l’instant. Leurs discussions étaient ponctuées de sourires et de regards silencieux, chacun conscient de l’attraction qui se renforçait entre eux.
Lorsque les musiciens jouèrent une mélodie plus douce, presque sensuelle, Alexandre se leva de sa chaise et, d'un geste hésitant mais sincère, proposa à Éléa de danser.
— Tu veux danser ?, demanda-t-il, une étincelle dans les yeux.
Elle hésita une fraction de seconde, mais l’atmosphère la poussa à accepter. Ils se levèrent, et sans un mot de plus, ils se dirigèrent vers la piste de danse.
Leurs corps se rapprochèrent naturellement. La main d'Alexandre se posa sur la hanche d'Éléa avec une douceur calculée. Ce simple geste déclencha une vague de sensations en elle. Elle ferma instinctivement les yeux, mordant légèrement sa lèvre inférieure pour contenir l’émotion qui montait en elle. Alexandre, de son côté, sentit une chaleur familière envahir son corps. Ce simple contact réveillait en lui des désirs qu’il avait soigneusement ignorés jusque-là.
Ils bougeaient au rythme de la musique, leurs corps suivant des mouvements lents et synchronisés. Mais ce n’était plus seulement une danse. Chaque geste, chaque frôlement devenait un prétexte pour explorer un peu plus cette limite qu’ils s’étaient imposée, mais qui semblait s’effacer peu à peu.
Alexandre, en glissant sa main dans le dos d'Éléa, remarqua à quel point ce contact l’affectait. Elle se cambrait légèrement sous sa caresse, comme si son corps répondait instinctivement à chaque geste. Il se rapprocha encore, pressant son corps contre le sien. Leurs respirations se faisaient plus courtes, plus saccadées. Éléa leva les yeux vers lui, et dans ce regard, il n’y avait plus d’ambiguïté. Elle savait ce qui se passait, et elle ne voulait pas l’arrêter.
Elle passa ses mains dans le dos d'Alexandre, caressant doucement sa nuque. Son geste, lent et calculé, réveillait en lui un désir qu’il avait trop longtemps réprimé. Ses mains remontèrent le long de son dos, chaque frôlement éveillant des frissons le long de son échine. Alexandre la regarda, sentant son cœur battre plus fort à chaque seconde. Ils étaient trop proches maintenant. Leurs visages se rapprochaient inévitablement, comme attirés l’un vers l’autre par une force invisible.
Ils n’avaient plus besoin de mots. Leurs corps parlaient pour eux. Leurs respirations se mêlaient, et lorsqu’ils se retrouvèrent à quelques centimètres l’un de l’autre, ils franchirent enfin cette ligne. Leurs lèvres se rencontrèrent dans un b****r à la fois tendre et passionné. C’était un moment qu’ils avaient tous deux imaginé, mais qui dépassait toutes leurs attentes.
Le b****r se prolongea, chargé de tout ce qu’ils avaient retenu jusque-là. Chaque mouvement de leurs lèvres, chaque pression de leurs mains sur le corps de l'autre était empreint d'une intensité qu'ils ne pouvaient plus ignorer. Mais au fond d’eux, ils savaient qu’ils jouaient avec le feu.
Ils se détachèrent finalement, le souffle court, leurs corps encore en proie aux sensations laissées par ce b****r. Alexandre recula légèrement, passant une main dans ses cheveux, un sourire à peine visible sur ses lèvres.
— On devrait s’arrêter là, murmura-t-il, la voix rauque.
Éléa hocha la tête, bien qu’elle n’en ait pas vraiment envie. Elle sentait encore les frissons parcourir son corps, mais elle savait qu’aller plus loin les mènerait sur un terrain encore plus dangereux.
Ils quittèrent le restaurant, leurs cœurs battant encore à tout rompre. Le chemin jusqu’à l’hôtel se fit en silence, mais ce n’était pas un silence de gêne. C’était un silence lourd de ce qu’ils venaient de partager.
Leurs chambres étaient situées l’une en face de l’autre. Une ironie cruelle, compte tenu de la situation. Alexandre se tourna vers Éléa, l’air indécis. Il aurait voulu prolonger ce moment, céder complètement à la tentation qui le brûlait de l’intérieur. Mais il savait que ce serait franchir une limite qu’il ne pourrait jamais effacer.
— Bonne nuit, murmura-t-il, sa voix teintée de regret.
Éléa, le regardant dans les yeux, lui rendit un faible sourire.
— Bonne nuit, Alexandre.
Mais au lieu de s'éloigner, il se pencha vers elle et l’embrassa une dernière fois, un b****r plus court mais tout aussi intense. C’était leur façon de se dire qu’ils savaient où tout cela les menait, mais qu’ils n’étaient pas encore prêts à franchir cette dernière étape.
Après ce b****r, ils entrèrent chacun dans leur chambre respective, fermant la porte à double tour derrière eux. Mais même dans l’intimité de leur espace, le désir ne les quittait pas.
Cette nuit-là, Alexandre et Éléa prirent tous deux une douche froide, espérant calmer la tension qui bouillait en eux. L’eau glacée contre leur peau ne parvint pas à effacer le souvenir de ce b****r, ni à dissiper les désirs qui les habitaient.
Ils se couchèrent, tentant de trouver le sommeil, mais leurs esprits étaient trop agités. Chaque mouvement dans leur lit leur rappelait les frôlements, les caresses, la chaleur du corps de l’autre contre le leur. Le silence de la nuit ne faisait qu’amplifier leurs pensées, et chacun, de son côté, luttait contre l’envie d’aller frapper à la porte de l’autre.