Cela faisait des semaines qu’ils tentaient de rester professionnels, de ne plus franchir cette limite qu’ils avaient déjà dépassée lors de leur voyage d'affaires. Alexandre et Éléa avaient cédé une première fois, emportés par la solitude, l'intensité du moment, et la tentation trop forte. À leur retour, ils s’étaient juré de ne plus se laisser emporter par le désir, de ne plus retomber dans cette passion secrète. Pourtant, cette résolution s’érodait chaque jour un peu plus.
Chaque moment passé ensemble devenait une épreuve. Leurs regards, autrefois innocents, étaient désormais chargés de sous-entendus qu’ils ne pouvaient plus ignorer. Ils essayaient de se concentrer sur leur travail, de maintenir une distance professionnelle, mais la tension entre eux ne cessait de croître.
Un soir, alors qu’ils travaillaient tard sur un dossier important, Éléa sentit la fatigue s’installer. Les autres collègues étaient partis depuis longtemps, laissant le bureau silencieux, presque désert. Le bruit léger des pages tournées et des doigts frappant sur les claviers étaient les seuls sons qui remplissaient la pièce.
Alexandre était assis à son bureau, concentré sur les documents étalés devant lui, mais Éléa pouvait sentir son regard glisser vers elle de temps en temps. Elle aussi luttait pour ne pas céder à la tentation. Elle se disait que si elle pouvait terminer son travail rapidement, elle pourrait éviter cette situation dangereuse.
Mais au fil des minutes, elle se sentait de plus en plus étouffée par l’atmosphère dans la pièce. La tension était palpable, et elle savait qu’Alexandre ressentait la même chose. Le silence devenait lourd, presque oppressant.
— Il commence à se faire tard, murmura-t-elle finalement, sa voix légèrement tremblante.
Alexandre leva les yeux vers elle, ses traits tendus par la fatigue, mais aussi par quelque chose de plus profond. Il la fixa un instant, et elle sentit immédiatement que la barrière qu’ils avaient tenté de maintenir allait céder.
— Oui, je crois qu’on devrait arrêter pour ce soir, dit-il d’une voix grave, mais il ne fit aucun mouvement pour ranger ses affaires.
Leurs regards se croisèrent, et ce fut comme une décharge électrique. Le silence dans la pièce devint insoutenable. Éléa sentit son cœur s'accélérer, ses pensées tourbillonnant. Elle savait que s’ils ne mettaient pas fin à cette soirée immédiatement, ils allaient franchir à nouveau cette limite qu’ils s’étaient juré de ne plus dépasser.
Mais à cet instant, aucune d’elle n’avait la volonté de partir. L'attraction entre eux était trop forte, la tentation trop puissante pour être ignorée.
Alexandre se leva de sa chaise, contournant lentement son bureau pour s’approcher d’elle. Il n’avait pas besoin de dire un mot. Tout dans ses gestes, dans la façon dont il la regardait, révélait ses intentions. Éléa ne pouvait détourner les yeux, et chaque pas qu’il faisait vers elle la rapprochait encore davantage de l’inévitable.
— On ne peut pas… recommencer, murmura-t-elle faiblement, ses mots résonnant sans conviction.
Alexandre s’arrêta devant elle, si proche qu’elle pouvait sentir la chaleur de son corps contre le sien. Il leva doucement la main pour lui toucher le bras, un geste simple mais chargé d'une intensité qui la fit frissonner.
— Je sais, répondit-il, sa voix basse et rauque. Mais c’est plus fort que moi.
Il s’approcha encore, leurs corps presque collés l’un à l’autre, et avant qu’elle ne puisse réagir, il posa ses lèvres sur les siennes. Ce b****r, qu’ils avaient essayé de repousser pendant des semaines, raviva instantanément tout le désir qu’ils avaient tenté d’étouffer. Éléa ne résista pas, ses mains trouvant instinctivement leur chemin vers son cou, tirant Alexandre encore plus près d’elle.
Leur b****r devint plus intense, plus urgent. Il n’y avait plus de barrière à briser, plus de règle à respecter. Leurs résolutions s’étaient effondrées en un instant. Alexandre la pressa doucement contre le canapé en cuir qui trônait dans un coin de son bureau, ses mains glissant le long de ses hanches avec une douceur mêlée d’une urgence qu’ils ne pouvaient plus contrôler.
Ils s’assirent sur le canapé, leurs respirations entrecoupées, leurs corps réagissant à chaque mouvement. Éléa sentait chaque fibre de son être s’embraser sous ses caresses. Elle savait qu’ils franchissaient à nouveau cette limite qu’ils avaient si souvent redoutée, mais à cet instant, cela lui semblait inévitable, presque naturel.
Leurs vêtements tombèrent lentement, chaque geste empreint d’une délicatesse qui contrastait avec l’urgence de leur désir. Alexandre l’allongea doucement sur le canapé, leurs corps se rejoignant dans un tourbillon de sensations. Le silence de la pièce était seulement interrompu par le souffle saccadé de leurs respirations, par les murmures à peine audibles échangés entre deux baisers.
Ils s’abandonnèrent à la passion qui les consumait, franchissant à nouveau cette limite interdite qu’ils s’étaient imposée. Chaque mouvement, chaque geste, chaque b****r semblait décupler l’intensité de leur désir. Éléa se laissa emporter par ce tourbillon d’émotions, sentant la chaleur de Alexandre contre elle, sa présence réconfortante mais en même temps dangereuse.
Cette nuit-là, ils se laissèrent aller complètement, oubliant le monde extérieur, oubliant Sophie, oubliant même leurs propres résolutions. Tout ce qui comptait, c’était ce moment partagé, cette connexion qu’ils ne pouvaient plus ignorer.
Lorsqu’ils se séparèrent finalement, leurs corps épuisés mais satisfaits, ils restèrent un instant en silence, réalisant l’ampleur de ce qui venait de se passer. Éléa sentait encore les caresses d'Alexandre sur sa peau, et elle se demandait comment ils allaient faire pour continuer à prétendre que rien n’avait changé entre eux. Car cette fois, il n’y aurait pas de retour en arrière.
Alexandre se redressa lentement, observant Éléa avec une douceur inhabituelle. Il savait, tout comme elle, que ce qu’ils venaient de vivre n’était pas simplement un moment d’égarement. C’était une déclaration silencieuse, un engagement sans mots, une promesse qu’ils avaient faite à eux-mêmes sans s’en rendre compte.
— Je ne sais pas combien de temps on pourra continuer à se mentir, murmura-t-il, sa voix à peine audible dans la pénombre.
Éléa tourna la tête vers lui, le cœur battant encore à tout rompre.
— Je ne sais pas non plus, répondit-elle, sa voix tremblante.
Ils étaient à un tournant, et ils le savaient tous les deux. Franchir cette limite encore une fois les avait changés, et ils ne pouvaient plus prétendre que tout allait redevenir comme avant. Il leur faudrait faire un choix, et ce choix les effrayait plus que tout.