Et maintenant, elle allait le faire. Même si elle était parfaitement consciente que cet amour était à sens unique.
Rex avait loué l'un des nombreux cottages standard que la chaîne Jefferson proposait pour les budgets moyens, et il choisit celui qui était le plus éloigné possible du centre, une forêt enchanteresse bordant l'autre côté du trois-pièces. Mais Ashley ne vit rien du décor douillet et coloré de la pièce principale, ni du grand lit à baldaquin installé près d'une grande fenêtre coulissante.
Non, Ashley ne voyait que lui. Elle avait la terrible certitude qu'il en serait toujours ainsi. Lui, son Rex, qui l'avait déjà allongée sur ce lit démesuré, avant de peser sur elle de tout son poids, dévorant sa bouche d'un b****r profond, impérieux, conquérant, entremêlant leurs langues avec force et impétuosité, se débarrassant de leurs vêtements avec une habileté inouïe qui aurait dû la mettre en garde. Ils gémirent, haletèrent et se mordirent passionnément tandis qu'il retirait sa culotte, caressant sa féminité déjà humide avec une habileté qui lui donna le vertige jusqu'à la douleur.
Puis, tout en léchant, suçant et mordant les bourgeons rosés de sa poitrine blanche, il inséra un doigt, puis deux, dans la cavité humide de sa compagne, qui ne tarda pas à fondre. La jeune femme, à bout de souffle, encercla le poignet de son bourreau, essayant en vain de l'arrêter, mais c'était une bataille perdue d'avance. Et de toute façon, elle n'avait jamais eu envie de la gagner. Ses bras fins entouraient la taille étroite de Rex qui continuait à la caresser avec art, embrassant chaque partie de son corps. Puis il se souleva un instant pour se débarrasser de son pantalon et de son boxer. La vue de sa virilité triomphante, énorme et aussi dure qu'une barre d'acier, la surprit tellement qu'elle ferma instinctivement les cuisses, ressentant à la fois de la peur et de l'excitation.
Plongeant son regard de braise dans le sien, Rex caressa langoureusement les genoux délicats de sa maîtresse, avant de les mordiller.
- Ashley, ouvre-toi, s'il te plaît, ou je ne pourrai pas entrer.
- Rex…
Il la fit taire d’un chut langoureux.
- En ce moment, Ashley, c'est la seule chose que j'ai envie de faire.
Sa voix était si basse, si écorchée, que la jeune femme n'avait d'autre choix que de se soumettre à son désir, un désir qui faisait écho au sien. S'ouvrir en grand pour le recevoir. Et de toute façon, il serait passé outre.
- Tu m'aurais prise de toute façon, dit-elle langoureusement, se cambrant contre lui de tout son être. Ce que j'aurais souhaité n'a pas d'importance.
- Bien sûr que non. fut sa seule réponse alors qu'il prenait possession d'elle, s'enfonçant vigoureusement en elle, collant leurs bouches l'une à l'autre. Le va-et-vient qu'il imprégnait à leurs corps unis était si parfait, si impérieux, si sauvage qu'elle faillit s'évanouir de plaisir, de découverte formidable, de chaleur, de bonheur. Il ne la laissa pas crier, se contentant de gémir en refermant sa bouche avec la sienne. Elle ne put qu'entrelacer ses jambes avec les siennes, s'accrochant de toutes ses forces aux épaules larges et puissantes, tandis que les poussées s'intensifiaient encore, s'accéléraient, jusqu'à l'explosion totale et irréversible. L'extase qu'elle avait rêvé toute sa vie de découvrir, et dont elle ignorait totalement l'ampleur, cette personne lui a enfin permis de l'atteindre, de la vivre. Et elle ne l'oubliera jamais.
Lorsque Rex se libéra avec un cri brisé, il tomba lourdement sur le corps frêle de sa maîtresse, enfouissant son visage dans ses seins d'albâtre, reprenant difficilement son souffle. Quant à Ashley, se sentant fatiguée, épuisée et étouffée sous le poids de son merveilleux amant, elle gémit sourdement en caressant affectueusement ses cheveux mouillés de sueur.
- Tu ne me demandes pas comment tu étais ?", lui dit-elle malicieusement en l'entourant amoureusement de ses bras.
Il se souleva sur un coude pour la regarder avec un sourire étrange, puis se pencha pour lécher ses lèvres, avant de les mordiller sensuellement.
- Pardonne-moi de ne pas te l'avoir demandé. Une réponse légère, impossible à déterminer, mais teintée d'une certaine sincérité qui toucha Ashley sans qu'elle ne puisse s'empêcher de croire que la réponse qui lui aurait mieux convenu aurait dû être : Pourquoi redemander ce que l'on sait déjà ? Je n'aurai probablement jamais à le faire.
Il ne s'était pas encore éloigné d'elle. Et quand, après un court repos, il revint, l'envahissant comme un roi majestueux en terre conquise, il bougea, joua avec elle, la poussa à bout dans un plaisir brûlant, sauvage, désespéré, elle n'essaya même pas de lutter, elle se laissa prendre, entraîner, dériver dans ce plaisir sans fin qu'il lui donnait.
En réalité, elle savait déjà ce qu'elle ressentirait au moment où elle lèverait les yeux vers lui et verrait l'homme le plus merveilleux qu'elle ait jamais vu, la fixant avec un sourire charmant mais indéchiffrable. Et puis, de toutes les questions qui lui venaient à l'esprit, elle ne posait pas celle qui l'intéressait le plus. Comment était-ce pour lui ? Qu’est-ce qu’elle était pour lui ? Elle n'en a pas eu le courage. Parce que si jamais il devait répondre qu'elle était bien mais pas aussi bien que ses anciennes maîtresses, Ashley savait qu'elle ne s'en remettrait jamais.
Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était verser des larmes.
En fin de compte, le mythe était vrai. L'amour n'a pas d'âge.
***
Depuis cette soirée mémorable, les deux amants passaient tout leur temps ensemble. Négligeant tout sauf son travail, Ashley se donnait entièrement à son amour, à l'intérieur comme à l'extérieur. Quand Rex ne travaillait pas avec ses associés, que la jeune femme ne connaissait pas, il l'appelait pour la prévenir qu’il allait la chercher à la sortie du bureau, et ils allaient dîner quelque part, choisissant toujours un endroit intime où ils pouvaient parler sans contrainte et se regarder sans être dérangés, oubliant les heures et les lendemains, ou bien Ashley l'invitait dans son petit appartement lumineux, décoré de blanc et de bleu, et cuisinait pour lui avec plaisir. Et les week-ends étaient consacrés à la marche, parfois à l'affrètement d'un bateau et au choix d'une île déserte éloignée pour pique-n****r et s'aimer. Trois semaines passèrent ainsi. Trois semaines idylliques d'un bonheur inimaginable qui remplissait la jeune femme de tant de lumière, et dont elle souhaitait qu'il ne s'arrête jamais.
Un mercredi, en sortant tôt du travail, Ashley décida d'emmener son Rex manger une glace chez son ami William Craig, et lui envoya immédiatement un message. Elle se demanda pourquoi elle ne l'a pas fait plus tôt. Lisant avec joie la réponse de son amour, qui l'avertissait avec un humour touchant qu'il la rejoindrait dès qu'il sortirait de sa réunion, Ashley décida de l'attendre directement au stand.
- Alors, quelles sont les nouvelles, mon sucre d’orge ? demanda William en s'essuyant les mains avant de se pencher légèrement vers elle, un sourire chaleureux aux lèvres. Ou plutôt, comment s'appelle-t-il ?
- William ! s'exclama la jeune femme qui devient écarlate comme le crépuscule et se mordit le doigt, un sourire éclatant sur le visage, preuve irréfutable de ce que devina son ami.
- Depuis deux ans que je te connais, tu viens ici plus souvent que quiconque, sinon tous les jours. Et puis, pouf, tu as disparu pendant trois longues semaines, sans la moindre excuse. Et quand tu réapparais enfin, tu t’assois à ta place habituelle, en prenant soin de réserver la chaise suivante, avec un regard si radieux que le soleil va finir par t’envier. Alors... il n'y a qu'une seule réponse à tout cela.
- William ! répéta-t-elle bêtement, le visage béat.
- Oui, oui, oui. Je sais, tu sais ?
- C'est vrai, tu as déjà été amoureux ?
- Bien sûr ! s'exclame-t-il, amusé mais presque vexé. "Tout le monde l'a été au moins une fois dans sa vie !
Il releva la tête, le regard devenu lointain.
- Ah, Frederica ! prononça-t-il avec nostalgie.
- Qui est Frederica ?
- Une femme exceptionnelle, répondit-il, le regard rêveur et brillant, avec son teint cuivré, ses longs cheveux couleur de nuit, et son corps si voluptueux, surtout quand elle danse le flamenco, ailleurs que sur la piste de danse, ajouta-t-il, l'expression avide.
- Et qu'est-ce qui s'est passé pour que ça ne marche pas ?
Il haussa les épaules.
- Vous savez ce que c'est : on aime et on n'aime plus. Alors elle a épousé quelqu'un d'autre, mon voisin Pedro, qui avait un 4x4, et je suis parti aux Caraïbes.
Il porta la main à sa poitrine.
- Quelle déception ! Frederica... !
- Je vois...
Puis, secouant la tête, il revint à sa fidèle cliente et amie.
- Et tu sais, c'est la chose la plus merveilleuse au monde. L'amour. Quoi qu'en disent les cyniques, les désespérés et les féministes, l'amour est tout.