Comme pour chaque fenaison et chaque moisson, l’un des deux frères de Désiré, l’oncle Jules, avait quitté durant quelques jours ses responsabilités de geôlier à la prison de Nivelles, revenant au village donner un coup de main à son aîné qui avait, selon de lointaines traditions, pris en charge la petite ferme familiale. Mais cela aussi faisait partie des habitudes et des rites ; c’était aussi naturel que de se retrouver aux kermesses ou à la messe des défunts. C’était ainsi, d’hier jusqu’à demain. C’est pourquoi, la courte conversation du soir venu n’aurait-elle pas dû dépasser la simplicité habituelle, si ce n’est que, ce jour-là, l’oncle Jules n’avait eu quelque chose de très important à annoncer… – Dans deux jours, les grains seront rentrés. – Oui, un jour à Tchampé et puis un autr