III Bayard en hiverCette histoire est vraie… ou, du moins à peu près, car le prénom du héros échappe à ma mémoire. Appelons-le « Bayard », ainsi chacun saura que c’est un cheval. Oui, un superbe cheval, un cheval de labour, de trait, ou de ferme – c’est selon. Un de ces ardennais gris dont on pouvait admirer la corpulence et la force, plusieurs fois primées, à la foire agricole de Libramont. Un bon mètre quatre-vingts au garrot, l’encolure puissante, les épaules larges, un énorme poitrail, et des reins si vastes que les fils Aymon auraient pu y tenir à l’aise, comme ils le firent jadis sur son merveilleux ancêtre, au temps de Merlin et de la fée Viviane ! J’ai sa photo sous les yeux, mise en page comme un dessin de Caran d’Ache ou de Gavarni, carton jauni, témoin d’une époque devenue si