L'EXHUMATION - TOME 2

Le remord.

ÉPISODE 21

GEORGES

Pendant qu'on parlait de ce qui est arrivé à tante Bella, mon téléphone n'a pas cessé de vibrer. Mais je ne me suis pas laissé distraire par l'appel. Le médecin est passé autour de treize heures pour voir comment va ma tante et en voyant sa façon de converser et tout, il a décidé qu'elle peut rentrer à la maison.

Je les raccompagne à la maison. Nous avons passé environ une demi-heure à rigoler et je décide de prendre congé d'eux autour de quinze heures et quart pour me rendre directement dans une banque en ville pour des renseignements sur l'ouverture du compte bancaire. Bien sûr que je n'ai pas oublié l'appel de Donald ! Comment oublier une affaire qui va me rapporter des millions ? Ah vous aussi inh ! Qui n'aime pas le bonheur ?

En tout cas, ce n'est pas moi ooo. J'ai trop cramé depuis le décès de ma mère. Vous n'êtes pas sans connaître mes difficultés. Vous avez été d'ailleurs des témoins oculaires de toutes mes souffrances, alors comprenez ma joie de vouloir quitter cette vie de galère. Déjà qu’avec mon diplôme de Licence, je ne trouve rien à faire, je pense que c'est une bonne opportunité pour moi.

Je ne vois donc pas pourquoi refuser une offre qui va me sortir de la misère ! Mais dans le même temps, mon intuition me fait des reproches ! Je ne sais vraiment pas quoi pourtant. Je ne m'occupe pas de ce détail pour l'instant.

Arrivée à la banque, un certain nombre de pièce qui renseignent sur mon identité m'a été demandé pour m'ouvrir le compte. Je rentre rapidement à la maison fouiller dans mes affaires pour chercher les pièces. Je me rends à nouveau à la banque. L'ouverture du compte a été rapide contrairement à ce dont je m'attendais. Il m'a été demandé un montant à mettre sur le compte et que je devrais repasser dans quelques jours pour le retrait de mon relevé d'identité bancaire.

Le problème est que si je paie ce montant, je risque de rentrer chez moi à pied et revenir à la banque le lendemain à pied. Repartir encore ainsi, puisque je n'ai plus assez d'argent sur moi. Mais bon, si ce n'est que pour avoir des millions en compte d'ici bientôt, j'accepte faire le sacrifice.

L'autre chose, c'est qu'il me faudra attendre des jours durant avant d'avoir mon numéro bancaire. Mince ! Mon téléphone sonne et je reçois un message venant d'un numéro qui n'est pas enregistré dans mon répertoire.

Je l'ouvre pour lire et dans le message, il m'a été demandé de passer en urgence dans l'hôpital que je viens de quitter il y a un moment !

Décidément ! Qui est cette personne et qu'est-ce qu'elle me veut ? Là ça me fait plus de distance à parcourir ?

Est-ce que je dois rentrer à la maison où passer d'abord par l'hôpital ?

ONCLE GILBERT

Ça fait un bon moment que tout mon corps me brûle. Malgré la présence des brasseurs qui brasse de l'air dans la salle et les fenêtres ouvertes, je sens toujours des brûlures, même dans mes os. Oh qu'est-ce qui m'attend mon Dieu ? Est-ce que je vais mourir ? Non non ! Pas surtout ça. La vie est trop douce pour que je la quitte aussi vite que ça.

Ai pitié de moi mon Dieu ! Toi-même tu sais que je ne me suis pas mis l'habit d'homme méchant au cou de par ma propre volonté, alors éloigne de moi cette souffrance. Tout est partie du fait que des années plus tôt alors que j'étais encore adolescent, mon propre père se montrait indifférent à mon égard. Il ne me témoignait aucune marque d'affection paternelle, et ça aussi mon Dieu, tu n'es pas sans savoir.

Il faisait pareil aussi avec ma mère alors qu'à l'opposé, il s'occupait très bien de sa première femme qui est la mère de mon grand frère Raphaël ainsi que de lui-même. Il n'a pas su instaurer l'amour entre nous jusqu'à ce que je prenne conscience de son indifférence.

Me sentant ignoré et délaissé, j'étais en ce moment animé de la colère contre mon père, mais aussi contre mon grand frère et sa mère. Au fur et à mesure que je grandissais, j'ai commencé par développer de la jalousie et de la haine envers Raphaël dans l'unique intention de le détruire plus tard lui et sa famille. Surtout qu'il a commencé par prendre de l'ascension de façon fulgurante avec ses activités, je ne le voyais plus en bien. Il fallait alors l'éliminer pour rendre la vie difficile à Juliette sa femme et son enfant qui est un garçon.

Voilà comment les choses ont commencé pour que je me retrouve ici à l'heure actuelle.

Ohhh ! J'ai terriblement mal. Ne vous en moquez pas s'il vous plaît. Ma douleur est très intense. Je sais que j'ai fait du mal, oui je le reconnais, mais je ne mérite pas tout ce calvaire pour si peu. On dirait que mon corps est mis dans un four. Je n'arrive pas à tenir malgré les premiers soins des médecins. Je souffre vraiment. Je sais que vous vous réjouissez pour moi, et vous avez bien raison parce que je moissonne ce que j'ai semé, je le sais. Je vais m'en sortir si Dieu accepte de me tendre la perche.

Je suis prêt pour parler, oui je vais me confesser. Il faut que j'avoue tout le mal que j'ai fait avant que ma situation ne s'empire. J'ai déjà demandé à ma femme d'appeler mon neveu, mais il n'est toujours pas venu. Pourquoi est-ce qu'il met autant de temps ? J'ai impérativement besoin de me confesser à lui avec l'allure que prend la situation, et à Gracia qui jusqu'à présent est toujours ensorcelée elle. Elle n'est consciente de rien de ce qu’elle fait ni raconte à l'endroit de Georges, et ce n'est pas de sa faute. Si je ne me confesse pas, elle ne sera pas désensorcelée, même s'il arrive que je rejoigne le boulevard des allongés.

Est-ce qu'elle va vouloir me pardonner si je lui révèle la vérité ? J'ai besoin du pardon de mon neveu Georges aussi pour avoir fait de lui un orphelin de père et de mère. Mais va-t-il lui aussi se montrer indulgent à mon égard ? Autant de questions…