6 Tout-Va-Bien Toute droite, sans se retourner vers l’ignoble vision, sans se soucier de ce qui pourrait advenir si elle était vue, marchant d’un pas automatique et raide, Véronique rentra au Prieuré. Un seul but, un seul espoir la soutenait : quitter l’île de Sarek. Elle était comme saturée d’horreur. Elle eût avisé trois cadavres, trois femmes égorgées ou fusillées, ou même pendues, qu’elle n’eût pas eu cette même sensation de tout son être qui se révoltait. Cela, ce supplice, c’était trop. Il y avait là-dedans un excès d’ignominie, une œuvre sacrilège, une œuvre de damnation qui dépassait les bornes du mal. Et puis elle songeait à elle, quatrième et dernière victime. Le destin semblait la diriger vers ce dénouement ainsi qu’un condamné à mort que l’on pousse vers l’échafaud. Comment