V Un juste M. le vicomte de Kervéo habitait, à Guidel, un vieux manoir entouré d’un immense parc. Situé sur un coteau qui dominait à la fois l’Océan et l’embouchure de la Laïta, le manoir avait cet aspect austère des vieilles maisons de Bretagne, qui impose le respect par le souvenir même des vertus qu’elles ont abritées. Là s’étaient succédé des générations d’hommes vaillants et de femmes pieuses et charitables, jusqu’au jour où la race était venue se clore en la personne d’Yves et d’Adhémar de Kervéo, tous deux officiers de marine, morts glorieusement au service de leur pays. Le vicomte Yves de Kervéo avait été marié comme son père, son oncle et ses aïeux. Son cousin Paul avait mené une vie toute différente. Plus jeune, d’ailleurs, il n’avait adopté aucune carrière. Tout son temps, il