I Une famille moderne M. Myrio, grand entrepreneur et fournisseur de l’arsenal de Lorient, s’était retiré à Guidel après fortune faite. Et quelle fortune ! La voix publique ne lui attribuait pas moins de dix millions. Il fallait en réalité réduire ce chiffre de moitié. M. Myrio n’était Breton que de nom et de tête. Il en avait l’entêtement. Pour le cœur, il tenait d’ascendants venus des quatre coins de la France, et plus spécialement de la Normandie. Il pouvait aimer à sa manière, mais avec toutes sortes de précautions et de ruses, et certainement avec beaucoup d’égoïsme. Sa femme, Léopoldine Tancarville, – Mme Myrio, ainsi que la dénommait son mari quand il parlait d’elle à la troisième personne, – était Normande également, et du meilleur cru, du pays où le cidre abonde, puisqu’elle s