XVIIIMai ! l’herbe monte, monte de partout comme un tapis somptueux, comme du velours à longue soie, spontanément émané de la terre. Pour arroser cette région des Basques, qui tout l’été demeure humide et verte comme une sorte de Bretagne plus chaude, les vapeurs errantes sur la mer de Biscaye s’assemblent toutes dans ce fond de golfe, s’arrêtent aux cimes pyrénéennes et se fondent en pluies. De longues averses tombent, qui sont décevantes un peu, mais après lesquelles la terre sent les fleurs et le foin nouveau. Dans les champs, le long des chemins, s’épaississent hâtivement les herbages ; tous les rebords des sentiers sont comme feutrés par l’épaisseur magnifique des gramens ; partout, c’est une profusion de pâquerettes géantes, de boutons d’or à hautes tiges, d’amourettes roses, et de