Le chef de la classe

1855 Words
JONAS Il est enfin allé en classe et je me suis retourné à la maison. J’imagine seulement la manière dont il va déranger son maître. Dans tous les cas, il va s’habituer dans peu de temps. Je suis un peu en retard pour le travail, et c’est ce qui fait que je n’ai pas pu prendre un petit déjeuner avec ma femme. Lucette a vraiment voulu que je mange avec elle, pourtant c’est impossible. _ Maintenant, dis-moi comment l’inscription a été ? _ Super bien ! On va beaucoup en parler à mon retour. Ok ? _ Hum ok, j’ai compris. _ Merci ! Je suis en retard. N’oublie pas d’aller chercher Ulrich à midi hein ! Elle ne m’a même pas encore répondu, mais mes pieds sont au dehors. Je suis à peine arrivé au travail et au même moment, mon téléphone sonne. Ce n’est personne d’autre que ma femme. Je n’ai pas envie de décrocher cet appel, mais hélas ! Je dois le faire pour savoir la raison pour laquelle il m’appelle. _ Chéri, où es-tu ? _ Où suis-je ? Mais, pourquoi cette question ? Tu le sais bien qu’à l’heure-là je suis au boulot non. _ Monsieur, tu es obligé de rentrer tout de suite. Où sont tes cartes ? Oh mon Dieu ! C’est en ce moment, je me rends compte que j’ai oublié toutes mes cartes à la maison. Oh vraiment, les femmes ! Sûrement, elle l’a su depuis, mais elle ne m’a rien dit. Avec beaucoup de colères, je me suis retourné à la maison. J’ai vu tout ce qu’il m’a amené à la maison, mais je n’ai pas vu Lucette même. Elle dort ou quoi ? Je suis directement allé dans notre chambre conjugale et voilà, Lucette s’est couchée là. Dès qu’elle m’a vu, elle a immédiatement changé de position. Non, je ne suis pas rentré pour ça. _ N’oublie pas que Ulrich est à l’école ! Au revoir ! _ Attends ! Son mot m’a stoppé au moment où je voulais traverser le seuil de la porte. À peine tourné le dos, nos visages se sont croisés. Dans un instant, je me suis retrouvé dans un autre monde. Je sens une magnifique douceur sur mes lèvres et sans mentir, je n’arrive même pas à me contrôler. J’ai attrapé la tête de ma femme tout en me concentrant sur ses lèvres et par surprise, mon téléphone sonne. Je n’ai même pas encore jeté un coup d’œil sur l’écran de mon téléphone, mais j’ai la ferme conviction que c’est mon collègue qui m’appelle. J’ai fait sortir mon téléphone et par surprise, c’est plutôt le directeur d’école qui m’appelle. Ah, je me suis totalement trompé ! Sûrement, Ulrich les dérange. _ Allô monsieur le directeur ! _ Oui monsieur Jonas, hum votre enfant a un sérieux problème hein ! _ Qu’est-ce qu’il se passe ? _ Il est le seul nouvel élève qui pleure dans cette grande école. Ce qui m’étonne, il a le courage de nous dire qu’il n’est pas encore grand pour fréquenter. _ Monsieur le directeur, moi je n’ai rien à dire. Il veut ou pas, il doit rester chez vous jusqu’à midi. Une minute après, j’ai fini la discussion avec le directeur. Lucette se met à rigoler devant moi, pourtant moi-même je suis traumatisé. J’ai vraiment eu pitié de mon enfant à cause de son comportement. Chaque enfant a l’habitude de se réjouir dès le début de sa rentrée scolaire, pourtant c’est le contraire chez le mien. Je me demande s’il pourrait au moins avoir son BEPC ou quoi ? _ Je dois partir. Vas le chercher à midi ! _ Hum ! Bébé, tu me manques. _ À ce soir ! Je t’aime. À cause de cette histoire, j’ai ma tête ailleurs. Mon unique enfant sur qui je devrais compter, se comporte ainsi. C’est bien vrai qu’il est difficile de fréquenter, mais le cas de mon enfant me dépasse. Je vais prier pour lui afin qu’il puisse au moins obtenir son BEPC. Oui, avec ce diplôme, il peut vite réussir sa vie. ULRICH La seule personne qui m’aime dans cette école, je le déteste. Il voulait qu’on soit des vrais amis, mais j’ai carrément refusé. Mon seul souci, c’est de rentrer. Rien que ça ! L’affaire de l’amitié et autres ne m’intéressent pas vraiment. J’ai fait une pause et j’essuie mes larmes. Mes camarades aussi me regardent trop et ça devient très honteux. Le directeur m’a acheté quelques biscuits et je suis un peu content. J’ai presque fini de les manger et König est encore venu chez moi. _ Toi encore ? _ Mon frère, tais-toi ! Regarde comme la classe est jolie ! Donc, tu n’avais même pas honte lorsque tu pleurais ? Tu vois le plus petit qui est devant ? Sa dernière question m’a vraiment énervé, parce que je sais de quoi il parlait. _ Tu voulais nous comparer ou quoi ? _ Toi-même tu as la réponse à ta question. Si quelqu’un devrait pleurer dans cette classe, ça devrait être ce petit, pourtant ce n’est pas le cas. Toi grand comme ça, tu n’as même pas honte d’ouvrir ta grande bouche là. Si jamais tu pleures encore dans cette classe, je vais te donner un coup. Ok ? Ce gars me prend pour qui ? Est-ce que je suis son petit frère ? Mais, il exagère trop hein. Hum, c’est la deuxième fois ! La troisième fois, il va sûrement me sentir. Il est midi et ma mère est venue me chercher. Je suis très heureux de la voir dans notre école. Je me suis jeté dans ses bras et elle m’a embrassé très fort. _ Mon chéri, tu as bien travaillé aujourd’hui ? _ Ah oui maman ! J’ai beaucoup travaillé jusqu’à ce que le directeur m’a même acheté des biscuits. _ Ah bon ! Là, c’est super bien. Je suis fier de toi. Demain, il faut encore travailler plus qu’aujourd’hui, comme ça le directeur va doubler le nombre de biscuits. _ Non, je ne crois pas. Demain, je dois rester à la maison et laisser la chance à un autre élève. Ce n’est pas de manger les biscuits chaque jour. Les autres camarades vont m’envier. J’essaie de convaincre ma mère, mais elle ne dit rien. Quel plan dois-je faire encore ? L’école et moi sommes des vrais ennemis, donc je ne peux plus continuer. Malheureusement pour moi, je ne vis pas seul. _ Ulrich ! _ Maman, il y a quelque chose ? _ Allons à la maison ! _ Mais, il faut au moins me répondre d’abord non ! _ Quand est-ce que tu m’as posé une question ? _ Ok, est-ce que je vais encore venir à l’école demain ? _ Il faut demander ton père ce soir. L’affaire est gâtée alors. La décision de mon père est prise depuis. C’est l’école ou rien. Ma mère est la seule personne qui peut me sauver, mais hélas ! Le soir, je suis dans ma chambre et j’ai constaté que le chef de la maison est de retour. Si c’était avant, je devrais me concentrer sur la télévision avant son arrivée, mais ce n’est plus le cas. Ma tête est surchargée par des pensées négatives. Je cherche toujours des moyens pour convaincre mon père, pourtant je n’y arrive pas. Deux minutes après, il est venu me rejoindre dans ma chambre. Comme d’habitude, il s’est assis à côté de moi et caresse ma tête. _ Mon fiston, tu as quoi ? _ Papa, je ne me sens pas bien. _ Qu’est-ce que tu as ? Bon, laissons tout ça et dis-moi comment ta journée a été ? _ Mais, papa ! Hum, ok ma journée a été mal. C’est la raison pour laquelle je suis malade. _ Ne t’inquiètes pas, à partir de demain, tu ne vas plus tomber malade ! Tu vas t’habituer bientôt. Mon père a bu ou quoi ? Je lui parle de mon état de santé, mais il fait semblant comme s’il ne m’écoute pas. Ah bon ! Je dois chercher un autre plan. Le jour suivant. KÖNIG Ulrich, le pleurnichard ! Vraiment, ce garçon me fait très rire. Durant toute la nuit, je ne fais que sourire si je me souviens de lui. Le gars est trop fort. Je me demande s’il faisait juste de la pagaille ou quoi ? Non, il me semble qu’il est vraiment sérieux. Les cris des oiseaux m’ont encore réveillé comme d’habitude et immédiatement, je me suis rendu dans la douche. Une fois fini de me laver, ma mère est venue m’aider à m’habiller. _ Fais vite, ton père est déjà prêt ! _ Maman, pourquoi vous ne m’avez pas réveillé ce matin ? _ On veut juste que tu apprennes à te réveiller sans nous. _ Hum ! _ Ne t’inquiètes pas, ça va aller ! On a pris le petit déjeuner ensemble avant que je ne parte avec mon père. Sur la route, je ne fais que discuter avec lui concernant Ulrich. J’aime énormément ce gars, mais lui-même me déteste sans raison. _ Dans peu de temps, il va arrêter ça. _ Non papa ! Je ne le crois pas. Ce garçon a un problème. Arrivés à l’école, je vais te le montrer pour que tu puisses bien le voir. _ Hum ok, il n’y a pas de problème. Par malheur, mon ami, Ulrich n’est même pas encore arrivé. Vu que mon père est en retard, il est parti sans le voir. En tout cas, il va le rencontrer un jour. Deux heures de temps après, notre directeur est encore venu avec les biscuits, car Ulrich se met à pleurer encore. Je me suis approché de lui et dis : _ S’il vous plaît monsieur, aujourd’hui, Ulrich ne va plus manger ces biscuits. _ Pourquoi ? _ Si vous lui remettez ça encore, c’est comme si vous l’encouragez. Imaginez si tout le monde pleure dans cette classe, est-ce que vous pouvez nous acheter tous des biscuits ? Ma question a laissé notre directeur sans voix. Il est choqué par mes mots. _ Cest toi König non ? _ Oui monsieur ! _ Tu as quel âge ? _ Quatre ans ! Moi, mon intelligence ne dépend pas de l’âge. _ À partir d’aujourd’hui, je te nomme le chef de la classe. Prends ces biscuits ! La joie de ça ! J’ai pris le cadeau en remerciant énormément notre directeur. Vu que je n’ai pas envie de manger ces biscuits, moi aussi je les ai offert à mes camarades. Après cela, je me suis retourné chez Ulrich. _ Mon frère, pourquoi tu ne veux pas qu’on soit des amis ? _ Je vais casser ta gueule un jour. Crois-moi ! _ Ulrich, calme-toi ! Si tu es fâché contre moi à cause des biscuits, là je te demande pardon. En plus, n’oublie pas que je suis le chef de la classe ! _ Tu es le chef des autres, pas moi ! Imbécile ! J’ai éclaté de rire, car mon vrai ami me fait très sourire. À suivre….
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