VIDepuis son entrée au corps, François s’était montré un excellent soldat. D’une nature sobre et silencieuse, habitué de bonne heure à obéir à un maître exigeant, il était devenu, sans aucun effort, esclave de la discipline. De plus, la pensée d’Etiennette écartait de lui l’ombre même d’une tentation de mal faire. Il avait chargé d’âme ; et, afin de conserver sur sa sœur la tendre autorité qu’il exerçait depuis qu’ils étaient orphelins, il ne voulait, à aucun prix, déchoir à ses yeux. Pour éviter une punition, si bénigne qu’elle fût, il accomplissait son devoir de chaque jour avec la plus scrupuleuse exactitude. Aussi, sans avoir cherché en rien à attirer sur lui l’attention de ses supérieurs, était-il considéré par eux comme un véritable sujet d’élite. Au bout du temps strictement réglem