II
Mais tandis qu’Owen vivait et que son jardin prospérait, lui et ses voisins étaient aussi joyeux que si la mort n’avait jamais dû atteindre l’un, et la désolation ruiner l’autre.
Parmi les visiteurs de sa petite retraite qu’il distinguait par une attention et une faveur spéciales, se plaçait en première ligne la belle enfant d’un vieillard qui dirigeait une corderie du voisinage, et qui venait souvent, quand la soirée était pure, s’asseoir avec lui à l’ombre d’un osier jaune qui était devant sa porte. On causait de la politique du jour, de l’administration de lord Halifax, du jeune patriote qui donnait des espérances M. Henry Grattan, et de la fameuse concession catholique de 1773. Parfois aussi Owen, qui, comme tous les Irlandais, même du rang le plus humble, était un fin critique de la beauté, faisait céder la politique à d’amicales et justes remarques sur la fille de son vieil ami ; remarques auxquelles l’âge et le ton ôtaient tout autre caractère que celui d’une admiration demi-artistique et demi-paternelle. Il trouvait alors des expressions qui eussent désespéré de plus jeunes et moins éloquents admirateurs.
Il faut l’avouer, l’origine de la beauté suburbaine était de celles que ne recommande pas une association d’idées fort agréables, dans un pays aussi troublé que l’Irlande. Mais parmi ceux mêmes pour lesquels le c*****e tordu était un objet de secrète horreur, il y en avait peu qui pussent, en regardant le ravissant visage d’Eily O’Connor, se souvenir qu’elle était la fille d’un cordier, peu qui pussent découvrir sous cette aménité hésitante et timide qui répandait du charme sur tous ses mouvements, les traces d’une éducation rude et vulgaire. Il est vrai que quelquefois elle dérobait à certains mots une lettre Anale, et prolongeait l’accentuation d’une voyelle au-delà du terme de l’orthodoxie prosodique. Mais les lèvres sur lesquelles le son s’attardait ainsi,
Murmurant longtemps, ayant peine à partir,
communiquaient à leurs propres accents une douceur et une grâce qui faisaient du défaut un attrait de plus.
Son éducation dans les faubourgs d’une grande ville n’avait pas altéré la délicatesse naturelle de son caractère ; car Mihil O’Connor qui, malgré sa rudesse, savait apprécier sa fille, s’efforçait d’entretenir ces tendances par tous les ménagements en son pouvoir. En outre, l’oncle d’Eily, qui était maintenant curé de campagne, possédait les qualités voulues pour tirer parti des dispositions naturelles dont elle était douée. Lorsqu’il était encore vicaire de Saint-John, Eily passait bien des heures dans son petit logement, et, en retour de la douce amabilité avec laquelle elle présidait à son simple thé, le P. Edward entreprit de donner à son instruction des soins qui la rendirent bientôt aussi supérieure en savoir à ses compagnes qu’elle l’était en beauté. À cette même époque, on la remarquait comme une pieuse jeune fille, très régulière dans toutes les observances de sa religion, grave dans sa mise et dans ses discours. Par les matinées les plus froides et les plus lugubres de l’hiver, on pouvait la voir se glisser entre les volets de la boutique encore fermée, à la chapelle la plus proche, où elle avait coutume d’entendre une messe matinale ; elle rentrait à temps pour mettre toutes choses en ordre pour le déjeuner de son père. Dans la journée, elle s’occupait des affaires de l’intérieur, tandis qu’il travaillait à la corderie voisine. Le soir, généralement, elle allait chez le P. Edward. S’il était occupé à réciter son office quotidien, elle s’amusait à lire quelque livre de récréation morale, en attendant qu’il eût le loisir d’entendre ses leçons ; puis elle restait à causer, jusqu’à ce que le thé fût fini.
Un attachement de la nature la plus pure et la plus tendre fut la conséquence de ces relations mutuelles entre l’oncle et la nièce ; et l’on peut dire que, si le P. Edward n’aimait pas autant Eily, il la connaissait et l’appréciait mieux encore que son propre père.
Mais le bon prêtre fut nommé à une paroisse, et la jeune fille perdit son instituteur. Ce fut pour elle une perte cruelle, et plus cruelle, en réalité, lorsqu’elle cessa d’en sentir aussi vivement les effets. Après son départ, elle continua, pendant quelques mois, à mener la même vie retirée, et aucun œil, excepté celui d’un observateur consommé, n’aurait pu découvrir la plus légère altération dans ses sentiments, la moindre propension vers le monde et les amusements mondains. Le changement cependant s’était silencieusement effectué dans son cœur. Elle était maintenant femme, une femme faite, aimable, intelligente, et les circonstances l’obligeaient à jouer son rôle dans le petit cercle social qui se mouvait autour d’elle. Son esprit facile, longtemps réprimé, s’assimila promptement le genre frivole de la société dans laquelle elle se trouva placée. Son père, qui, avec la vanité vénielle d’un père, aimait à monter sa belle enfant parmi ses voisins, l’emmena au jardin d’Owen, dans un moment où il était extraordinairement gai et peuplé : de cette soirée data le début d’un changement décidé et visible dans le caractère d’Eily.
Aussi graduel que l’approche d’une matinée de printemps fut le passage du grave au gai dans la toilette de cette fleur des faubourgs. On vit poindre d’abord un beau nœud à la coiffure ; puis arriva petit à petit la splendeur du plein midi : les mousselines à fleurs, les étoffes de soie, les ceintures. Ce fut comme l’épanouissement d’un bouton de rose, qui rassemble autour de la fleur les courtisans ailés de la prairie. Des jeunes gens « aussi vifs que des abeilles » vinrent se presser à sa suite, avec des propositions « d’honorable amour et de mariage » ; et même parmi la jeunesse d’un rang plus élevé, que la légèreté et la violence du sang irlandais attiraient au jardin d’Owen, ce devint un objet de jalousie que la préférence de la belle fille du cordier. Il n’était pas étonnant que les attentions de personnages si supérieurs à ses admirateurs ordinaires rendissent Eily indifférente aux soupirs de ses prétendants, plébéiens. Dunat O’Leary, le perruquier, autrement dit Foxy Dunat, par allusion à ses cheveux roux, fut blessé au cœur par sa froideur excessive. Myles Murphy, brave fermier de Killarney, qui parcourait le pays en vendant des poneys de Kerry, et se découvrant un degré de parenté avec tous les gens qu’il rencontrait, revendiqua vainement une alliance avec Eily ; sa prétention ne fut point accueillie. Si bien que, au milieu de tant d’admirateurs, l’aimable et belle Eily risquait fort de rester ce que Lady Mary Montague a élégamment appelé « une religieuse laïque » ; destin maintenant redoutable pour elle, car « la religieuse », quelle qu’elle soit, n’a de bonheur que si elle sait faire de Dieu la part de son cœur.
Un évènement devait l’arracher à ce destin.
La veille du 17 mars, date célébrée chez le cordier, non seulement comme la fête du saint national, mais comme l’anniversaire de naissance de la jeune maîtresse de céans, Eily et son père étaient allés prendre leur récréation habituelle au jardin d’Owen. Le joyeux propriétaire du lieu s’était installé à sa porte comme de coutume avec Mihil, tandis que Myles Murphy, qui avait amené un certain nombre de ses poneys sauvages pour les vendre dans les foires d’alentour, s’était assis au bout de la table, et cherchait à établir un cousinage éloigné entre les Owen de Kilteery, parents de l’Owen auquel il s’adressait, et les Murphy de Knockfadhra, ses parents à lui-même. Une troupe de jeunes gens jouaient à la paume dans une allée ménagée pour ce jeu, de l’autre côté de la pelouse ; une autre plus nombreuse, et dans laquelle étaient mêlées beaucoup de femmes, cabriolait sur l’herbe courte, au son de la « gigue du chasseur de renards (Fox Hunter’s Jig) ». D’autres enfin, fatigués des exercices violents, se promenaient sous les arbres dégarnis de feuilles, riant, plaisantant, et causant familièrement avec leurs connaissances féminines. Quelques pauvres vieilles femmes, portant des corbeilles, cherchaient à vendre des croix de Saint-Patrick, pour les enfants, au prix modique d’un demi-penny la pièce, avec dorure, peinture et tout ce qu’on peut souhaiter.
Après avoir terminé à peu près sa séance accoutumée Mihil O’Connor pria Myles d’aller appeler sa fille, qui se trouvait dans le groupe des danseurs, et de lui dire qu’il l’attendait pour rentrer. L’envoyé revint annoncer qu’Eily dansait avec un jeune gentleman étranger, en costume de batelier ; et que ce gentleman ne voulait pas la laisser partir avant la fin de la gigue.
Cela fut assez long pour lasser la patience du vieillard. Quand Eily parut enfin, il remarqua sur ses joues une rougeur de fatigue et en même temps de plaisir, qui montrait que le retard n’avait pas été tout à fait opposé à son goût. Cette circonstance lui aurait donné envie de la recevoir avec un peu de mécontentement ; mais à ce moment, l’honnête Owen s’empara du père et de la fille, pour qu’ils entrassent souper avec sa femme et lui.
Ce récit de l’adolescence d’Eily étant purement et simplement préliminaire, nous nous abstiendrons de fournir aucun détail sur les petits incidents de la soirée, ou la qualité du régal de mistress Owen. Il faut supposer que celle petite réunion avait son agrément ; car la veillée de Saint-Patrick approchait de son terme quand les convives se levèrent pour souhaiter une bonne nuit à leur hôte et à leur hôtesse. Owen leur conseilla de marcher vite, afin d’éviter les « garçons de Saint-Patrick », qui allaient se promener dans les rues après minuit, pour le grand festival, et qui pourraient bien, dit-il, « jouer des tours de leur façon à miss Eily ».
La nuit était assez noire, et la lueur trouble des lampes suspendues à de longs intervalles au-dessus des portes des maisons ne remédiait que faiblement à l’obscurité. Mihil O’Connor et sa fille avaient déjà fait plus de la moitié de leur chemin, et ils débouchaient d’une étroite ruelle dans le haut de Mungret-Street, quand un grand bruit frappa leurs oreilles avec une violence soudaine. Il provenait d’une troupe qui défilait en désordre le long de la rue. Une coutume ancienne et encore respectée ordonne aux jeunes habitants de Limerick de célébrer, dans la nuit de cet anniversaire, la fête du saint patron et apôtre de l’île, en parcourant successivement toutes les rues, jouant des airs nationaux, et remplissant les pauses de la musique par des cris d’allégresse. C’était cette procession qui approchait.
Le coup d’œil ne manquait ni d’intérêt ni d’amusement. Au milieu, une b***e de musiciens jouaient alternativement les airs de Patrick’s Day et de Garryowen. Autour des musiciens se pressait une cohue d’hommes et d’enfants, encombrant toute la largeur de la rue et une partie de sa longueur. Les hommes avaient à leurs chapeaux des branches de trèfle, et plusieurs portaient à la main des chandelles allumées, qu’un simple cornet de papier protégeait contre les bouffées du vent. La lumière inconstante et inégale jetée par ces petites torches sur les figures des individus qui les tenaient formait un vif contraste avec l’obscurité régnant à l’entour.
La foule avançait à pas rapides, chantant, jouant, criant, riant, et se livrant à toute l’excitation causée par le tumulte et le mouvement. Les fenêtres des chambres à coucher s’ouvraient sur son passage, et les habitants demi-vêtus plongeaient un instant leurs têtes dans l’air de la nuit, pour la regarder. Les personnes respectables qui apparaissaient dans la rue tournaient court le plus tôt possible, pour éviter les désagréments auxquels les aurait exposées le contact avec cette multitude exaltée.
Mais, pour nos deux voyageurs, il n’était plus temps de prendre cette précaution. Avant qu’ils y eussent songé, la procession (si on peut l’honorer d’un nom si solennel) était plus près d’eux qu’ils ne l’étaient d’aucun détour, et avec la populace comme avec les chiens, avoir l’air de fuir, c’est provoquer la poursuite. Ils en avaient conscience ; par conséquent, au lieu de tenter une vaine retraite, ils se glissèrent dans un renfoncement formé par la porte d’une boutique, et attendirent, immobiles, que ce torrent bruyant eût passé. Pendant quelques instants, ils restèrent inaperçus ; les garçons qui marchaient en avant étaient trop occupés à parler, à crier et à rire, pour faire attention aux objets qui n’étaient pas directement dans leur chemin. Mais ils ne furent pas plutôt découverts que les plaisants les assaillirent, avec ce genre d’esprit qui distingue le peuple des cités et fait la terreur des visiteurs de la campagne. Les saillies furent prodiguées, si bien que le vieux cordier, irritable comme le sont généralement les Irlandais, commençait à perdre patience.
Enfin, un de ces individus ayant vu la lumière éclairer le visage d’Eily adressa à la jeune fille un geste insultant. Papirius lui-même, vengeant sur le Gaulois insolent la dignité sénatoriale, ne put être plus prompt à agir que Mihil O’Connor. Le jeune homme avait à peine achevé son mouvement, qu’il recevait sur la tempe un coup énergique. Une scène tumultueuse commença, et il était vraisemblable qu’elle finirait gravement pour le vieillard et sa fille. Des figures féroces s’amassèrent autour d’eux, proférant des cris de défi et d’animosité grossière, auxquels Mihil répondait aussi bruyamment et avec autant d’énergie. Tout ce qui semblait retarder pour lui un sort fatal, c’était le courage d’Eily, qui, s’élançant devant son père, le protégeait contre les armes levées de ses agresseurs. Pas un ne voulait courir le risque de blesser, par un coup accidentel, une créature si jeune, si belle et si dévouée.
Ils furent sauvés de cette situation précaire, par l’intervention de deux hommes, en costume de bateliers, qui paraissaient posséder de l’influence sur la foule et qui en usèrent pour les dégager. Non content de les avoir tirés sains et saufs de tout danger immédiat, le plus grand les conduisit à leur porte ; chemin faisant, il parla peu, et il prit congé sitôt qu’il les vit en parfaite sûreté. Tout ce que Mihil put découvrir par son aspect, c’est qu’il était gentleman, et très jeune, n’ayant peut-être pas plus de dix-neuf ans. Le vieillard loua beaucoup et hautement sa conduite de galant homme, mais Eily resta muette sur ce sujet.
Quelques jours après, Mihil travaillait au grand soleil ; il marchait lentement à reculons, avec un petit paquet de c*****e entre ses genoux, tordant sa corde et chantant Maureen Thierna. Un petit bossu, en costume de batelier, se présenta, et le saluant dans une espèce de patois citadin, lui rappela qu’il lui avait récemment rendu service. Le vieux cordier exprima sa reconnaissance, et, avec la vraie chaleur de cœur irlandaise, il assura le petit batelier que tout ce qu’il avait au monde était à sa disposition. Mais le nouveau venu n’avait besoin que d’un peu de corde pour son bateau, et encore était-il résolu à payer honorablement son emplette. Il ne se montra point non plus désireux de satisfaire la curiosité de Mihil, quant au nom et à la qualité de son compagnon de l’autre soir ; il soutint, sans en vouloir démordre, que c’était un batelier de Seagh, venu avec lui à la ville afin de se défaire d’une cargaison de comestibles. Pour l’achat, le vieillard le renvoya à sa fille, car, dit-il, elle saurait faire marcher aussi bien que lui-même, et il ne pouvait laisser son ouvrage avant d’avoir achevé la corde qu’il avait en main. Le petit bossu, nullement mécontent de cet avis, alla trouver Eily à la boutique, et y passa plus de temps que Mihil ne l’aurait cru nécessaire pour l’importance de la négociation.
Depuis ce moment, le caractère de la jeune fille parut avoir subi un nouveau changement. Sa gravité primitive revint, mais non pas dans les mêmes conditions qu’auparavant. Dans ses jours de religieuse retraite, cette gravité paraissait seulement dans sa mise et dans le choix de ses plaisirs. Maintenant, toilette et amusements étaient plus gais que jamais, au point même de toucher à la dissipation ; mais la tristesse qui s’était emparée de son cœur était visible au travers, comme un noir récif sous des eaux dorées par un soleil joyeux. Son père était trop occupé à son éternel tressage pour observer particulièrement cette transformation, et d’ailleurs il est connu que les dernières personnes à s’apercevoir de ces choses sont celles avec qui l’on vit constamment.
Un matin, quand Mihil O’Connor quitta sa chambre, il fut surpris de trouver que la table du déjeuner n’était pas mise comme à l’ordinaire, et que sa fille n’était pas à la maison. Elle parut cependant, tandis qu’il faisait lui-même les préparatifs. Ils échangèrent un bonjour un peu plus froid d’un côté et un peu plus embarrassé de l’autre, que ce n’était leur coutume dans cette première rencontre de la journée. Mais quand elle lui eut dit qu’elle avait seulement été à la chapelle, il se trouva parfaitement satisfait, car il savait qu’Eily n’aurait pas plus menti à son père qu’au prêtre assis dans le sacré tribunal ; et, dès qu’il entendait dire que des gens allaient à la chapelle, il en concluait que c’était uniquement pour prier… Pauvre vieillard ! quelle autre idée aurait pu lui venir ? Eût-il pu croire, par exemple, que sa simple enfant osât s’y rendre pour y contracter un lien secret, sans le consentement paternel ?
Sur les entrefaites, Myles Murphy renouvela sa demande et gagna complètement à sa cause Mihil O’Connor. Celui-ci, fatigué de voir sa fille repousser constamment un parti contre lequel il n’avait rien à objecter, la pressa de donner ou son consentement ou une bonne raison à son refus. Cette requête, si juste qu’elle fût, n’eut aucun succès, et les rapports en souffrirent forcément.
Le jour de la foire de Garryowen, après une longue et pénible altercation avec son père et son prétendant montagnard, Eily jeta son manteau bleu sur ses épaules et sortit. Elle ne revint pas dîner, et Mihil fut furieux de ce qu’il prenait pour un signe de ressentiment. La nuit arriva, et elle ne reparut pas. Le pauvre homme, livré aux angoisses de la terreur, se reprocha sa véhémence, et passa la nuit à se rappeler avec remords chaque mot v*****t dont il s’était servi dans l’emportement de la dernière querelle. Le matin, plus semblable à un fantôme qu’à un être vivant, il alla de maison en maison, chez toutes ses connaissances, s’informer de son enfant. Personne ne l’avait vue, excepté Foxy Dunat, le perruquier, et encore, à bien dire, n’avait-il fait que l’apercevoir comme elle passait devant sa porte, la veille au soir. Il était évident qu’elle ne reviendrait pas. Son père était fou de désespoir. Ses jeunes admirateurs craignaient qu’elle ne fût mariée secrètement, et partie avec quelque indigne personnage. Ses « amies » insinuèrent que le cas pouvait bien être pire encore. Quelques pieuses vieilles secouèrent la tête et dirent qu’elles avaient toujours redouté un malheur, depuis qu’Eily avait cessé d’entendre sa messe quotidienne, et était allée danser à Garryowen.