Rentré chez moi, et encore préoccupé de cette rencontre, je me demandai avec colère si je laisserais M. de Bévallan poursuivre librement ses amours en partie double, et chercher en même temps dans la même maison une fiancée et une maîtresse. Assurerément je suis trop de mon âge et de mon temps pour ressentir contre certaines faiblesses la haine vigoureuse d’un puritain, et je n’ai pas l’hypocrisie de l’affecter ; mais je pense que la moralité la plus libre et la plus relâchée sous ce rapport admet encore quelques degrés de dignité, d’élévation et de délicatesse. On marche plus ou moins droit dans ces chemins de traverse. Avant tout, l’excuse de l’amour, c’est d’aimer, et la profusion banale des tendresses de M. de Bévallan en exclut toute apparence d’entraînement et de passion. De telles a