XV SPIEGEL À FRANZ MULLER « Tes lettres deviennent de plus en plus rares, mon cher ami. Depuis près de deux mois, tu ne m’as, pas donné signe de vie. Pour savoir comment se passent les journées au château d’Hildesheim, j’en suis réduit aux conjectures. Comment faut-il expliquer ton silence ? Tu me parlais dans tes dernières lettres de la paix profonde dont tu jouissais, des loisirs que te procurait la richesse, et que tu comptais bien employer au profit de ta renommée. Est-ce que l’étude absorbe à cette heure tous tes instants ? S’il en est ainsi, ne crains pas mes reproches. J’ai trop souvent appelé de mes vœux le moment où tu pourrais exprimer enfin en toute liberté ce que tu as dans la tête et dans le cœur, pour songer à me plaindre et t’accuser d’ingratitude. Travaille, mon cher Fran