VIII FRANZ MULLER À SPIEGEL « Depuis trois semaines que je suis établi au château d’Hildesheim, je n’ai pas trouvé le temps de t’écrire. Je n’essayerai pas d’excuser mon silence : je sais que tu me le pardonneras sans que je prenne la peine de me défendre. Mes journées ont été tellement remplies, que, malgré mon vif désir de m’entretenir avec toi, j’ai dû ajourner toute correspondance avec mon meilleur, mon plus fidèle ami. Cruel ami, pourquoi suis-je obligé de t’écrire ? Ton absence est le mauvais côté de mon bonheur ; c’est la douleur cachée dans toute joie humaine ; c’est la goutte amère déposée au fond des coupes les plus enivrantes. Tu dois être impatient d’avoir des détails ; en voici : Mon premier soin, tu le devines, a été de rendre visite aux demoiselles de Stolzenfels et au ma