Partie 3

4029 Words
Bonne lecture ************* Trois mois après le décès de grand néné Jules a eu une proposition de stage à Dakar pour 6mois.  Et puisqu'il partait et ne revenait que les weekends, ma mère a demandé à ce que l'on applique tous les coutumes de nouveaux mariés à la lettre.  Ainsi je me retrouve officiellement marier à l'homme de ma vie à l'âge de 18ans. L'école ouvrait ses portes et je devais faire la seconde. Mon ventre aussi commençait bien à se faire remarquer parce-que, oui, j'étais enceinte de déjà trois mois.  Les enfants de Jules venaient souvent passer la journée à la maison parfois même quand leur papa n'y était pas.  Les deux garçons étaient adorables mais Nana, elle, était réservée avec moi. Trop réservée même! Elle pouvait passer la journée à jouer et parler avec les autres mais avec moi c'était pas pareil. Parfois même je la surprenais entrain de me regarder avec beaucoup de mépris et ce je ne sais vraiment pas pourquoi. Mais bon ce n'est qu'une enfant, peut être qu'avec le temps elle changera son attitude.  En classe je parvenais toujours à être parmi les meilleurs. J'avais eu de très bonne notes au premier semestre mais avec mon ventre qui grossissait de jour en jour je n'ai plus eu la force d'aller à l'école. Alors j'ai fait un break (faire une pause) à mon huitième mois le temps que j'accouche.  Dieu merci j'ai eu une magnifique petite fille à qui on a donné le nom de Ndeye Anta Séne.  Cet enfant est le fruit de mon amour avec Jules.  Elle est ma joie de vivre, mon bonheur!  Rien n'est impossible dans la vie, il faut juste y croire et cet enfant en était la preuve.  Son papa n'en croyait pas à ses yeux, on aurait dit que c'était son premier enfant.  Le jour où j'ai accouché, il m'a annoncé qu'il a été embauché dans la boîte où il faisait son stage et qu'on allait bientôt partir nous installer tous les trois à la capitale.  J'étais tellement heureuse que je ne pensais qu'à ce voyage. je ne suis jamais allée à Dakar et je rêve vraiment d'y être. J'avais hâte de commencer ma nouvelle vie! Ce n'est qu'un mois après la naissance de Ndeye Anta, qu'on est parti nous installer à Dakar, dans un quartier populaire de la banlieue appelé Pikine Icotaf.  Au début on n'avait loué qu'une seule chambre et je me sentais vraiment dépayser.  Je ne connaissais rien de cette ville qui m'avait l'air si immense et pleine de monde. Mais on pouvait nettement deviner que la majeur partie de cette population dakaroise était des étrangers.  Puisqu'au Sénégal tout était compressé dans la capitale comme dans la plupart des pays d'Afrique, d'ailleurs, les gens venaient en masse s'installer dans la capitale pour le travail.  Au fil du temps je me suis habituée à ma nouvelle vie de femme au foyer. J'avais arrêté mes études parce-que ma fille était encore un bébé et Jules n'avais pas assez de moyens pour me payer une bonne. Du coup je passais mes journées entre changer des couches, faire la cuisine et attendre que monsieur rentre le soir.  On allait à Kaolack durant les fêtes comme la Tabaski et la Korité.  Mon mari est le genre d'homme à ne travailler que pour sa famille; ses enfants en particulier. C'est pour cela que quand il a eu une augmentation de salaire il a loué une maison de cinq pièces salon dans le même quartier.  Il y a amené ses quatre soeurs, leurs enfants et ses trois enfants à lui.  Ma maison grouillait de monde, appart ma chambre je n'avais pas d'espace pour moi.  Je n'avais plus d'intimité avec mon mari et j'avoue que ça me sidérait un peu. Mes belles soeurs créaient des clans dans la maison.  Au début de mon mariage elles étaient agréables, et très gentilles avec moi. Mais depuis qu'elles ont débarqué à Dakar elles n'étaient plus les mêmes. Elles profitaient de la moindre petite occasion pour me mettre en mal avec mon mari. Mais forte heureusement ce dernier ne se laissait jamais faire et prenait tout le temps ma défense. Il leur montrait à chaque fois que j'étais sa femme et qu'elles n'étaient que ses soeurs. Donc chacune devait rester à sa place! Les enfants de Jules, eux, étaient comme les miens, Nana l'ainée, elle, n'est pas restée longtemps à la maison parce-qu'elle demandait toujours après sa mère, du coup elle est rentrée à Kaolack aussitôt qu'elle était venue.  Et ça m'arrangais bien d'autant plus que je ne m'entendais pas trop bien avec la petite, elle me disais tout le temps que c'est sa mère qui devrait être ici et pas moi, je ne sais vraiment pas qui lui mettait ces idées dans la tête mais il lui rendait un mauvais service.  Un jour, alors que je revenais du mariage d'une de mes tantes maternelles à Kaolack, j'ai trouvé ma maison sale et crasseuse.  Je n'avais passé qu'une semaine chez ma mère et pourtant je l'avais bien nettoyé avant de partir. Et ces belles soeurs qui me servent de meubles, on en parle! J'étais exténuée mais je ne pouvais pas me reposer en laissant ma maison dans un tel état.  Puisque j'avais l'habitude de faire les taches ménagères, je m'y suis mise. Il ne me restait qu'à nettoyer la cuisine quand Jules rentra du boulot.  Il était surpris de voir qu'au moment où je me décarcassais, ses soeurs, elles, regardaient la télé en se faisant des manucures. Et là je savais déjà ce qui les attendait! -Ndeye Astou xana doguo diougué Kaolack? (Ndeye Astou ne viens tu pas d'arriver de Kaolack?) Qu'est ce que tu fais alors que tu devrais te reposer?  Me questionna t'il d'un ton sec -Je suis venue et j'ai trouvé la maison dans un mauvais état, je ne pouvais vraiment pas la laisser comme ça, mais t'inquiète pas j'ai presque fini. Il se dirigea vers ses soeurs -Hey est-ce-que je vous ai amené ici pour que vous jouiez aux princesses?Ndeye Astou est la maîtresse de maison c'est clair, mais elle n'est ni votre esclave encore moins votre bonniche. Allez-y l'aidez tout de suite. J'étais sur le point de demander à Jules de laisser tomber quand une de ses soeurs se leva et s'exclama, à ma plus grande surprise. -Ta femme ne nous a pas demandé de l'aider, elle veut juste te mettre en mal avec nous, elle est lucifer incarné. Elle veut qu'on retourne à Kaolack or elle ne sait pas que cette maison ne lui appartient pas té eupeulé wougnoufii darah diabarr kessé leu (elle n'a rien de plus que nous ici, ce n'est qu'une simple épouse). Mais bon on ne peut pas attendre mieux des gens de sa race, ils sont très racistes... Et hop la gifle retentit ce qui la coupa. -ARAME FERME LA, TU AS LA LANGUE BIEN PENDUE MAIS TU NE SAIS RIEN DE CE QUE TU AVANCES. NDEYE ASTOU EST MA FEMME, JE L'AIME ET JE LA RESPECTE. ET SI TU CROIS QUE TU PEUX FAIRE TOUT CE QUE TU VEUX DANS MA MAISON TU TE TROMPES LOURDEMENT. Je sais tout ce qui ce passe dans cette maisin,. Je suis bien au courant de toutes vos petites magouilles. Vous n'avez même pas honte, qu'une femme comme vous, vous confie sa maison pour juste une semaine et qu'à son retour elle la retrouve en plein désordre. JE NE VAIS MÊME PAS TÂCHER DE ME RÉPÉTER. Vous dites qu'elle veut que vous sortiez de cette maison alors sachez qu'elle a réussi son coup. VOUS ALLEZ DE CE PAS FAIRE VOS BAGAGES PAR-CE-QUE VOUS ALLEZ RETOURNER D'OÙ VOUS VENEZ. Il se retourna vers moi ,  -Ndeye Astou arrête ce que tu fais et suis moi!  Ce que je fit sans piper mot.  On entre dans la chambre et il commença à faire les cent pas. Comme il le fait à chaque fois qu'il était préoccupé par quelque chose. -Jules tu sais, tes soeurs je les aime bien, même si leurs comportements n'est pas trop à désirer. Dés fois moi je les comprends. Car nul n'est parfait et toi même tu le sais. Elles ne sont pas méchantes du tout, non loin de là; leur problème c'est qu'elle n'ont pas d'éducation de base. Mon coeur je te connais bien et je sais que tu es juste en colère contre elle. Alors prend le temps de tout digérer je suis sûre que tu changera d'avis. -Je ne peux pas comprendre le genre de personne que tu es. Je sais tout ce que mes soeurs font dernière mon dos je les connais assez bien. Je sais que t'a entendu des verdes et des pas mures de leur part, elle te pourrissent l'existence parce-qu'elles croient que je te donne beaucoup d'argent. Elles t'envient trop raison pour laquelle elles ne te supportent pas. Et toi tu sais tout ça mais tu veux quand même vivre avec elles je ne peux vraiment pas te comprendre. -C'est vrai qu'entre elles et moi il y a des différents mais si je fais comme elles il n'y aura jamais la paix dans cette maison ce qui ne t'arrangerai guère, Souleymane *Mbam Soula wéké ngua wekk'ko, mbam nguay done dh* (si quelqu'un te fait du mal tu devrais lui pardonner et non lui refaire la même chose) - Astou mbam, mbam lay done (Astou un âne reste un âne) et mes soeurs vont rentrer à Kaolack ce soir même. Il avait employé un de ces tons qui avaient le pouvoir de me faire peur. Il est sorti de la chambre en claquant la porte.  Je fonds en larme rien qu'en pensant que ses soeurs non ni père ni mère et que la vie à Kaolack n'était pas facile.  D'autant plus qu'elles n'ont ni mari, ni travail.  Faut que Jules les laisse ici c'est pour leur bien.  C'est la réouverture de la porte de la chambre qui me fit sortir de mes pensées. Et là je vois Arame la soeurs cadette de Jules entrée, avec une mine que je ne saurai expliquer, elle me regardait très mal.  M'en veut elle à ce point? -Arame j'essaie de parler à ton frère mais il ne veut rien entendre, je suis plus que désolée pour ce qui s'est passé, mais sache que je ferai tout ce qui est à mon pouvoir pour que vous ne partez pas. Moi je vous regarde comme mes propres soeurs et...  Avant même que je ne termine elle commença à crier. -OOHH ARRÊTES ! J'EN AI PLUS QU'ASSEZ DE TON HYPOCRISIE! Ma chère tu peux arrêter de cacher ta joie parce-que je sais que tu as eu ce que tu voulais. Tu mens, tu ne nous a jamais considéré comme tes soeurs parce-que tu n'as jamais rien fait pour nous. Jiguène bouy seuy day téral ndieuké wayé iao amo sakh lou soukeur café. Eva mola gueune fouki diounii yone ndakh mom seuyoufi dh wayé chaque jour mou défal gnou téranga (une femme mariée doit couvrir ses belles soeurs de cadeaux, mais toi tu n'as même pas un rond en poche. Eva est meilleur que toi car elle n'est pas la maitresse de cette maison certes, mais chaque jour elle nous couvre de cadeaux). Déwall si sa keur, lo guiss rk diapal ni mane la. (Tu peux mourir dans ta demeure, et fais bien attention car je ne serai pas indulgente avec toi) Elle sortit de la chambre en me lançant un tchiiip magistral. Je suis restée bouche bée après ces mots crûs qu'elle m'a lancé.  Qu'est ce que j'ai bien pu faire pour mériter ceci?  Dieu aurait-il exaucé les prières de grand néné?  Je ne comprenais plus rien, moi j'aurais aimé leur faire des cadeaux mais je n'ai pas les moyens. Et contrairement à ce qu'elles croient toutes, mon mari ce qu'il me donne s'arrête à l'entretien de la maison et des enfants.  Et par dessus tout, ce qui me fait le plus mal c'est le fait qu'elle puisse me comparer à Awa Mbaye cette femme qui a tout fait pour me séparer de Jules. Elle a toujours était la source de nos petites disputes de couple.  Elle est sortie avec Jules bien avant que je ne le connaisse et c'est de par cette relation qu'ils ont eu Nana et Balla.  Cette fois-ci Arame est allée trop loin. J'ai toujours supporté son impolitesse et sont comportement de petite dernière, mais là, elle vient de touché ma sensibilité Non je ne dirais plus rien à Jules, qu'elles partent avant qu'elles ne brisent mon ménage. Le reste de la soirée je suis restée enfermer dans ma chambre, je n'avais vraiment pas envie de voir ses mégères qui me servent de belles soeurs.  Jules n'est revenu qu'après qu'elles aient quitté la maison. Il n'avait pas bonne mine du tout et je le comprends bien parce-que vu le comment il aime ses soeurs il ne peut se réjouir de leur depart. Je sors lui préparer quelque chose à manger. -Souleymane j'ai déjà servi le diner, viens manger les enfants n'attendent plus que toi. -Allez-y manger, sans moi, je n'ai pas faim. -Souleymane la nuit sera très longue et tu risques d'être affamé, aussi les enfants vont s'inquiéter si tu ne manges pas avec nous comme à l'accoutumée. -Oui tu as raison attendez moi j'arrive. Il vient et on mangea dans le calme.  Il n'avait pas d'appetit, donc il s'est levé aussitôt qu'il est venu.  Ça lui passera il lui faut juste du temps. Tout allait pour le mieux dans mon ménage. Ma maison avait retrouver son calme d'avant! L'amour que j'éprouvais pour Jules augmentait de jour en jour et j'avais même une bonne pour m'aider dans les tâches ménagères.  Avec les enfants on faisait souvent de petites sorties en famille et je m'entendais bien avec Balla et Malick. Ndeye Anta, elle, grandissait et était vraiment un amour, elle ne faisait que me copier alors qu'elle n'avait que 2ans.  Un jour ses frères revenait du terrain de foot complètement méconnaissables, elle les a accueili les bras croisés savon à la main,en leur parlant avec un langage qui se comprend à peine. -Mais comment pouvez vous être aussi sales, anh? De gros gaillards comme vous, vous vous permettez de jouer avec le sable. Aujourd'hui je vais vous laver avec de l'eau froide et après vous serez privés de dessin animé pour le reste de la journée ça vous apprendra les bonne manière. Et s'en ai suivit d'un tchipp magistral. Elle tourna les talons et se dirigea vers la salle de bain. Je vous jure que moi même j'étais choquée. Malick et Balla eux ne faisait que rire d'elle. Ayway mane lane la diour ni? (C'est quoi cette chose que j'ai mise au monde?) Avec le temps je me suis rendu compte que le plus difficile dans une relation c'est de garder la constance.  Avec Jules c'était des câlins à longueurs de journée, au début, de petites attentions de sa part, des sorties en famille et beaucoup d'autres choses de ce genre capable de raviver la flamme.  Mais maintenant ce n'est plus pareil! On se fachait pour un rien, parfois même on ne se supportait pas.  Il arrivait des moments où Souleymane devenait méconnaissable, il commençait à rentrer tard, déjà il ne prenait pas la peine de me saluer à son retour et quand je lui demandais s'il avait eu beaucoup de travail, il s'énervait.  J'avais décider d'espacer les naissances de deux ans, alors deux mois après le deuxième anniversaire de ma fille j'ai appris que j'étais encore enceinte, de 3mois.  Cette grossesse a été plus difficile que la première.  Je tombais malade tout le temps, je m'enervais pour un rien, je ne supportais pas que mon mari me touche. Certes je l'aimais toujours mais je ne sais pas pourquoi j'avais cet attitude envers lui. À mon septième mois je ne tenais plus  Je n'arrivais plus à prendre soin des enfants comme je le faisais avant car étant très souffrante. Je rêvais souvent de ma grand mère qui me disait de faire attention à la femme blanche.  Je faisais ce rêve tout le temps ce qui me paru bizarre alors j'en ai parlé à ma mère. Cette dernière m'a demandé de venir à Kaolack aussitôt que possible parce-que ce qui m'arrivais n'était pas du tout naturel. J'ai laissé les enfants avec la bonne j'avais prévu de ne pas dépasser 15 jours là-bas. Une fois sur place ma mère m'a amené chez un vieux féticheur.  Maman: Assalamoualeykoum Faye Tonton Faye: Maleykoum salam Kane comment vous allez, et la famille? tout vas bien j'espère! Maman: Tout le monde va bien alhamndoulillah. Elle c'est ma fille Ndeye Astou. Dit-elle en me pointant du doigts Maman: temps yi dafa nek jiguène bou wéroul comme ninguako guissé nii. Ma beuguone nak ngua yengualal'ko pertaw yi (comme vous pouvez le voir, ces temps ci elle est en état de grossesse et j'aurai bien aimé que vous regardez les cauris pour elle) -D'accord bissimillah Ndeye Astou j'espère que tu as une pièce de 200frs avec toi? Ma mère m'avais déjà parlé de ça alors je sortit la pièce de ma pochette et le pose sur le van où étaient posés ses inombrables cauris.  Il disait des choses bizarres, dans une langue que j'ignorais totalement l'existence. J'avais très peur de son regard insistant, alors je gardais la tête baissée en serrant la main de ma mère comme si ma vie en dépendait. Après quelques minutes de mystère, il commença à me questionner -Depuis quand es tu mariée? -De.. depuis deux ans -Hum ces derniers mois, quand tu dors tu fais des rêves bizarres. Je me trompe? Cmment à t-il bien pu le savoir, peut-être que ma mère lui en avait parlé avant de venir ici. Je lui répondis avec plus d'assurance -Oui je rêve souvent de ma grand mère qui me répétait tout le temps la même phrase. Elle me demandait de me méfier de la femme blanche. Ce qui m'intrigue trop d'ailleurs. -D'accord, d'après ce que je vois l'atmosphère est tendu dans ton ménage. Ta relation avec ton mari n'est plus la même. Et tu as souvent mal aux reins à un point où tu te demande si tu ne vas pas accoucher avant l'heure.Dit moi connais-tu une certaine Awa? Une femme de teint très clair? J'étais surprise qu'il puisse connaitre tout ceci de ma vie.  C'est comme si on lui en avait fait un film intégral. Et cette Awa dont il me parlait non j'en ai aucune idée -Non, ce nom ne me dit rien tonton. -Ma fille réfléchis bien. Laisse moi t'aider un peu. Avec qui ton mari a eu une fille? Anh d'accord il parle de Awa Mbaye la mère de Nana et Balla c'est vrai que je l'avais complètement oublié celle-là. -Oui je sais de qui vous parlez, c'est Awa Mbaye c'est une ex copine de mon mari et ils ont eu une fille et un garçon, mais ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu. -Tu vois ma petite ce n'est pas difficile. Je voudrais que tu m'écoutes attentivement maintenant. Cette Awa est bien de teint clair non? Je faisais un oui de la tête. C'est vrai qu'elle a un teint clair par ce qu'elle a des origine maures. -Ma fille cette femme est la source de tes problèmes au sein de ton ménage, elle ne t'aime pas du tout, elle vous a ensorcelés toi et ton mari pour que vous soyez comme chien et chat. Si ça ne tenait qu'à elle votre mariage n'aurait pas eu lieu. Et maintenant si tu ne fais pas attention ton mari l'épousera et quand ce mariage sera scellé tu vivras pire. Elle connait bien ton mari, ses couleurs et ses gouts, dans ta maison il y'a un talisman qu'elle a cacher quelque part, avec l'aide de deux autres femmes et à chaque fois que ton mari passe devant ce lieu il te déteste de jour en jour et ne pense qu'à elle. Il ne te le dit pas mais cette femme hante ses rêves. D'après ce que je vois ce mariage ne sera qu'objet de malheur si tu veux je peux faire quelque chose qui les séparera à vie. Après ces mots j'étais comme immobilisée.  Je regardais ma mère qui était complètement ahuri.  Comment est-ce qu'un être humain peut-il être aussi cruel envers un autre?  Et tout ça parce-qu'elle dit être amoureuse de Souleymane.  Non!  Ceci n'est pas de l'amour parce-que quand on aime une personne on aime tout ce qu'elle aime et ne lui fait pas du mal intentionnellement. Je ne suis pas contre la polygamie du tout.  Et je n'irais jamais voir un marabout pour détruire une personne - Qu'elle lâche ma fille tranquille, je veux qu'elle sorte de sa vie. Si vous pouvez même la tuer ce sera mieux. Disait ma mère.  Ce qui me choqua au plus au point. Comment pouvait-elle penser comme ça? Non je ne veux faire de mal à personne. Et c'est de ma vie dont on parle, le temps n'est plus qu'elle décide pour moi. -Non non, maman, il ne faut pas raisonner comme ça, tonton Faye, je ne veux faire de mal à personne, je laisse tout entre les mains de Dieu. Si elle aime mon mari au point de l'ensorceler pour qu'il l'épouse qu'elle vienne et qu'on fasse un ménage à trois. Je n'ai pas peur d'une coépouse parce-que je n'ai rien à envier à qui que ce soit. Et tout ce qui se passera, sera de la volonté divine. Tout ce que je veux c'est que la paix revienne dans mon ménage. Et que j'accouche en paix. Tonton Faye avait ouvert grand les yeux et la bouche, il était comme ébahi de m'entendre parler ainsi. -Sokhna Binette puis je m'entretenir seul à seul avec toi. -Oui bien sûre, Ndeye Astou attends moi dehors.  Me demanda ma mère, ce que je fit sans trainer Quelques minutes plus tard elle sortit de la chambre du vieux et me tendit une bouteille avec un liquide jaunâtre. -Faye dit qu'il a fait plus de 25ans dans son métier et jamais il n'avait entendu une femme qui venait d'apprendre qu'elle aurait bientôt une coépouse dire ce que tu venait de dire. Même moi ta mère je n'aurais jamais pensé comme ça. Alors il m'a aussi dit qu'il s'est rendu compte que tu as un bon coeur, il te demande de respecter les cinq prières de la journée et de toujours demander à Dieu la paix dans ton ménage et le courage de pouvoir y rester qu'il pleut ou qu'il neige. Le contenu de cette bouteille te servira à faire des bains mystiques, tu te lave avec, pendant sept jours et pendant que tu y es, assure toi de faire entrer le liquide dans ton nombril, c'est pour le bien du bébé. Une autre chose demain tu retourne chez toi pour chercher le talisman, il dit qu'elle le cache dans ce que ton mari aime le plus. Je pris ce qu'elle m'a donné car je comptais bien l'utiliser. Qu'elle fasse autant de mal à mon mari mais mes enfants elle ne les atteindra pas. Une fois sur Dakar, j'ai regardé partout, sous les matelas, dans les toilettes, dans ma cuisine mais pas une seule trace de talisma. Je me demande bien comment Eva a pu faire pour entrer dans ma maison. Et y repensant je me demande bien si le vieux ne s'est pas payer ma tête.  À force de me réveiller tous les jours et de chercher ce soit disant talisman, j'étais exténuée et je décidais d'abandonner car ne le trouvant pas. J'étais assise sur le sofa du salon quand Fatou ma bonne est venue m'annoncer l'arrivée d'un monsieur qui voulait me voir. Je sortit pour voir et c'était l'un des oncles de Jules, Tonton Moussa.  Sa visite m'a un peu surprise parce-que ça fait plusieurs mois qu'il n'est pas venu me voir.  Je le saluais avec beaucoup de politesse en faisant une génuflexion et je le fit entrée dans le salon. -Tonton Moussa j'espère que le voyage n'a pas était insupportable, la distance Dakar Kaolack est trop longue. -Non ma fille ça va, rien de grave. Alhamndoulillah. -Ah c'est bien alors et la famille? -Tout le monde va bien aussi. Ndeye Astou excuse moi d'être venu à l'improviste mais il faut que je t'annonce quelque chose. Tu sais nous les hommes on ne sait pas tout le temps ce que l'on veut on est parfois con. Mais c'est aussi à la femme de nous compléter. Vous seule pouvez nous comprendre, nous épauler et nous pardonner nos erreurs. Je sais qui tu es, ton éducation et ton ouverture d'esprit m'ont toujours impressionné et je suis quasiment certain que tu est une bonne épouse, soumise et dévouée. Pour ne pas y aller par quatre chemins, je voulais te dire que ton.. ton mari Souleymane Sène à pris une deuxième femme. Il a épousé Awa Mbaye... Mon coeur rata un boum! Je m'étais préparée à ça bien avant qu'il n'arrive.  Mais je ne savais pas que ça me ferait ce coup.  Avec l'état où je suis, Souleymane aurait dû attendre que j'accouche. Mes jambes commencèrent à trembler, mon ventre me faisait mal, atrocement mal même, je n'arrivais plus à entendre ce que disait tonton Moussa, je transpirais à grosse gouttes.  Il faut que j'aille voir mon gynéco.
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