Partie 4

4055 Words
Bonne lecture ************* C'est avec beaucoup de peine que tonton Moussa m'emmenait à l'hôpital.  J'avais atrocement mal au ventre et je perdais les eaux, mais j'avais plus mal au coeur. Mon accouchement n'était pas à son heure parce-que je n'étais qu'à mon septième mois. Mais une fois arrivé, mon gynécologue m'a dit que je devais accoucher coûte que coûte, pour mon bien et celui du bébé. J'étais encore plus stréssée! Comment Souleymane a t-il pu me faire ça, il aurait dû m'en parler avant, il aurait dû attendre.  J'ai passé 4h de temps dans la salle d'accouchement avant de mettre mon bébé au monde.  Je ne savais même pas de quel sexe il était, car j'étais tellement exténuée que j'ai dormi toute la nuit.   Ce n'est qu'à l'aube que je me suis réveillée. Je me retourne et je vois Souleymane, assis à côté du lit, le regard fixé sur le plafond, comme si quelque chose le préoccupait.  Je lui en veux de ne pas m'avoir prévenu, certes, mais je l'aime et je ne supporte pas de le voir ainsi.  Je lui faisais un signe de la main, avec beaucoup de peine, pour qu'il vive le temps présent.  Il sursauta -Ndeye Astou tu es réveillée, Alahou-Akbar (Dieu est Grand) Alhamndoulillah (Dieu merci). Tu..tu as faim? Tu as mal quelque part? Tu veux que j'appelle le docteur? -Oui j'ai faim. Mais je veux voir mon bébé, je crains le pire pour lui et s'il lui arrivait quelque chose? En plus je ne sais même pas de quel sexe il est. -On a eu une fille, mon coeur! Une magnifique petite princesse. Le problème c'est qu'elle est trop petite, mais le docteur m'a rassuré il dit qu'elle est entre de bonne mains, mais qu'elle ne pourra rentrer à la maison qu'après deux mois. Tout ceci est de ma faute et si elle ne s'en sortait pas je ne me le pardonnerai jamais. J'ai des enfants avec Eva, des enfants qui réclament une vie de famille normale, je ne pouvais pas faire autrement. S'il te plait essaies de me comprendre. -J'ai toujours essayé de te comprendre parce-que tu es ma raison d'être, mais ces derniers mois tu m'es méconnaissable. Je ne te reconnais plus! Tu t'énerves pour un rien, tu me cries dessus, tu me parles mal et ça même voyant mon état. Où est passé cet homme sensible que je connaissais, qu'est ce qui a bien pu se passer pour que tu puisses autant changer? Tes enfants ont besoins d'une famille normale d'accord, mais tu aurais dû attendre que j'accouche. Bon sang Souleymane qu'est-ce qu'on a bien pu te faire? -OHOOO ON NE M'A RIEN FAIT! il recommença à crier comme à son habitude -ON NE M'A RIEN FAIT! Moi je ne crois pas en ces choses. C'est toi qui a changé, tu ne fais que te plaindre, tu es devenue bavarde, pour des fitulités tu me poses beaucoup de questions. Serigntou rek nguay def legui (tu passes tout ton temps à aller de féticheur à féticheur maintenant). Et Puisque même étant en convalescence tu ne m'accordes pas la paix, JE M'EN VAIS! Il sortit de la chambre me laissant complètement déconcertée. Après deux ans de mariage, ma vie était complètement chamboulée. J'ai fait de Souleymane mon essentiel, j'ai sacrifié ma vie et mon avenir, je me suis mise à l'encontre de ma famille pour pouvoir être avec lui. Je me disais que même si le monde entier était contre moi, tant qu'il m'aime et me soutient, je ne me plaindrais pas.  Hélas, nul n'est indispensable dans la vie! Même si d'après les propos de tonton Faye, il n'était plus lui même, son comportement me faisait mal. Extrêmement mal même.  Mes larmes coulaient à flots, et c'est avec beaucoup d'assurance que je les essuyait. Ma mère me disait toujours qu'il arrivait des moment où la femme ne reste dans son ménage que pour ses enfants.  Aujourd'hui j'en suis arrivée là.  Aujourd'hui j'ai décidé de rester et de me battre pour mes enfants, mes deux petites filles.  Je resterai dans mon ménage qu'il pleut ou qu'il neige. Alhamndoulillah (Dieu merci) ma fille est maintenant bien portante.  Les deux mois sont passé très vite, et ma petite Marianne est maintenant parmi nous, un peu petite par rapport à Ndeye Anta quand elle avait son âge mais le docteur dit qu'avec le temps elle ira mieux. Jules n'avait pas pour autant changé!  Il n'entrait dans ma chambre durant la journée que pour voir le bébé, me lançant un bonjour que j'entendais à peine.  Quand j'étais de tour il restait au bureau jusqu'à des heures tardives mais je ne dormais jamais sans lui avoir fait son dîner. Un dîner qu'il ne mangeait presque jamais! Il se réveillait très tôt pour éviter que ça soit moi qui lui serve le petit déjeuner. Parfois il se réveillait même au milieu de la nuit disant que Marianne pleurait trop, et il en profitait pour aller dormir dans la chambre d'Éva. Cette dernière faisait l'hypocrite devant Jules car elle ne me parlait que quand il était là. Elle me demandait mon état de santé et celle du bébé.  Mais elle ne l'a jamais tenue dans ses bras. Jules nous a clairement dit qu'il ne voulait pas de problème dans sa maison et que ses enfants ne devrait pas faire la différences entre leur vraie mère et leur tante.  Mais même avec ça, Éva me mettait toujours en mal avec Nana et Balla et faisait comme si de rien était, après. Pour Malick il s'est une fois battu avec Ndeye Anta et quand je suis venue les séparer, il m'a carrément dit que je ne l'ai jamais aimé et que je prennais toujours part pour mes enfants.  Ce qui me choqua au plus au point mais je savais déjà qui était l'auteur de son lavage de cerveau. Éva bien-sûr! Toujours elle! Je ne sais pas quand est-ce que ce cauchemar va prendre fin mais je sais que je n'arrive plus à contrôler la situation. Assise sur ma natte de prière, implorant le Bon Dieu de toujours m'accorder le courage de rester dans ce ménage, j'entends tout d'un coup un bruit qui me fit sursauter. Sûrement Ndeye Anta qui a encore cassé quelques chose.  Le temps que je me lève pour aller voir ce que c'était, elle accourut vers moi -Mama viens voir ce que j'ai trouvé. Elle me disait ça en me tirant la main.  Je sortis pour voir de quoi elle parlait et je vois que le pot de fleur qui se trouvait à l'entrée de la maison était cassé.  Celui que Souleymane adore le plus! J'aperçois aussi un bout de tissu rouge recouvert par le sable.  J'avance pour voir ça de plus prés et je compris que c'était un talisman, recouvert par un tissu rouge et pleins de cauris il y avait aussi un clou fixé au milieu. Je devine que c'était le talisman dont me parlait tonton Faye, la source de tous mes problèmes.  -Mama je peux prendre mon nouveau jouet? Me demanda Ndeye Anta en me tirant le bout de mon jaliba -Non! Ce n'est pas un jouet mon ange, c'est quelque chose de dangereux! Dis moi qu'est-ce que tu faisais pour avoir casser le pot? -Je regardais la télé dans le salon je ne sais pas ce qui la cassé. -Hum sais tu que mentir c'est pas bon, je te l'avais pourtant interdit. -Billay yaye boy (je te jure maman) je ne mens pas, j'ai entendu le bruit et je suis sortit pour voir si Malick et Balla étaient revenus de l'école. Elle disait ça en pleurant -T'en fais pas, ne pleure pas, je te crois! Allez, viens dans les bras de maman. Elle le fit avec enthousiasme. Mais ce qui m'intriguais c'était comment est-ce que ce pot a pu se casser comme ça, sans que personne ne l'ait touché?  Il n'y a personne à la maison appart Ndeye Anta et moi, Éva est sortie avec Nana et Dieu seul sait où elles sont allées. J'appelle tonton Faye qui m'a demandé de verser de l'eau froide sur le talisman et de le jeter loin de la maison.  Ce que je fit bien d'ailleurs! Quelques minutes après mon téléphone sonna et c'était Souleymane.  Je me demandais bien ce qu'il me voulait d'autant plus qu'il ne me parlait plus.  Je décroche -Bonjour, petite princesse, tu ne devines même pas à quel point tu me manques! Non dites moi que je rêve! -Oui bonjour Souleymane comment vas tu? -Même pas un mot doux pour ton pauvre mari. Je suis déçu! J'adore quand Jules fait le gamin.  En y repensant, même moi je ne peux pas lui en vouloir pour une chose qu'il n'as pas fait exprès. Je l'aime et alhamndoulillah il est revenu à la raison. Enfin je crois! -Désolée mon coeur, ce n'était pas dans mon intention de te décevoir. Tu me manques toi aussi. -Aujourd'hui je ferai de mon max pour rentrer tôt je veux voir mes petites princesses avant qu'elles ne s'endorment. Cette dernière phrase me fit sauter de joie Ça tombait bien puisque qu'il était de tour chez moi. Et j'en ai profité pour lui faire une bonne grillade pour son dîner.  Il était déjà là à 20h mais fallait attendre Éva qui ne rentrait toujours pas à la maison.  D'habitude Jules ne lui disait rien quand elle rentrait tard, va savoir si c'était moi! Ce n'est qu'aux environs de 22h qu'elle se pointa avec sa fille, je lui avait laissé sa part du diner dans la cuisine car on ne pouvait plus l'attendre.  Quand Jules l'entendit entrer dans la maison il le suivit dans leur chambre. Quelques minutes après je les ai entendus se disputer, chose qui n'avait jamais eu lieu depuis le début de leur mariage jusqu'à aujourd'hui. Je suis allée les séparer et Éva le traitait de tous les noms. Elle l'insultait de mère et Jules était entrain d'enlever sa ceinture pour la frapper quand je m'interposa entre eux. Et le coup me traversa les reins! -Ndeye Astou hors de ma vu.  Me lançant il très énervé -Je ne te laisserais pas la frapper. Il y'a les enfants voyons, ils risquent de se réveiller. Rétorquais-je, décidée à y laisser ma peau. -Tu n'as même pas honte, c'est comme ça que tu traites tes épouses, en les frappant? T'es qu'un s****d Souleymane Séne un MOINS QUE RIEN. Criait Éva -Non mais tais toi bon sang. Tu ne sais même pas le vrai sens du mot épouse. Tu vois celle que tu as devant toi, c'est elle qui en est une vraie. On s'est disputer plusieurs fois, je lui ai crié dessus et insulté, mais jamais, jamais tu ne l'as entendue élever le ton. Elle est soumise et dévouée. Mais toi tu n'est pas digne d'être appelée épouse. Et si Ndeye Astou n'était pas là Dieu seul sait ce que je t'aurai fais remercie la pour autant. ll cracha ces mots et sortit de la chambre. Éva, elle, lui avait lançait un tchiipp que même le voisinage pouvait entendre. Elle me bouscula et sortit de la chambre à son tour.  Je m'apprêtais à m'en aller moi aussi quand elle revient l'air paniqué -Ndeye Astou ani pot de fleur bi nékone si bountou keur gui? (Où se trouve le pot de fleur qui était à l'entrée de la maison?) -Elle s'est cassée pourquoi? -Woyy sama ndeye (Au mon Dieu) qui l'a cassé toi? -Non j'étais entrain de prier dans ma chambre quand j'ai entendu le bruit.  Je n'ai pas mentionné le nom de ma fille car connaissant Éva elle pourrait la prendre pour fautive. -Je suis allée voir et j'ai trouvé le pot en mille morceaux et pourtant j'étais seule dans la maison. J'ai ramassé les tessons et je les ai jetés à la poubelle. Mais dis moi pourquoi toutes ces questions? -Non pour rien. Euh n'y as tu pas vu quelque chose. -Non non pas du tout. Quelque chose comme? -Non rien, laisses tomber! -Bon je te laisse dormir et réfléchir à comment demander pardon à ton mari, tu sais tu n'avais pas à lui parler de la sorte. -Ndeye Astou s'il te plait, laisses moi dormir j'ai sommeil. Je sortais de sa chambre un peu mal à l'aise parce-que je ne supportais pas de voir les gens tristes, mais je me réjouissais du fait que ma vie était revenue à la normale. Tout allait pour le mieux chez moi depuis lors, sauf que la petite Nana ne me parlait toujours pas et mes belles soeurs avaient décidé d'amener leurs enfants vivre à la maison et elles en ont profité pour passer quelques jours ici.  Ce qui ne dura pas par-ce qu'elles ne s'entendaient plus avec Éva, à croire qu'elles étaient de mèches avec elle pour briser mon ménage. Et oui! Durant leur dernière dispute Arame m'a demandé de lui pardonner car c'est elle et Soukeyna l'autre soeur de Jules, qui ont aidées Éva en enterrant le talisman dans le pot de fleurs et que si elle connaissait le vrai visage de ma chère coépouse elle ne l'aurait jamais fait. Pour une surprise, ça en est une! Parce-que je les savais envieuses et boudeuses, mais je n'ai jamais su qu'elles en arriveraient là.  Mais bon je leur pardonne, parce-que je ne suis personne pour garder de la rancœur en moi, mon coeur n'est pas fait pour ça. Même Dieu nous pardonne nos pires péchés, alors... Le temps passait à la vitesse de l'éclair et il ne manquait pas de hauts et de bas dans mon ménage mais Dieu merci j'ai eu le courage de tout supporter jusqu'à aujourd'hui. Je suis couchée sur mon lit m'apprêtant à dormir quand Éva entra brusquement dans ma chambre avec un couteau à la main. Elle essaya de m'étrangler mais je me débatais. Je la suppliais de me laisser respirer. Je lui ai même promise que j'allais restée loin de Jules. Mais rien n'y fit, elle refusait de m'écouter. Elle me poignarda dans le ventre, d'un geste brusque. Ce qui me fit sursauter! J'ouvre les yeux et je la vois devant moi entrain de m'observer les yeux pleins de mépris. Une haine que je ne peux déchiffrer. Mon Dieu c'était un rêve! Mais la voyant là, devant moi, avec cette mine qui me faisait peur, on dirait que mon rêve allait devenir réel. Je réunissais toutes mes forces pour me redresser afin de pouvoir lui parler. -Éva qu'est-ce que tu me veux? Pourquoi me regardes tu ainsi? Tu me fait peur là. Elle ne disais rien, elle était même immobile.  Je suais à grosse gouttes et un mal de ventre indescriptible m'envahit. Et comme par réflexe je baisse la tête pour regarder mon entre jambe. Soubkhanallah (Dieu Tout Puissant) mon pagne était taché de sang! Je n'arrivais pas à me lever et c'est avec beaucoup de peine que je composais le numéro de Jules sur mon téléphone.  Éva, quand elle, a vu le sang elle avait l'air apeuré et est sortit de la chambre. Je me suis réveillée à l'hôpital! Je ne savais pas comment j'ai fait pour attérir ici parce-que après avoir appelé Jules, je commençais à avoir des vertiges et j'ai perdu connaissance.  Une voix féminine qui me semblait lointaine me parlait. -Mme Séne, vous vous êtes enfin réveillée. Vous savez votre mari est très inquiet je vais l'informer de votre réveil. Quelques minutes aprés Jules vint s'assoir à côté du lit. -Chérie tu es réveillée? Tu as mal quelque part? -J'ai juste un peu mal à la tête mais ça va. Dit moi plutôt ce qui m'est arrivé -Pourquoi ne m'avais tu pas dis que tu étais enceinte? En quoi?? Un autre bébé en moi sans que je ne le sache! Comment est ce possible? Je ne sais pas pourquoi mais j'avais une sensation de bonheur indescriptible. Un enfant c'est un cadeau du ciel je ne peux qu'adorer cette nouvelle. -Non Souleymane je n'ai jamais su que j'étais en état de grossesse mais apprendre qu'on va de nouveau être parents me comble de bonheur. -Ndeye Astou on va pas de nouveau être parents. Car tu viens de subir un..un av..vortement. Ces mots furent comme un coup de point en pleine figure pour moi.  Un avortement? Ceci exliquerai t-il mon rêve?  J'étais confuse. - Tu etais enceinte de quatre semaine. Le médecin dit qu'il ne sait pas ce qui est à l'origine de cet avortement car apparemment tout semble être normal chez toi et il n'y a pas de trace de violence non plus, ce qui l'intrigue et moi encore plus. Il disait ça en me prenant dans ces bras. Je pleurais de toutes mes larmes. Pourvu que ceci soit encore un rêve.  J'étais perdue  et beaucoup de questions me traversaient l'esprit.  Fallait que j'appelle ma mère. Quand je l'ai appelé elle était aussi inquiète que moi et elle m'a encore demandée d'appeler tonton Faye.  Ce que je fit et ce dernier me répéta les mêmes mots "tout est l'oeuvre de ta coépouse, elle ne t'aime pas, elle ne veux pas que tu donnes plus d'enfants à ton mari parce-qu'elle n'en a que deux". C'est vrai qu'après deux ans de mariage Éva n'a pas pu faire d'enfants parce-qu'elle était malade. Une maladie dont elle refusait de parler. Tchieyy yalla adouna bi ndékété amna gnou ignané nii? (Mon Dieu! Donc il existe des gens aussi mauvais que ça dans ce monde?) Je n'ai rien dit à Jules car vous savez aussi bien que moi qu'il n'allait jamais me croire. J'ai donc gardé le secret! J'ai suivi un traitement pendant 3mois dans l'espoir de  pouvoir encore procréer un jour mais s'en est suivi deux autres avortements qui ont failli me coûter la vie. Des fausses couches qui ont failles me rendre folle. En l'espace de cinq ans j'avais subi trois avortements.  L'idée de faire un enfant me faisait peur, à cause de ça. Je fuyais Éva du mieux que je pouvais.  Elle a voulu rendre ma vie difficile mais elle s'en est sortie plus malheureuse que jamais parce-qu'elle dépérissait de jour en jour. Elle n'était pas heureuse du tout, ça se voyait à des kilomètres.  Pendant que mes filles avaient de très bonnes notes à l'école , Nana elle, a arrêté ses études et pour le cas de Balla il ne se passait pas une semaine sans qu'un de ses professeurs ne vienne se plaindre de son mauvais comportement.  Il détestait les études et faisait tout le temps l'école buissonnière. Par conséquent, il ne cessait de doubler les classes. Quand je m'y attendais le moins je suis tombée enceinte et j'ai donné naissance à d'adorables jumeaux.  Ibrahima et Fatoumata.  Ibrahima était ma vie je l'adorais parce-qu'il est mon premier petit garçon et sûrement le dernier.  Il ressemblait tellement à son père que quand je le regarde j'ai la chair de poule. Fatoumata, elle, était très mignonne, elle ressemblait plus à son père qu'a moi aussi. Ma mère l'adorait c'est pour cela que quand elle a eu trois ans elle nous a suppliés Jules et moi de la laisser venir vivre avec elle à Kaolack, parce qu'elle était sa tipo(préférée) disait-elle.  C'est ainsi qu'on la laissa avec ma mère et elle est presque à la fin de son cursus primaire. L'État de santé d'Éva se détériorait de jour en jour. Elle avait tout le temps des malaises mais elle refusait d'aller à l'hôpital. Jules l'y a amenané de force et aprés mille et un diagnostic on a su qu'elle avait une tumeur au cerveau et un kyste folliculaire qui l'empêchait de procréer.  Sa maladie était en état avancé c'est pour cela qu'elle est maintenant hospitalisée et Dieu seul sait si elle s'en sortira.                             ***Fin du flashback*** Je venais tout le temps la voir avec les enfants sauf Faty qui devait attendre les grandes vacances pour venir sur Dakar. Jules était au travail et il arrivera d'une minute à l'autre il est presque 18h.  C'est la main d'Éva qu'elle posa sur ma jambe qui me fit sortir de les pensées  -Ndeye demandes aux enfants de sortir je voudrais te parler. J'ai donné un billet à Nana pour qu'elle parte avec ses frères s'acheter quelque chose à grignoter dans la cantine qui se trouvait à l'entrée de l'hôpital.  Je me tourne vers Éva pour l'écouter. -Vas-y Awa dit moi. -Ndeye Astou je te demande pardon. Pardonne moi pour tout le mal que j'ai pu te faire. Ma jalousie m'a poussé à faire des folies et je le sais. Je ne supporte pas de partager Souleymane avec une autre. C'est pour cela que j'ai fait tout ceci. Je t'ai fait du mal, beaucoup trop de mal même et tu ne m'a jamais rien fait de tel. Je n'ai pas eu assez confiance en moi c'est pour cela que je suis partie voir des féticheurs pour te rendre la vie impossible. Je suis à mes derniers jours et si tu ne me pardonnes pas je suis sûre de brûler en enfer. Je sais que je ne mérite pas ton pardon, ni la moindre petite compassion mais je voudrai mourir en ayant l'esprit un peu tranquille. S'il te plait, je t'en conjure pardonne moi. Elle me fit pleurer on s'est mise toutes les deux à pleurer. Je n'ai jamais voulu blesser quelqu'un dans ma vie et ce n'est pas aujourd'hui que je le ferai.  Je n'ai jamais su qu'elle gardait ça en elle, c'est la première fois depuis son mariage avec Jules qu'elle extériorise ses sentiments devant moi.  Je m'en veux d'avoir été la source de son mal être. Et aujourd'hui plus que jamais je suis déterminée à tout lui pardonner.  La vie est courte et on connait notre passé, on vit le temps présent mais on a aucune idée de ce que sera notre futur. Je me redresse pour lui faire face. -Rassures toi Éva, je ne garde rien en moi qui pourrait te nuire. Je t'ai toujours considérée comme ma grande soeur et j'ai essayé de te comprendre du mieux que j'ai pu. Si tu m'avais, ne serait-ce qu'une seule fois ouvert ton coeur, si tu m'avais parlé de ton ressenti, plutot, peut être qu'on en serait pas arrivées là. Mais ce qui est fait est fait on ne peut revenir en arriére, tout ce qui nous reste à faire c'est de prier. Prions pour que tout ceci ne soit qu'un mauvais souvenir. Et que tu te rétablisses pour qu'on puisse repartir à zéro. -Je sais que tu ne dis ça que pour me rassurer, mais toi même tu sais qu'il ne me reste plus beaucoup de temps. On ne peut échapper à son destin et je sais que je ne sortirais pas de ce lit vivante. Je veux juste que tu me promettes une chose. S'il te plait veille sur mes enfants comme tu l'as toujours si bien fait. Je veux qu'ils héritent de ton bon coeur et du comportement de tes enfants. S'il te plait promets le moi s'il te plait Ndeye Astou. -Arrêtes de parler comme ça Éva.. -Non fais moi cette faveur d'abord, je t'en supplie! -Je.. te..le..promets Disais-je entre des sanglots -Merci, merci du fond du cœur. Que Dieu te bénisse. Tu es d'une gentillesse incommensurable. Après ces mots le médecin qui était de garde est venu pour me dire que l'heure des visites était terminée et que je devais laisser la patiente se reposer. -Je te promets de traiter tes enfants comme les miens. Maintenant repose toi demain matin je reviendrais te tenir compagnie. Elle me dit juste un oui de la  tête et continuait  à fixer le plafond.  Je sortit de la pièce le coeur lourd. J'espère que le seigneur lui pardonnera ses péchés. Sokhna Awa Mbaye Ndeye Astou venait de partir avec les enfants et j'ai le coeur en mille morceaux. Je suis un peu soulagée parce qu'elle venait de faire l'impossible pour moi.  Elle venait de me pardonner tous les actes ignobles que je lui ai fait, toute sa vie durant. Une chose que moi même je ne suis pas sûre d'être capable de faire.  C'est incroyable comme cette femme à un coeur en or. Après plus de dix années de souffrances et de misères dont moi même j'ai été auteur, elle ne garde aucune rancune à mon égard. Je lui ai confié mes enfants parce-que je sais qu'elle prendra soins d'eux et qu'elle sera pour eux la mère que je n'ai jamais étais.  Je sais aujourd'hui que je n'ai pas été l'épouse parfaite pour Jules. Je me rends compte que j'ai été plus jalouse qu'amoureuse.  Mais ce qui m'inquiète et me désole est le comportement de Nana. Elle a hérité de mes habitudes et elle déteste Ndeye Astou et ses enfants et c'est moi qui suis entièrement fautive de ça.  J'ai cultivé cette haine en elle et maintenant je regrette beaucoup de lui avoir rendu un si mauvais service. Je m'en veux, tellement! Souleymane Séne Hier je ne suis pas parti voir Éva à l'hôpital parce-que j'ai eu un empêchement de dernière minute. La connaissant je sais qu'elle croira que je l'ai délaissé à la dernière minute et que je préfère Ndeye Astou à elle mais Dieu sait que ce n'est pas du tout vrai. Alors aujourd'hui j'ai décidé de passer la voir tôt le matin avant d'aller au bureau. Je lui achèterai ce qu'elle aime le plus. Des raisins! Pour qu'elle ne me fasse pas un tas d'histoire! Il était 6h30 du matin quand la sonnerie de mon téléphone me fit sortir de la douche. Et c'était un numéro privé! D'habitude je ne décroche jamais à ce genre d'appels, mais à cet heure-ci, je crois ça devrai être urgent.  Je prends l'appel alors, un peu confus! -Allô!...oui c'est bien moi...Oohhh non!! Ce fut quand ça? Mon Dieu!!
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