CHAPITRE XVIII Au tribunalMe voici arrivé au terme de ces mémoires. J’ai fidèlement confessé mes pensées aussi bien que mes actes. Je me suis efforcé de parler loyalement, sincèrement, mais sans colère, de ceux que le passé me donne le droit d’appeler mes ennemis… Ma confession m’a été d’un grand secours pendant les accablantes heures que j’ai endurées ici. Elle m’a aidé à supporter les tristesses de cette morne existence qui a duré pendant plus d’un mois. J’ai dit la vérité aux directeurs du gymnase, le matin de mon arrestation. Je la répète ici pour moi seul, face à face avec ma conscience ; sur mon honneur, je ne suis pas responsable de la maladie de Gavruchka. Je ne l’ai pas revu après huit heures ce soir-là, c’est le moment où il a refusé de me laisser entrer dans l’étude. Il parais