Nous nous remîmes à patiner tous deux, et j’expliquai à Sacha les évènements qui avaient marqué mon arrivée à Moscou : la mort de mon protecteur, mon isolement, et comment j’avais dû me tirer d’affaire moi-même. La chère petite fut très attristée de mon récit, bien que je me fusse gardé de le pousser au noir. « Mon pauvre Mitia ! moi qui espérais que tu étais chez l’ami de ton père, et relativement heureux !… – Ah ! maintenant tout marche à souhait… Mais au début j’étais content que tu fusses en sûreté chez Mme Lebanoff. À présent parle-moi de toi. Es-tu heureuse ? Ta nouvelle vie te plaît-elle ?… Tu as l’air d’une princesse de conte de fées !… criai-je avec enthousiasme. – Une drôle de princesse ! dit Sacha en riant. Ah ! mon Mitia ! si tu savais comme j’ai été longue à m’y faire !… Qu