CHAPITRE VIII Moscou – Un cruel désappointement Premières impressionsDes jours s’étaient écoulés. Tout ce qui restait de mon père bien-aimé avait été confié à la terre, dans le mélancolique petit cimetière qui est à gauche en sortant du village, vers le steppe. C’était bien fini ; il fallait me résigner désormais à ne plus voir ce père si cher, à ne plus entendre sa voix, rencontrer son regard… Quel vide dans l’izba déserte ! Je ne pouvais supporter la vue de son grand fauteuil, qui avait toujours l’air de l’attendre. Les livres qu’il lisait, son encrier, sa plume, ses vêtements même, qui gardaient quelque chose de son allure, tout semblait prêt pour son retour, et il ne devait jamais revenir… J’en voulais à ces objets inanimés de lui survivre. Je ne recherchais aucune sympathie dans ma