Chapter 7

2714 Words
VI Suite du chapitre précédentEn nous initiant à son projet (c’est Jérôme qui continue à parler), l’ami Saint-Ernest en avait un peu exagéré l’importance. Avec les lois qui régissent la presse, la fondation d’une feuille quotidienne n’est pas une bagatelle, même pour un banquier amoureux. Il s’agit de cent mille francs de cautionnement, de frais de timbre et de poste, et d’une foule de dépenses accessoires. Aucune fantaisie n’est plus coûteuse que celle-là ; les meutes, les chevaux de race ne mènent pas plus rondement une fortune. Notre financier calculait trop bien pour l’ignorer, et tenait trop à sa caisse pour y pratiquer une brèche irréparable. Il consentait donc à faire un sacrifice en faveur de Terpsichore, mais il avait le soin de le limiter. Il ouvrait un crédit aux rancunes de sa déesse, mais la vengeance était à prix fixe : elle ne devait pas dépasser douze billets de banque. Douze mille francs pour fonder un journal, c’était un mince denier : il fallait pourtant s’en contenter. Le comité de rédaction s’assembla. Outre Saint-Ernest et moi, il comprenait Valmont le stagiaire et un jeune publiciste de ses amis qui apportait, comme titres, quatre articles refusés aux feuilles littéraires alors en vogue. Malvina avait voix consultative. Les plus vastes questions furent agitées dans cette première séance. On y parla du gouvernement, du ministère, du préfet de police, du directeur de l’Opéra et même de l’Être suprême. Chacun opina à son tour sur ces points délicats, qui donnèrent lieu à de graves dissidences. Cela s’appelait constituer l’unité du journal. Toutefois ce n’était que le moindre embarras. Quelle allait être la périodicité de la feuille, son titre, son format, son prix ? Voilà ce qu’il importait de décider. La majorité voulait un organe quotidien, politique et de grande dimension. Valmont, en garçon réfléchi, l’arrêta à temps il rappela le texte de la loi, parla du cautionnement, et ramena les choses sur leur vrai terrain. Enfin, après beaucoup de divagations, il fut reconnu que l’on devait se contenter du rôle le plus humble et du rang le plus modeste. On fixa le titre : La politique pouvait y être abordée, mais avec des noms supposés et sous des formes allégoriques. À l’unanimité, le comité, en se séparant, me confia la rédaction en chef. Saint-Ernest devait tenir la caisse. Malvina le registre d’abonnements, ce qui se trouva être une véritable sinécure. Le spécimen de l’Aspic fut une grande affaire. Chacun de nous voulait y lancer son mot, s’y dessiner carrément, y marquer sa place, le plus exigeant était Max, ce jeune publiciste qui avait eu quatre articles tués sous lui. Il appartenait à la famille des prosateurs chevelus et intarissables. L’espace n’était rien pour sa plume ; le premier jour, il apporta de quoi remplir dix numéros. J’eus toutes les peines du monde à le rappeler à des proportions plus discrètes. Saint-Ernest fit un article sur Valmont ; Valmont fit un article sur Saint-Ernest : l’un était présenté comme le type du parfait avocat, l’autre comme le médecin modèle. J’y ajoutai un sonnet sur mademoiselle Fifine et une ou deux pochades contre le directeur barbare et indélicat. Avec quelques épigrammes sous la rubrique de Piqûres et une chronique de théâtres, l’Aspic eut de quoi faire son entrée dans le monde. On le tira à mille exemplaires, et on le distribua généreusement dans tout Paris. Quand je mis le pied dans la rue, le lendemain, il me sembla que j’étais l’objet de l’attention universelle. J’avais signé la feuille comme rédacteur en chef, et je me voyais mêlé à la sensation profonde qu’elle devait occasionner. Il était impossible que mon nom ne fût pas dans toutes les bouches et ne fournît pas matière à mille commentaires. Cette pensée me grandissait de six pouces. Tout regard de passant, même le plus distrait, me paraissait ou une approbation ou une ironie ; je soignais ma marche, je composais mon maintien comme un homme qui pose. À travers les vitres des cafés et des cabinets de lecture, je cherchais à m’assurer si l’Aspic était en main et si les habitués se l’arrachaient. Je croyais reconnaître le format, la vignette de notre feuille, et mon cœur s’épanouissait à l’idée d’un succès fabuleux. Dans le bureau du journal, ce succès ne faisait plus question. J’y trouvai la rédaction entière réunie. « Quel numéro renversant, s’écriait Max, le prosateur chevelu. Comme c’est écrit ! comme c’est touché ! – Voilà enfin un journal ! ajoutait Saint-Ernest. Il faut avouer que Valmont est une bien agréable plume. – Après toi, Saint-Ernest, répliquait Valmont. Tu as dans le style ou ne saurait dire quel moelleux, quelle grâce, quel flou ! – Et vous oubliez notre rédacteur en chef ! reprenait Max. En voilà un qui est destiné à faire révolution dans la périodicité littéraire. Il y a en lui la grâce de Jean-Paul unie à la finesse de Sterne : Titania et Corporal Trim fondus ensemble. C’est un Lackiste par l’expression, un Hegéliste par la pensée. Admirez la conclusion de son sonnet : Oui, vous avez un port de reine : enfin,Pour tout vous dire, adorable Fifine,Avec votre peau blanche, avec votre dos fin,Vous méritiez d’être Dauphine.– C’est délirant, s’écria la rédaction à la ronde. Si l’on peut soutenir ce ton-là, on aura vingt mille abonnés avant six semaines. » J’entrai au moment où cet enthousiasme était dans son plus vif paroxysme. On se proposait d’user de la belle position que venait de prendre l’Aspic : pour réduire tout en poussière et faire capituler le gouvernement. Max assurait que quatre articles de lui amèneraient le ministère à composition. Saint-Ernest voulait que le directeur de l’Opéra vînt demander grâce sous vingt-quatre heures. Valmont lui-même se défendait mal de cet entraînement général et semblait convenir que le journal était appelé à de hautes destinées. Nous nous enivrions ainsi de nos propres espérances et de nos mutuels éloges. Comment aurais-je pu résister, moi si accessible à toutes les illusions ? Malvina seule, avec son inébranlable bon sens, attendait, pour prendre parti, que des preuves matérielles fussent venues confirmer le succès. Armée de son registre, elle attendait de pied ferme ces amours d’abonnés, comme elle les appelait dans sa langue pittoresque. Les abonnés ne vinrent pas, mais la rédaction ne s’en émut guère. Elle vit là-dedans une intrigue profonde et un machiavélisme de la part des cafés et cabinets de lecture. L’Aspic paraissait de temps en temps, comme il s’y était engagé ; mais il disparaissait encore plus vite. On ne le voyait nulle part ; impossible de mettre la main dessus. Aux yeux des rédacteurs, la police n’était pas étrangère à cette éclipse : ils l’accusaient de suborner les porteurs et de traquer dans les lieux publics les numéros de la redoutable feuille. Pour conjurer ces manœuvres de l’autorité, on eut recours à divers expédients. Par exemple, toutes les fois que j’entrais avec Malvina dans un café, infailliblement il s’y passait la scène suivante : « Garçon, l’Aspic, disait la fleuriste. – L’as de pique ? on ne joue pas aux cartes ici, répondait d’un air impassible le préposé aux orgeats et aux limonades. – C’est l’Aspic qu’on vous demande, garçon, un journal très bon genre, ajoutait Malvina en insistant. – Alors, connais pas. – Comment ! on ne reçoit pas l’Aspic, le premier journal de Paris ! mais c’est donc une baraque, que cette maison ? un vrai café borgne ? – Madame désire peut-être le Charivari, le Corsaire, le Droit, la Gazette des Tribunaux ? – Un beau venez-y-voir. C’est l’Aspic qu’on veut, garçon, et rien que l’Aspic. Levez-vous, Jérôme ; je n’aime à consommer que dans les bons coins. Un établissement qui se respecte doit avoir l’Aspic sur ses tables. Sortons. » La même comédie pouvait se renouveler dix fois dans une soirée. Malvina y apportait un aplomb, un sang-froid merveilleux. Elle avait l’instinct des petites ressources et des moyens de détail. Ainsi, sur-le-champs, elle s’était mise en relation avec mademoiselle Fifine, la danseuse, et, par son intermédiaire, elle entretenait le dévouement du banquier, afin qu’il ne cessât point d’avoir, comme elle disait, le cœur à la poche. On avait le soin de faire lire au Mondor les articles de chorégraphie transcendante où le talent de sa sylphide était analysé jusque dans les moindres articulations. L’éloge d’un pas de trois, lancé à propos, amenait un nouveau sacrifice, et la perspective d’un premier rôle tenait en haleine la générosité du protecteur. Malvina était d’ailleurs une si précieuse amie ! Dans les représentations essentielles, elle arrivait, chargée d’un bouquet énorme, qui tombait du cintre, à un instant donné, aux pieds même de la danseuse. Il fallait voir ensuite quelle artillerie d’applaudissements, quel feu, quel intarissable enthousiasme ! Malvina remplissait la salle de son admiration ; elle allumait, pour employer le mot technique, avec un bonheur particulier. « On ne danse plus comme ça, s’écriait-elle en se renversant dans le fond de la loge. Est-ce battu, ces entrechats ! Est-ce tricoté ! Elles peuvent y venir les autres, avec leurs jarrets de coton ! Ah ! bien oui ! un tas de bancroches qui intriguent pour avoir les premiers rôles ! Si ça ne fait pas pitié ! On voit assez qu’elles dansent pour l’agrément particulier du directeur. Bravo, Fifine ! bravo ! Voilà des petits battements un peu perlés, j’espère. Bravo, Fifine ! bravo, brava, bravissima ! Comme c’est dansé ! bravo ! » Cette bienveillance de Malvina s’étendait du reste à tous les artistes abonnés de l’Aspic. Dans ses excursions au sein des coulisses, elle était parvenue à recueillir des souscripteurs qu’on eût vainement attendus dans les bureaux. Avec quel soin vigilant elle surveillait cette clientèle ! quel dévouement elle lui montrait en toute occasion ! Plus d’une fois, dans un théâtre lyrique, elle nous rappela à notre devoir en disant : « Du silence, messieurs, c’est un abonné qui chante. » Cette attention se retrouvait en toute chose. Elle recueillait les plaintes de son petit troupeau d’artistes et nous forçait d’en être les échos. Elle tenait constamment notre zèle en baleine. On négligeait trop celui-ci, on n’appuyait pas assez sur les qualités de celui-là. Les épithètes dont on se servait à leur égard étaient toujours trop froides, et, pour parler comme elle, on ne les chauffait pas suffisamment. Après deux mois d’exercice, nous finîmes tous par comprendre que notre véritable rédacteur en chef était Malvina. Nous tenions la plume, elle dictait. Hélas ! cela ne suffisait pas pour assurer à la feuille une existence sérieuse. L’abonné semblait être un être de raison, une ombre, une chimère. Les rédacteurs avaient beau épuiser les ressources de leur style, répandre sans compter toutes les perles de leur esprit ; rien ne venait. On variait le ton ; on allait du calembour jusqu’aux sommets de l’esthétique ; on ne dédaignait ni le jeu de mots, ni le rébus, ni le logogriphe ; on alliait le plaisant au sévère. Peines perdues ! l’univers ne s’ébranlait pas ; le gouvernement poursuivait son chemin sans en paraître ému ; le ministère tenait bon ; le directeur de l’Opéra lui-même, ce satrape industriel, comme nous l’appelions, ne capitulait pas et se renfermait dans son dédain et dans sa cravate. À cela, nous trouvions bien des excuses : la vanité est si ingénieuse ! Dans cet abandon, Max voyait la preuve chaque jour plus frappante de l’influence que l’Aspic exerçait ; on le délaissait, donc on le craignait. Il en avait été question dans les plus hauts parages, et la conspiration du silence s’était organisée contre lui. Comment expliquer autrement cette unanimité négative, cette profonde indifférence ? Comment croire que l’œuvre de quatre hommes de style pût rester ainsi méconnue, sans effet, sans retentissement ? Évidemment, une énigme ténébreuse se cachait là-dessous. Les illusions consolent, mais ne font pas vivre. Le banquier était arrivé à la limite de ses sacrifices, et il avait formellement déclaré qu’il ne les pousserait pas plus loin. L’œuvre commune allait s’évanouir comme une étoile filante. Tant de littérature aurait été prodiguée en vain ! Malvina fit un nouvel effort ; on put prolonger l’agonie de l’Aspic pendant trois numéros. Le ton y était celui du malheur, plus aigre, moins enthousiaste. Mademoiselle Fifine n’était plus une sylphide aussi incomparable ; le directeur barbare y était ménagé. Subterfuge inutile ! la danseuse pleura, mais le banquier resta inflexible : on avait épuisé le crédit ; il tenait ses engagements avec une rigueur mathématique. C’est dans de pareils moments que Saint-Ernest se montrait admirable. Il cherchait les cas désespérés, les malades abandonnés de tout le monde, et l’Aspic était dans cette position. – Mes amis, dit-il, j’ai un moyen de sauver notre feuille ; le voici. Je ne prends pas de brevet d’invention, je vous le livre. Jusqu’à présent on a demandé au public de l’argent en retour d’un journal ; c’est trop d’exigence. Demandons de l’argent, mais offrons à la fois un journal et un autre objet d’un emploi plus habituel ; par exemple, un paletot, une paire de bottes. Suivez mon raisonnement ; il est des plus simples. Un journal est une consommation de luxe ; on en use, on n’en use pas ; c’est un agrément, pas un besoin. En peut-on dire autant d’une paire de bottes et d’un paletot ? Evidemment non. Tout homme éprouve la nécessité de se chausser et de se vêtir. Ceci posé, que faut-il faire ? Offrez un paletot et un journal contre un a********t. Vous tentez deux espèces de consommateurs. Il y en a qui prendront le journal à cause du paletot ; d’autres, en plus petit nombre, qui prendront le paletot à cause du journal. C’est infaillible. L’idée était triomphante ; aussi fut-elle accueillie avec le plus grand enthousiasme. Seulement, en la discutant on la développa. Il fut facile d’établir que, pour opérer sur une grande échelle, il fallait s’adresser au plus grand nombre de consommateurs possible. Tous les produits de l’art et de la nature, tous les objets alimentaires, tout ce que le luxe enfante de raffinements devait être mis à contribution. Pour cent abonnements on avait un meuble de salon ; pour mille abonnements on pouvait avoir une maison de campagne. Quatre pâtés de Chartres et un journal composaient un a********t. On se mit donc à l’œuvre pour rédiger un tarif qui était un vrai modèle de connaissances mercantiles et de séduction littéraire. L’abonné y était toujours frappé dans l’endroit sensible comme consommateur. Si un chapeau de feutre ne lui souriait pas, il se laissait prendre à un tapis d’Aubusson ; si un exemplaire des Œuvres complètes de Walter Scott n’avait pas le don de le séduire, il ne résistait pas à une caisse de vin de Médoc ou à une feuillette de vieux bourgogne. L’affaire une fois assise sur ces bases, on lança des prospectus, des circulaires ; on fit des annonces, on mit en branle le carillon de la publicité. Ce que Saint-Ernest avait prévu arriva. Les abonnés affluèrent. Aucun d’eux ne s’inquiétait du journal, ce qui humiliait un peu la rédaction ; tous tenaient à ce que la qualité de l’objet accessoire fût garantie de bon aloi. Les femmes venaient prendre un a********t a l’Aspic et un châle ; les étudiants, un a********t et plusieurs pipes culottées. La vogue se soutint ainsi pendant plusieurs mois ; mais bientôt les plaintes commencèrent. Chaque jour les bureaux étaient assiégés d’abonnés qui élevaient des réclamations et se livraient à une confusion d’idées des plus étranges : « Votre journal est en mauvais cuir, disait l’un ; il a fait eau le jour où je l’ai chaussé. – Savez-vous que votre terrine de foies gras était bien mal rédigée ce matin ? disait l’autre. – Qui m’a bâti un Aspic comme, ça ? ajoutait un troisième survenant. C’est du noyer verni au lieu d’acajou. – Reprenez votre pantalon en cuir-laine, s’écriait un quatrième : ses principes politiques ne peuvent pas m’aller. » Évidemment nous étions tombés en pleine tour de Babel. Cela ressemblait beaucoup à la pièce des Variétés qui a pour titre : Ma Femme et mon Parapluie. On confondait notre feuille avec les objets de consommation, et elle portait la peine de toutes les camelotes qui se débitaient à son ombre. Malgré les inconvénients inséparables de ce nouveau commerce, nous tînmes bon pendant quelque temps. Nous donnâmes des livres, des lire-bottes, de la musique, des cloyères d’huîtres, des bibliothèques d’éducation, des jambons de Bayonne : nous élevâmes un bazar à côté d’une fabrique de phrases. C’était l’alliance de la muse et des arts, la pensée auprès du fait, l’union de la poésie et du commerce. Que nous importait à nous, hommes de style, ce travail plus mercenaire qui s’opérait à nos côtés ? L’Aspic vivait, il paraissait : c’était notre seul souci, notre idée fixe. Il en est d’un journal comme d’un enfant, monsieur : plus il est souffrant, plus on s’y attache. Quand surtout c’est un premier enfant, vous ne sauriez croire avec quelle sollicitude on le surveille, combien on l’aime, quels sacrifices on est prêt à faire pour lui. J’avais fondé l’Aspic ; c’était ma vie, ma gloire, mon espoir et ma douleur. Même dans les moyens désespérés que nous employions, respirait on ne saurait dire quel sentiment de paternité qui les rendait respectables. Hélas ! dans la jeunesse qui écrit aujourd’hui, et je n’en excepte pas celle qui est parvenue à se placer dans les sphères les plus sûres, combien en est-il qui ont passé par les mêmes épreuves et débuté sous les mêmes auspices ! Il était pourtant écrit que nous ne sauverions pas notre feuille moribonde. Les expédients de l’empirisme ne peuvent pas suppléer les conditions régulières de la vie. L’Aspic devait mourir : il mourut : le comité de rédaction se dispersa. Cependant j’avais essayé de cette vie du journaliste, pleine d’émotions et d’enivrements. Dans la mesure de mon importance, j’avais été flatté, fêté, adulé. J’avais compris l’espèce d’empire attaché à la profession, empire indélébile, car il s’appuie sur la vanité humaine. Celui qui dispose du blâme et de la louange aura toujours, ici-bas, une grande part d’influence sur les esprits. On peut médire de ce joug, maison le subit. Je tenais donc à persévérer dans la carrière, à me frayer une route vers ceux que je voyais investis d’une sorte de dictature sur l’opinion. Vous verrez, monsieur, où me conduisit cette ambition, et quelles épreuves me réservait encore mon étoile.
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