III Pendant ce temps-là, Giovannina se reprochait d’avoir repoussé les politesses de Nino avec plus de cruauté que n’en commandaient la sagesse et la prudence d’une honnête fille. L’idée d’avoir offensé ce jeune homme en lui témoignant un mépris qu’il ne méritait pas la tourmentait comme un remords. Elle y rêva tout le reste du jour, et ne s’endormit qu’après avoir imaginé un moyen de se faire pardonner ses torts. Le lendemain, la compagnie ne manqua pas de revenir au Vomero. On jasa et on raconta des histoires. Sans travailler avec moins d’ardeur qu’à l’ordinaire, Giovannina prit part à la conversation et rabattit un peu de sa fierté accoutumée. Quand son ouvrage fut achevé, elle s’approcha du petit lazzarone d’un air gracieux et ouvert. – Seigneur Nino, lui dit-elle, si vous voulez m’a