I Comme la rose parmi des violettes, comme une étoile au milieu de pâles cierges, la belle Cosentine, resplendissante de jeunesse et de grâce, brillait par-dessus ses compagnes. Ses yeux d’azur répandaient les poisons de l’amour dans toute la province de Cosenza, et c’était une maladie plus redoutable que la fièvre ; car de tous les malades qu’elle faisait, un seul pouvait espérer de se guérir, et on ne savait pas encore lequel serait préféré. Déjà cette fille insensible avait refusé la main d’un duc, celle d’un général, celle d’un gouverneur de Calabre, et, dans le palais de l’intendance, un pauvre jeune homme s’en allait dépérissant d’amour et de tristesse. Et cependant elle n’était point riche, la belle Cosentine, puisque son père, simple tonnelier, faisait des cuves pour la vendange,