Le Croate, se voyant perdu, ne cherchait plus qu’une issue pour son orgueil. Il n’accepta point la position humble que lui offrait son adversaire. – Puisque Digia ne peut se résoudre à m’aimer, dit-il avec émotion, je renonce à elle. Soyez donc satisfait. Cette conspiration contre mon bonheur, qui vous amène de si loin, a réussi au gré de vos désirs. Je n’ai rien à dire de plus, et je ne veux ni consolations ni réparation d’honneur. – Bien ! Knapen, reprit l’ingénieur, voilà du courage. Ne croyez pas que je sois venu pour vous ravir encore votre fierté. Vous la sauverez du naufrage, et j’avais tort de vous en demander le sacrifice. Donnez-moi la main pour l’unique fois de votre vie, car il faut que je retourne ce soir à Fiume, d’où je me rendrai à Trieste et puis à Venise, et je ne revie