Il dort toujours avec une si belle conscience !… La porte est entrouverte ; Fanny allonge la tête, gracieuse. Elle à la précieuse clef dans la longue dentelle de sa manche… Elle écoute… quelle admirable respiration régulière… quel rythme apaisé et apaisant. Ce souffle tranquille ne sera-t-il point une leçon pour la curieuse Fanny ? ne l’invitera-t-il point à remettre la clef à sa place ?… Non… Elle veut savoir ce qu’il a fait de la malle !… Et tout à coup, elle pense que cette clef ne lui suffit point, qu’il lui faut encore l’autre, celle du garage qui est en bas, dans le tiroir du bureau… du bureau fermé à clef ! Alors, elle s’affole !… Elle n’en sortira pas avec toutes ces clefs… car Jacques va s’éveiller certainement… et les domestiques doivent être déjà descendus… mais ils sont encore aux sous-sols… Cependant, elle peut agir rapidement, entrer dans le cabinet et n’être point aperçue… et puis, après tout, elle a bien le droit d’aller dans le cabinet de travail de son mari… Elle a repris le trousseau sur l’étagère et la voilà maintenant haletante sur le palier du grand escalier… Elle n’entend aucun bruit. Elle descend en courant. La voilà dans le cabinet de travail obscur… elle va à tâtons au bureau… elle l’ouvre… Oh ! le tiroir… la clef du garage, l’énorme clef, où estelle ?… Mon Dieu !… Où l’a-t-il mise ?… Dans cet autre tiroir peut-être ?… Oui, elle la sent sous ses doigts… la voilà… Elle referme à clef le bureau… elle sort du cabinet… personne… elle remonte… on entend les domestiques qui ouvrent les volets de la salle à manger… Enfin, elle ne rencontre personne… la voilà à nouveau dans le cabinet de toilette de son mari… de son mari qui dort toujours ; elle dépose le trousseau sur l’étagère, à côté du porte-cigarettes, du briquet et de la montre… et puis elle s’enfuit comme une voleuse… court se rejeter dans son lit… avec les deux clefs… les deux clefs de la science du bien et du mal…
Ce jour-là était un dimanche. Il y eut une grande tournée de links au golf de Sénart. Fanny s’arrangea pour n’être point de la partie et, vers trois heures de l’après-midi, pénétra dans l’usine qui était à peu près abandonnée, ce jour-là… La cour où s’élevait le bâtiment qu’ils avaient autrefois habité, au-dessus du garage, était fort retirée et la jeune femme n’avait à craindre aucun regard indiscret. Du reste, on ne pouvait guère s’étonner qu’elle pénétrât dans ce garage où avaient été entassés des objets dont le besoin pouvait à nouveau se faire sentir. Ce n’est pas sans une certaine émotion que la châtelaine de la Roseraie considéra un instant les fenêtres de l’appartement où, pendant trois ans, Jacques et elle avaient vécu si modestement, traités comme de simples contremaîtres par le frère aîné. Elle n’avait point revu ces lieux depuis qu’ils en étaient partis. Son orgueil y avait trop souffert… Elle poussa un soupir de détresse à l’idée qu’elle avait pu consentir à s’enfermer entre ces murs pendant trois longues années, sa jeunesse et sa flamboyante beauté… et, courageusement, elle s’approcha de la porte du garage, introduisit dans la serrure l’énorme clef, fit un effort qui meurtrit ses mains délicates et enfin, avec un grincement, la porte céda. Vivement, elle se glissa dans le hangar et repoussa le lourd battant. Elle fut entièrement dans le noir. Elle avait prévu le cas, et tira de son sac une bougie et une boîte d’allumettes. Les gestes étaient sûrs, un peu saccadés, mais braves. Et la lumière fut. Autour d’elle, c’était un véritable capharnaüm. Des caisses, des malles, des paniers, de vieux meubles, des fauteuils à trois pattes, de grands vases ébréchés surgissaient tour à tour de l’obscurité à la lueur vacillante de la flamme qu’elle promenait d’une main qui tremblait à peine. À travers tout cet encombrement, elle se dirigeait vers le fond, à droite, tournant autour des choses quand il était nécessaire, les écartant au besoin, les reconnaissant au passage. Ainsi revit-elle le pauvre ameublement de noyer de leur salle à manger, et, du même coup, le morne désespoir où Jacques la trouvait plongée, le soir, quand il rentrait du travail et qu’elle l’attendait, les deux coudes sur la table, sa pâle figure hostile entre ses deux mains frémissantes. Elle ne répondait point à ses questions. Elle daignait parfois lever sur lui son regard, un regard qui en disait long sur le dédain qu’une jolie petite femme aux admirables cheveux rouges peut nourrir dans son cœur pour un mari qui laisse moisir un pareil chef-d’œuvre au fond d’une cour d’usine de manchons à incandescence ! … Ah ! le lugubre et poussiéreux passé !… Était-il vraiment parti ?… pour toujours ?… Était-il remisé à jamais ?… Était-il enterré plus bas, si bas dans la terre qu’elle ne le reverrait plus réapparaître ? jamais ! jamais !… Jacques lui disait bien que maintenant ils étaient riches… Allons donc ! elle savait bien le contraire !… Il avait dépensé tout ce qui lui revenait dans les bénéfices depuis cinq ans !… Et elle se doutait bien de certaines choses… Enfin il avait agi en maître… en maître !… Quelle imprudence, n’est-ce pas, quand le vrai maître peut revenir d’un moment à l’autre ! Maintenant, la voilà devant la petite porte de la cave !… Elle s’est bien promis de ne pas avoir peur !… et elle vient d’ouvrir la petite porte de la cave, et elle a peur !… oui, cet escalier étroit, humide, glacé lui fait peur… et l’odeur horriblement fade qui monte de ce trou la fait hésiter… oh ! un instant ! là !… Fanny est une femme qui a plus de courage encore que de peur et aussi plus de curiosité… Elle descend quelques marches… c’est la première fois qu’elle descend dans cette cave… Oh ! certes ! elle n’était pas une excellente ménagère !… Elle n’a jamais eu la prétention de passer pour une excellente ménagère, même dans le temps où il eût été bien naturel qu’elle s’occupât de sa cave !… Mais la cave était le domaine de Jacques… le domaine qu’il a si jalousement gardé depuis… L’escalier tourne… tourne… Est-ce que là tête de Fanny ne tourne pas un peu, elle aussi !… Il lui semble qu’elle descend dans un tombeau !… Et qu’est-ce donc qu’elle vient chercher ici, si ce n’est un tombeau ? Possible ! mais elle se heurte à des barriques… La bougie projette des lueurs fantastiques sur ces énormes choses… Elle a l’audace néanmoins de se pencher sur certaines d’entre elles qui n’ont point de forme de barriques, mais de caisses, presque de malles !… Est-ce qu’elle croit vraiment qu’elle va retrouver la malle abandonnée entre une barrique et une caisse ?… Alors, qu’est-elle venue faire là ?… Oui… qu’est-elle venue faire là ?… Tout à coup, ayant dépassé un mur, elle entre dans la lueur blême… Ici, on voit presque clair… à cause de ce carré de jour blafard qui entre par le soupirail… et elle souffle sa bougie, craignant que, de l’extérieur… Justement, il lui a semblé qu’une ombre avait glissé le long du soupirail… Elle reste quelques instants, immobile, inquiète, regrettant d’être venue, trouvant sa conduite imprudente ou stupide… Mais, ses yeux, peu à peu, se sont faits à la pénombre… ses yeux voient assez distinctement les murs aux carrés de maçonnerie dans lesquels s’alignent les bouteilles selon les années et selon les vins… Jacques a toujours eu de l’ordre… Maintenant, elle regarde le sol, ses yeux se fixent sur le sol… comme s’ils ne pouvaient pas s’en détacher… Il y a, sur le sol de terre battue, une sorte de renflement là-bas qui ne lui paraît guère « naturel ». Si c’était vraiment cela, est-ce qu’il aurait l’imprudence de ne rien mettre dessus ?… Oui, certainement, là où la chose se trouve, il a dû mettre des caisses dessus !… Peut-être là-bas, dans le coin, cet empilement de barriques vides et de vieilles caisses à charbon ?… Elle ne va pas remuer tout ça, n’est-ce pas ?… C’est à peine si elle ose remuer elle-même !… Allons ! allons, pourquoi est-elle venue ?… Et soudain, elle pousse un cri terrible. Elle a entendu remuer derrière elle. Elle se retourne avec horreur : – Qu’est-ce que tu fais là ?… C’est Jacques qui, follement, lui étreint les mains, lui brise les poignets et qui répète avec rage : – Qu’est-ce que tu fais là ?… qu’est-ce que tu fais là ?… – Jacques, Jacques ! supplie-t-elle… Mais l’autre continue, farouche, lui brûlant la figure de son souffle qui halète : – Tu es venue pour le voir, dis ?… petite curieuse !… Et il ricane atrocement… sa fureur le transporte… Fanny a soudain la terreur qu’il la tue, là, dans la nuit de cette cave et qu’il jette son cadavre à côté de l’autre… – Mon Jacques !… Mon Jacques !… Il ne l’entend pas ! Il continue dans son accès de démence : – Tu ne pouvais pas te passer de le voir, hein ?… Ça a été plus fort que toi !… J’ai vu naître ton désir dans tes yeux !… Me prends-tu pour un aveugle ou pour un idiot ?… Depuis que la folle a prononcé le mot « automobile », l’autre soir… j’ai suivi, j’ai deviné toutes tes pensées… Je savais que tu voudrais voir, voir… voir où est passée la malle !… Il n’y a que toi qui avais reconnu la malle et tu aurais pu l’oublier !… Mais tu ne sais pas oublier… pauvre insensée !… pas plus que tu n’as su résister au désir de venir la voir !… « Eh bien ! tiens ! ajouta-t-il, en la lâchant tout à coup, tu vas être satisfaite !… – Qu’est-ce que tu fais ! Jacques ! Qu’est-ce que tu fais !… – Je vais te la montrer, la malle !… – Tais-toi ! Oh ! Tais-toi !… – Et après, tu me ficheras la paix !… Hein ?… Tu ne reviendras plus ici !… – Mon Jacques ! Je t’en supplie !… – Tu vas la voir, je te dis !… Et le voilà qui, dans un coin, saisit une pioche qu’il dresse d’un geste terrible au-dessus de sa tête… Fanny, au comble de l’horreur, tombe à genoux, car, en vérité, on ne saurait dire si cet homme va frapper cette femme ou frapper la terre !… Soudain la pioche retombe… Jacques saisit le bras de Fanny… – Silence !… ordonne-t-il… Des pas dans la cour… En effet, des pas qui se traînent, approchent, glissent là-haut, contre le mur… ils passent, chaussés de galoches, devant le soupirail… Ils s’éloignent, ils s’arrêtent… et puis, il leur semble qu’ils entrent dans le garage… Jacques commande à Fanny, plus morte que vive : – Reste ici ! Et il s’avance à tâtons, vers l’escalier… Tout à coup, au haut de l’escalier, on crie : – Qui est là ?… Et Jacques répond : – C’est moi, mon brave Ferrand !… Je suis venu chercher quelques bouteilles… – Ah bien, monsieur ! répond la voix du gardien, là-haut… ça m’étonnait aussi que la porte du garage, qui est toujours fermée à clef… Vous n’avez pas besoin que je vous aide, monsieur ? – Non ! Non ! mon ami, continuez votre ronde !… – À votre service, monsieur !… Et l’homme s’en alla… Quand le bruit de ses pas eut traversé la cour, Jacques dit à Fanny : – Tu vois à quoi tu nous exposes !… Tu n’avais même pas fermé la porte derrière toi et tu avais emporté la clef avec toi et cette porte ne ferme bien qu’à clef !… Il serait venu dix minutes plus tard, j’aurais pu lui montrer, à lui aussi, ce que tu désires tant voir !… Elle n’a de force que pour râler : – Allons-nous-en. Allons-nous-en !… – Attends donc que nous soyons sûrement délivrés de sa présence… Inutile qu’il nous voie sortir tous les deux d’ici… Et ils restèrent encore quelques minutes sans plus se dire un mot, dans cette cave-tombeau. On entendait les dents de Fanny qui s’entrechoquaient. Enfin il dit : – Viens, maintenant ! Prends ma main !… si tu veux encore prendre ma main !… Elle ne répondit pas à cela. Elle dit : – J’ai apporté une bougie !… – Eh bien ! allume, pourquoi l’as-tu soufflée ? Tu trouves naturel que l’on descende sans lumière dans une cave ? Elle ne répondit pas, essaya d’allumer, mais elle y mettait trop de temps. Il lui prit brusquement la bougie des mains. Et il marcha devant. Elle suivit, terrifiée. Quand ils furent sortis du hangar et qu’il eut fort tranquillement et fort posément fermé la porte, il la regarda : – Je ne puis vous ramener au château, dit-il, avec une figure pareille !… Montons un instant là-haut !… ça nous rappellera le bon temps !… Et il la poussa dans le couloir sombre qui conduisait à l’appartement abandonné du premier. Elle n’y pénétra point sans un frisson. L’homme savait bien ce qu’il faisait en ramenant dans ce cadre lugubre cette femme qui ne pouvait se passer de luxe. Dans cette pièce qui avait été la salle à manger, dont les papiers décollés pendaient lamentablement aux murs, on avait laissé une table en bois blanc et quelques chaises de paille. Il la pria de s’asseoir et lui demanda la permission d’allumer une cigarette. Il en tira quelques bouffées, regarda un instant au-dehors, puis vint s’asseoir, la face dure, devant la table. Il essayait de la dévisager, mais elle était allée s’affaler dans un coin d’ombre, et elle ne bougeait pas plus d’une morte.
Alors il parla : – C’est pour vous que je l’ai tué !… Et il attendit. Mais elle n’eut pas une protestation. Elle n’avait même pas tressailli, fait un geste. Sans doute, elle aussi, elle attendait… Alors il reprit : – J’aurais voulu que vous l’ignoriez toujours, pour vous éviter l’ennui de ces tristes pensées qui viennent, par instants, assaillir un assassin !… Et il ajouta, d’une voix très sèche, car elles viennent !… Il jeta nerveusement sa cigarette. Nouveau silence. Puis : – Voici comment les choses se sont passées : Vous aviez dû remarquer qu’André, au moment de monter avec moi en automobile, était infiniment plus calme que lorsqu’il était venu nous trouver après le dîner. Et vous allez voir pourquoi. Il pensait déjà à ne plus partir !… Nous n’étions pas arrivés à Paris qu’il était décidé à rester ! « – Pourvu qu’on me croie parti, me dit-il, c’est tout ce qu’il me faut ! J’ai réfléchi. Je vais faire le simulacre du départ, mais je reviendrai sans que l’on n’en sache rien !… et quand j’aurai fait ce que je dois faire, je me moque de tout… et il ajouta : Je saurai bien me défendre tout seul ! « – Tu es donc menacé ? lui demandais-je. « Il me répondit évasivement : « – Moi… je m’en fiche !… et il ajouta immédiatement : Pardonne-moi de te parler par énigme et n’essaie pas de comprendre. Au fond, c’est très simple, mais le secret ne m’appartient pas ! « Je n’insistai pas et je pensais à quelque histoire de femme. Je vous avoue que, dans le moment, je ne soupçonnai point une seconde que ce fût pour cette petite Marthe qu’il avait consenti à s’expatrier d’une façon aussi brutale… ce n’est que plus tard que l’idée m’en vint… Enfin, ce que nous savons aujourd’hui éclaire tout à fait les paroles d’André. En somme, il revenait pour la sauver, elle, des griffes de son mari et dès qu’il aurait réussi à la mettre à l’abri, il se moquerait de ce que pourrait faire le Saint-Firmin !… « Mais tout ceci ne m’occupait guère ; je ne voyais qu’une chose, moi, c’est qu’il ne partait pas !… et que, dans quelques semaines, au plus, l’ancienne vie allait reprendre pour tout le monde à Héron et au château !… Or, cette vie-là, vous l’avez connue !… Moi aussi !… Les murs de cette salle pourraient en dire long… Vous commenciez à ne plus m’aimer, Fanny, et moi je vous aimais toujours !… Il respira, attendit encore… Mais Fanny resta muette. « – Alors, nous n’allons plus à Paris ? demandai-je brutalement à André, comprimant à grande peine la rage qui bouillonnait en moi. « – Mais si ! mais si ! me répondit-il. Dans le programme, rien, apparemment, n’est changé !… Nous allons à Paris, je passe prendre quelques papiers dans mon appartement de la rue d’Assas et tu me conduis à la gare du quai d’Orsay où je prends mon billet pour Bordeaux. Nous nous disons ostensiblement adieu. Je monte dans le train. Tu remontes dans ton auto et tu viens m’attendre à la gare d’Austerlitz ; c’est simple. « – Très simple, fis-je, mais la malle ? « – Ah ! c’est Vrai, la malle !… Diable ! je n’avais pas pensé à la malle !… Eh bien, écoute, on ne la voit pas la malle sous sa bâche… à cette heure matinale aucun facteur ne se précipitera pour la faire enregistrer… Du reste, je descendrai rapidement comme si je n’avais d’autres bagages que le sac que je porte à la main !… « – C’est comme tu voudras ! fis-je… « – Ça n’a aucune importance, la malle, ajouta-t-il encore… L’important est que l’on me croie parti, moi, voilà tout !… et que, pendant quelque temps, je ne me montre pas… « Il resta, là-dessus, plongé quelques instants dans ses réflexions, puis il se mit à me parler des affaires de l’usine, mais je ne l’écoutais plus… Nous arrivâmes à Paris et suivîmes le programme qu’il avait tracé, de point en point. Après l’avoir quitté sur le quai de la gare d’Orsay, j’allai l’attendre à la gare d’Austerlitz. Je ne pensais plus. J’agissais mécaniquement. J’étais abruti. « Je le vis bientôt apparaître. Il vint se placer à côté de moi et nous voilà repartis dans le petit jour commençant. Il me fit faire un détour immense, nous nous trouvâmes dans la forêt. Je devais le laisser non loin de Ris Orangis. De plus en plus j’étais atterré… vraiment anéanti… Je me demandais comment je ferais pour vous annoncer la chose en rentrant… Je vous voyais… je vous entendais… je vous devinais… je savais que s’il n’y avait pas eu le petit Jacques vous seriez partie depuis longtemps… et André ne me parlait plus que de ses affaires, m’entretenait des commandes qui étaient arrivées la veille, de certaines circulaires à expédier aux succursales de province… J’étais déjà redevenu l’employé. Il ne s’agissait plus de me mettre à la tête de l’usine… Enfin il me dit : « Gardez en ce moment votre appartement de Héron… je crois que tout finira par s’arranger… j’ai eu tort de m’affoler ! »