31 MAI 1830. XII Une fête au Palais-RoyalEnfin ma vie était occupée ; lancé dans la foule de ces jeunes et hardis tirailleurs du camp de la presse, mes journées s’écoulaient, comme Gustave me l’avait prédit, le brave garçon. C’était du rire, des épigrammes, des plaisirs, de la considération, des amours de coulisses, du champagne, du champagne à plein bord, et je ne sais quel pressentiment que cette guerre à coups de lancettes, à coups d’épingles et corps à corps, presque individuelle contre tout ce qu’il y avait au pouvoir de rouerie diplomatique, d’ignorance de l’époque, de fatuité aveugle, d’emportement puérile, d’hypocrisie vendue, de lâches flagorneries, de brutalités poltronnes, deviendrait une guerre à coups de canon, une mêlée générale. Mais nous en prenions peu de soins ; le carb