Mme Danglemont unissait à un goût savant des voluptés, un art souple et discret d’employer le monde entier à ses intérêts, en flattant toutes les passions. Sa maison, après avoir été le rendez-vous de toutes les jeunes femmes qui avaient entrepris la chasse à l’homme, amant et mari, s’était changée, durant le Siège, en une élégante pension de famille où l’on trouvait tout à souhait pour l’agrément des journées et des nuits. Mme Danglemont avait eu la prévoyance et la rare fortune, avant l’investissement, de se ménager des approvisionnements secrets. Grâce à des amitiés illustres des commissionnaires chaque jour, traversaient les lignes ennemies, et lui permettaient de satisfaire les appétits les plus exigeants, les plus blasés, tandis qu’elle-même, tour à tour grande dame et entremetteuse,