Je m’assis d’un coup. Je m’étais perdu dans mes rêveries. Les senteurs égyptiennes avaient semblé agir sur mes nerfs, sur ma mémoire, sur ma volonté elle-même. J’eus à ce moment une pensée qui ressemblait à une inspiration. Si j’étais ainsi influencé par l’odeur, n’était-il pas possible que le malade, qui passait dans cette atmosphère la moitié de son existence ou même davantage, ait progressivement, par un processus lent mais sûr, absorbé dans son organisme quelque principe qui se serait trouvé en telle quantité que de cette concentration aurait résulté une action renforcée… Je commençais à me perdre dans une rêverie. Ça n’allait pas. Je devais rester vigilant, exempt de pensées obsédantes. Je n’avais dormi que la moitié de la nuit dernière, et cette nuit-ci, j’allais devoir rester évei