Ana souleva le tapis se trouvant devant la maison d'Aline pour en sortir une clé.
Geste de trop, car Aline lui demanda, 'comment savais-tu que la clef était à cet endroit ?'
'Qui ne laisse pas la clef ici pour ses enfants ?' Ne connaissant personne d'autres ni comment ça se passe chez eux, Aline se laissa faire et les deux jeunes femmes entrèrent dans la concession.
Ana courut immédiatement vers la chambre d'Aline, comme si ce n'était pas la première fois qu'elle y mettait les pieds.
On aurait dit qu'elle connaissait déjà cet endroit, mais timide de nature, Aline n'en dit rien.
Aussi, la peur de perdre cet être à trop lui poser des questions la paralysait.
Que c'est lamentable, n'est-ce pas ?
Lorsqu'on ne s'aime pas et que l'on tombe sur quelqu'un qui imite de nous aimer.
On y croit et on y devient accro, faisant de cette personne la mère des étoiles. Ce grand Cristal qui apporte lumière et confort. Puis rêve et destiné.
Arrivées dans la chambre, Ana s'allongea sur le lit tandis que sa meilleure amie, posa sa tête sur sa poitrine en la caressant.
Silence. Ensuite enfin, les larmes aux yeux, sous l'intensité des questions qui troublaient ses pensées, Aline s'endormit sans arriver à émettre par le son de sa voix les mots qu'elle gardait en elle.
Ces mêmes mots à la source de ses maux qui l'avaient conduit à la dépression.
A son réveil, un nouveau jour était déjà là lorsque à son chevet, il y avait une lettre.
Non, ce n'était pas Ana, mais une lettre laissée par sa mère :
« Coucou ma puce, ce soir ton père et moi devons-nous déplacer urgemment pour le boulot. On rentrera demain avant l'heure du dîner pour te faire un plat comme tu aimes. Appelle-nous si tu as un souci. Juste en cas de problème, j'ai demandé à Mme Bovare de veiller sur toi. On t'aime bisous. Et, s'il te plait, réponds à nos appels.» Finit-elle en sachant sa fille timide et détestant les appels téléphoniques.
La voisine, Mme Bovare était bien évidemment passée dans la soirée précédente. Elle avait trouvé la petite endormie et ne voulant surtout pas la déranger, s'en alla.
Ensuite, Aline leva son portable. Sous la migraine qui alertait le long sommeil qu'elle avait eut, elle remarqua 14 appels en absence, six de son père et huit de sa mère, accompagnant des messages de parents inquiets.
Pourtant, la voisine, Mme Bovare avait surement déjà rassuré ces derniers.
Ainsi, ses yeux fatigués de ne voir que des pensées sombres tombèrent sur l'heure '9 h 45', la menant à se rendre compte qu'elle était en retard pour l'école et cela n'en valait pas la peine de faire l'effort de prendre route.
Elle envoya alors un message à sa chère et tendre amie, et même pas une heure après, son portable sonna.
'Qui est ce ?' Demandât-elle, trop épuisée pour regarder le prénom affiché sur l'écran de son portable.
'C'est moi… Ana ! Quelle question stupide.'
'Salut, ma puce !' Baillait-elle, 'désolée.' Ouvrant par la suite ses bras grandement afin de s'étirer.
'Quoi ? t'attendais un autre appel ?'
'Non! Juste toi... '
'Je me disais bien.' Commenta-t-elle, 'Tu as vu la lettre de tes parents, j'espère ? Je ne voulais pas déranger ton sommeil hier soir. Tu avais l'air d'être si fatiguée.'
'Oui, j'ai vu leur mot.' Répondît-elle sans se demander comment cette dernière avait vu la lettre de ses parents sans pour autant les avoir rencontrés lorsqu'ils l'avaient déposé, 'alors, tu m'emmènes où aujourd'hui ?' Demanda-t-elle, ne voulant pas se donner la lourde tâche de réfléchir.
'Chez moi ma biche.' Lui informait Ana.