Au Pire, On Meurt.

Un Pas Vers Mon Intimité

Le soir rencontra Aline, toujours assise, loin dans ses desseins, n'ayant guère pris congé de ce parc.

Elle m'a tellement apporté, le bonheur, la liberté…

Pensait la jeune fille, observant le paysage autour d'elle, lorsque aucune personne n'avait proposé de l'aider à se relever.

De là, revenant à l'évidence de ce monde mauvais dans lequel elle vivait, sa conscience concluait que non, elle ne pouvait point survivre sans Ana.

Je n'ai pas le droit de la décevoir. Pensa-t-elle. Il faut que je lui présente mes excuses. Prenant enfin la marche vers chez elle.

Elle chemina ainsi sans voir un brin de fatigue la capturer.

Son cœur agonisait entre une poitrine presque absente dû à son poids et la paume de sa main. Oui, elle avait accroché ses doigts à son torse, comme si cette dernière ressentait le port de ses émotions, tomber.

En aucun cas Aline ne voulait retourner au quotidien qu'elle menait avant de rencontrer Ana. Elle avait déjà enterré ce passé et devait ainsi s'enterrer elle-même si Ana s'en allait.

Plus tard, elle arriva à sa demeure, monta dans sa chambre puis se jetait directement sur le lit, versant des larmes sur son oreiller. Cet objet fabriqué par la main des hommes, mais qui pour elle représentait un paradis. Un nuage sur lequel elle posait la tête. Un nuage qui même dans la nuit ne disparaissait pas.

Le lendemain, elles se croisèrent à 7 h 45 dans les couloirs. Aline courut donc afin de prendre Ana dans ses bras.

Cette dernière, tournant la tête ailleurs, se laissa tout de même faire, puis se vit étonnée par Aline qui, d'un genou contre le sol, lui confessa, 'Je suis désolée. Je t'ai tant cherché dans ma vie, que je mourais si je venais à te perdre.' Les larmes aux yeux, s'en fichant de la dépendance émotionnelle dans laquelle elle tombait. 'Pardonne-moi.'

'Bien sûr que tu es pardonnée... ' soufflait Ana avant de reprendre, 'tu viens avec moi ou non ?' Et, de continuer, observant le silence de son interlocutrice, 'Je ne te force pas, mais je sais que tout comme moi, tu en as ras-le-bol de ce monde.' Puis, essayant de la persuader, elle ajouta, 'Je veux simplement que l'on crée un endroit à nous. On réussira dans ce monde de demeurés, mais à notre façon ! Tu verras.'

Aline n'avait donc pas d'autres choix que de faire confiance à la seule personne qu'elle avait dans ce monde. Le seul modèle, la seule amie, la seule.

Sur le chemin, celle qui goûtait aux plaisirs de l'amitié depuis peu, reconnaissant les routes empruntées par son amie, demanda, 'où allons-nous ?'

'Chez toi... '

'Quoi ?' S'étonna-t-elle. 'Pourquoi là-bas ? Et, si mes parents rentrent plus tôt du boulot ?'

Sûre d'elle, Ana répondit, 'qui ? Ces deux fous qui ne se préoccupent que de leur travail et oublient l'existence de la seule fille et le seul enfant qu'ils ont ? Ils ne voient même pas ce qui se passe dans ta vie actuellement.'

Aline étant silencieuse et abattue laissa de ce fait Ana continuer, 'je veux dire... tu as besoin d'eux, de leur soutien et tout... pourtant, ils te négligent. Par contre, ne t'inquiète plus, je suis là maintenant... ' Avant de s'exclamer, 'Beuh voilà, on est enfin arrivée.' Laissant Aline outrée par ces mots, privant même la jeune femme de la questionner sur comment elle connaissait chez cette maison.