Je ne te cherchais pourtant pas,
Je n'ambitionnais plus rien d'ailleurs,
Dans ce monde où on m'a toujours fait comprendre
Que mon bonheur se cachait peut-être ailleurs.
À un endroit dont l'existence reste un mystère.
Et même,
Je n'ai plus d'espoir.
Je ne la fourrage plus, cette extase.
Je n'espère plus rien,
Tout comme je ne t'attendais pas.
Cependant,
De loin, tu suivais mes pas,
Et alors que je ne savais point qui tu es,
Ton cœur, lui, m'a toujours connue.
En effet,
Mon âme devant toi était nue,
Et de là-bas, tu pouvais apercevoir ma détresse.
Malgré tout,
Va-t'en je t'en prie,
Va-t'en avant que la méfiance ne cesse,
Avant que je ne t'aime, je t'en prie,
Vas t'en.
J'avoue que tu me redonnes vie,
Tu fais sourire mon cœur,
Mais mon intuition est mauvaise,
Je sais que tu viens après ma vie,
Lorsque, peut-être, au fond, je veux tout de même vivre.
Va-t'en car je mérite mieux,
Va-t'en, ce sera sûrement mieux.
Seulement,
Peut-être aussi que ta présence,
Leur fera réaliser leur absence.
Oui,
Peut-être que ce n'est qu'après ton régicide que ce sera mieux.
Régicide, tu l'as bien entendu,
Parce que s'il y a une chose que je ne pourrais guère oublier,
C'est le rang de reine auquel tu m'avais élevée.
Reine d'un royaume où il ne fait jamais jour,
Une cour où les cœurs meurent chacun sans connaître résurrection,
Et où la foi est un terme tabou.
Toi, Ana,
Toi qui voles les beautés,
Toi qui fais croire aux mensonges,
Toi qui ronges mes songes,
Oh Ana, va-t'en.
Car je réalise maintenant,
Que j'avais juste besoin de temps,
Besoin de temps et d'amour,
Car mon cœur est lourd.
Non,
Je ne veux pas tomber,
Je ne veux plus tomber,
Dans tes bras qui me rassurent,
Pourtant, me brisent sans pitié.
Je t'en prie,
Va-t'en.