Là-devant elles, juste séparés par une voiture, un groupe de jeunes hommes braquaient une dame âgée.
Ana avait les yeux concentrés sur la scène, se montrant courageuse et ravageuse comme d'habitude. Après un court moment de réflexion, elle se leva, puis se dirigeait vers eux.
Aline ayant une peur de perdre Ana plus grande que toute autre chose la suivit.
'Hé !' Disait Ana.
'Aujourd'hui est notre jour de chance, on dirait.' Déclarait un des trois jeunes hommes face à elles.
De là, Aline fit sortir de son pull-over un couteau et affirma, 'la psychopathe vous attend.'
Et ils s'en allèrent tous en courant. Affolés par la haine qu'ils lisaient dans les yeux de la jeune fille.
Elles se précipitèrent donc vers la dame qui heureusement n'avait pas de blessures.
'Madame, ça va ?' Demanda celle qui venait bravement de repousser ces délinquants, en aidant cette quarantenaire à se relever.
'Je vais bien, merci. Ces jeunes hommes m'ont pris tout l'argent que j'avais sur moi.'
'Le plus important, c'est que vous n'êtes pas blessée.'
'Oui, mais j'aurais pu être blessée et garder la moitié de ce que j'avais quand même.' Après que les deux jeunes filles rigolèrent, elle leur demanda, 'Mais que faites-vous aussi tard dehors ?'
'On marche un peu.'
'À cette heure-ci ? Où sont vos parents ?'
'On habite tout près, ne vous inquiétez pas.'
'Bien sûr qu'après ce qui vient de se passer, je devrais m'inquiéter.'
'C'est d'accord. On rentre alors.'
'Je vous raccompagne.'
'Non, ça va.'
Cependant, la dame insista et raccompagna donc les jeunes demoiselles devant la porte.
Et d'un air très intrigué posa la question, 'vous vivez ici ?'
'Oui, madame !' Confirmait fermement Aline, commençant à être agacée. 'Tout le monde n'est pas riche.'
'Désolée... je ne voulais pas vous faire sentir de la sorte. Je vais y aller maintenant.' Se retournait elle, pendant qu'Aline faisait semblant d'ouvrir la porte.
Aline, voyant l'hésitation dans les gestes de sa chère amie, demanda, 'Qu'y a-t-il ?'
'Tu ne crois quand même pas que je vais dormir sans voir le parc... '
Ainsi, sans hésiter, Aline suivit Ana pas à pas et cette fois-ci, elles atteignirent le parc. Il faisait nuit et les lampadaires étaient comme des projecteurs de la douce vie. Oui, malgré les violences qui se passent dans le monde, la vie demeure une douceur. Assise côte à côte, Ana se tourna face à Aline avant de langoureusement l'embraser. Ensuite, elle arracha ses lèvres des siennes afin de siffler des mots. 'Je t'aime.' Faisant frémir Aline.
'Je t'aime aussi.' Répondit-elle. Aline se leva alors puis cria, 'Je suis la reine de ce monde.' Sans peur d'être découverte par les dangers de la nuit.