Pendant que les étoiles pressaient au soleil de se coucher, Aline, elle, ne ressentait pas l'excitation de prendre la route de chez elle.
Ironiquement, alors qu'auparavant, elle adulait la solitude, elle se retrouvait quelques fois à la fuir dorénavant.
La jeune fille voulait être seule dans son monde, toutefois, seule aux côtés d'Ana. Elle désirait garder son jardin secret. Cependant, que quelqu'un lui tienne la main de l'extérieur, afin qu'elle ne s'y perde pas trop. Oui, au fond, elle avait peur de ce chemin que la dépression lui faisait emprunter.
Elle envoya ensuite un message à sa mère, 'Maman, je vais passer la nuit chez mon amie, bisous.'
Et ce n'était qu'au bout de deux heures que celle-ci répondit à ce message en acquiesçant.
'Elle te répond après autant de temps ?' Demandait Ana, d'un air moqueur. On aurait dit des fois que la peine aux bouts des yeux perle d'Aline lui redonnait vie.
'Je n'ai même pas envie d'en parler.'
'Du fait qu'elle ne se préoccupe pas de toi ?'
'S'il te plaît, Ana... '
'C'est bon, j'arrête.' Finit-elle enfin, avant de prendre sa prunelle dans ses bras. En larmes et tremblante, Aline lui dit, 'Ne m'abandonne pas, je t'en prie.'
'Jamais je ne le ferai ma puce.'
'On va de moins en moins manger pour devenir des filles que personne ne pourra avoir, ok ?'
'Mais toi... ' murmura Aline, 'tu es déjà si parfaite.' Déclarait Ana. Ne se rendant pas compte de sa propre beauté.
'Je veux te soutenir.'
'C'est si beau.' Souriait enfin la jeune fille au chagrin immense.
Ainsi, après avoir mangé quelques pommes et bu du lait dans la cuisine, les deux jeunes adolescentes avaient décidé d'aller dans le parc pour marcher alors qu'il faisait nuit noire.
Elles firent des cents pas, admirant autour d'elles les couleurs des créations faites par les mains des hommes, puis celles faites par Dieu; l'herbe verte dans l'obscurité, les bancs, les arbres et le reste.
Malgré les ténèbres qu'il y avait, le monde ne se laissait pas faire et ne sombrait pas dans le noir.
Pourtant, Aline, elle, elle avait abandonné cette bataille, qui était trop difficile pour elle. Elle l'avait maintenant remise entre les mains d'Ana, son destin.
Cette dernière prit ainsi la main de la fragile femme à en devenir et la serra fort dans sa pomme. 'Aline, arrête-toi.' Murmurant ces mots par la suite.
'Qu'y a-t-il ?'
'Chut !' Émit-elle un bruit de sa bouche.
Faisant confiance encore une fois à Ana qui l'emmena se cacher derrière une voiture garée à quelques pas.
Le cœur frappé à fond à l'heure par ce qu'elle venait de voir, Aline s'agrippa sur Ana et ferma les yeux.
Elle fit le choix d'être aveugle afin de ne point voir. Sa force, c'était Ana.
Et il n'y avait pas que ces pupilles qui étaient fermées, elle avait aussi fermé la porte qui menait vers qui elle était vraiment afin de sombrer dans le personnage que son amie voulait la voir devenir.
La petite Aline ne voulait plus qu'il reste même ne fusse qu'une cendre de celle qu'elle était avant l'arrivée d'Ana dans sa vie.