« Je joue toujours seule, moi !… Personne ne veut venir avec moi !… – Ah ! personne !… À quoi donc tu joues ?… » Une certaine défiance faisait hésiter les questions sur les lèvres de Danielou, car il songeait à l’étrange effet que lui avait d’abord produit Marine Gadouna. Pourquoi n’allait-on pas avec elle ? Était-ce à cause de sa pauvreté ? Elle semblait, en effet, bien misérable, avec sa pauvre loque de robe, mal rapiécée, ses cheveux flottants en désordre, ses jambes et ses pieds nus, l’air de souffrance de ses traits, lorsqu’elle ne s’observait pas, comme en cette minute d’abandon confiant. Son apitoiement s’en accrut, et il reprit : « À quoi jouerons-nous ? – À des jeux de bateau, » fit-elle. Il reprit très vite, amusé : « Tiens ! C’est les jeux que je préfère, moi aussi ; j’a