III« Pas possible qu’il y ait plus malheureux que nous à c’t’heure, mon pauvre Misère ! » Sous le ciel uniformément gris, dans la solitude muette du désert sablonneux de landes étendu entre les dernières maisons, les derniers moulins de Camaret et le sémaphore de Penhat, un gémissement plaintif et doux, presque humain, répondit à cette phrase désespérée que venait de prononcer Pierrik Danielou. Seul autre bruit perceptible, au milieu du silence de tombe qui l’enveloppait, un grand râle traînait par instants, là-bas vers l’ouest, un mugissement sourd, profond, prolongé, arrivant porté par le souffle v*****t du vent. L’enfant sentait alors près de lui, sur lui, l’invisible palpitation de l’Atlantique, la respiration majestueuse et rythmée de l’Océan battant à intervalles réguliers les fal