IIICertes, il ne fut pas long à s’acclimater de nouveau au pays de Bretagne, à reprendre goût à l’air de Camaret, aux habitudes du port, ce Pierrik Danielou, qui avait cependant pu vivre une quinzaine d’années loin de la presqu’île de Crozon, loin de l’atmosphère brumeuse et pluvieuse de ce coin de France, sans paraître même s’en souvenir, tant il avait montré de négligence, d’apparente indifférence. Il n’y avait pas un mois qu’il était réinstallé au Lannic, dans la maisonnette surmontant le Beg-ar-Gac, sa propriété désormais, qu’on pouvait le voir aller et venir sur le quai, au départ et à l’arrivée des barques, s’inquiétant si la pêche était bonne ou mauvaise, causant dans les groupes, flânant de-ci de-là, en une sorte de reprise amoureuse de cette existence, qui lui semblait si douce a