8

2747 Words
Déboires 08 *****AUBIN***** J'ai une journée assez chargé, j'ai même un instant oublié que je devais recevoir la femme de ménage venant de l'agence de placement. Je regarde ma montre, il n'est que 8heures, elle devrait arrivée vers 9h si jamais elle arrive à l'heure, connaissant les femmes et leurs légendaires contretemps, jamais à l'heure nulle part. J'appelle ma secrétaire pour placer mes rendez-vous en à partir de midi, espérant qu'ainsi elle pourra arriver, faire ce qu'elle a à faire et partir de façon à ce que je sois en mesure de respecter mes rendez-vous. Il ne me sers à rien de réfléchir sur tout et rien, tout en perdant du temps, je me dirige vers la salle de bain, je commence par me brosser les dents et je me mets sous le jet d'eau ; j'adore ça ; pendant que je me frottais le corps, je pense à un weekend que j'avais passé avec Frida dans une ville balnéaire, nous y avons pris un bain sous une petite cascade, un bain forcé, je l'avais poussé volontairement sous l'eau et elle m'y a entrainé, nous n'étions pas encore fiancé mais à cet instant précis j'ai voulu plus de moment de ce genre et à la fin du weekend je l'ai demandé en mariage, je fini par penser à tout ce qui s'est passé ; Frida m'a totalement déçu ; elle n'a été en rien la femme que j'avais cru voir en elle ce jour là. Mais quelle est cette colère qui fasse que l'on trompe son mari ? C'est un signe de non maîtrise de soi, qualité essentielle pour réussir dans la vie. Chaque chose que j'ai faite dans cette maison, fut en tenant compte d'elle et elle, a-t-elle pensé à moi ? Je ne la permettrais jamais de mettre les pieds dans cette maison, elle n'aura qu'à continuer sur le chemin de ses bêtises Les femmes !!! Des insensées, des putes, on les croit bonnes et vertueuses pour se rendre compte pas la suite... J'entends la sonnerie retentir, j'arrête le jet d'eau et je me rends à la cuisine pour parler dans le microphone : • Qui est-ce ? • Mademoiselle Lucie, la femme de ménage. Je regarde la montre sur le mur et je suis surpris ; elle est à l'heure pile. Ce n'est pas courant ça ; je me dépêche de m'essuyer le corps, enfile une culotte et un polo. Je vais lui ouvrir le portail. Elle me salue poliment : • Bonjour Monsieur. • Bonjour Mademoiselle ; entrez ! • Merci ; • J'aime bien votre ponctualité ; la discipline, la ponctualité et le travail bien fait font la réussite ; • Merci Monsieur ; •  Nous allons commencer par la visite de la maison ? Cela vous permettra de savoir à quoi vous attendre. • D'accord Monsieur Nous passons pièces par pièce et échangeons, je remarque que la femme de ménage parle plutôt bien français. Elle finit son travail en moins de deux heures et s'en va ; elle devrait revenir dans trois jours. Le nettoyage est impeccable. En voilà une qui ne bâcle pas ses tâches. ****FRIDA*** Aubin m'interdit de le voir et de tourner autour de lui, ça me brise le cœur; j'ai tout dit mais il est resté campé sur sa position et veut divorcer. Non, je n'accepte pas cette décision ;  j'ai encore un dernier espoir, j'ai peut être tout dit mais pas tout fait, il me reste le marabout. Je ne peux pas me séparer de mon mari ; c'est le seul homme que j'aime. Je ne peux pas accepter de perdre un homme aussi aimable et aisé de surcroît.  Francis, c'était juste une bêtise. D'ailleurs, parlant de lui, il continue de me harceler car il ne veut pas que nous arrêtons de nous voir. Ma mère a finalement reporté la rencontre avec Aubin car il fallait que nous attendions la consultation avec le marabout ; maintenant, c'est chose faite. Il a remis un produit à ma mère et lui a indiqué comment elle doit l'utiliser, grâce à ce produit, Max écoutera ma mère et se laissera convaincre. C'est un produit efficace que j'ai dû payer cher, très cher. Mais qu'importe ! L'essentiel, c'est le résultat. Il faut qu'on fasse vite ; j'ai vraiment peur car l'absence prolongée d'une femme auprès de son homme est source de tentation. Il ne faut pas que Max s'intéresse à une autre car toutes les femmes sauteraient sur un si bon parti. *****AUBIN**** Je reviens du cabinet de mon Avocat ; je viens d'engager la demande de divorce avec Frida. La prise de cette décision a été très difficile pour moi. Je revois nos débuts surtout ce jour-là, notre premier rendez-vous où après avoir lentement réalisé ce qui nous arrivait, nous avions partagé un doux b****r qui nous a liés depuis. Ce jour a été pour nous le début d'un grand amour. Au fil du temps, nous avons planifié ensemble un avenir nous emportant pour vivre des instants magnifiques. Frida et moi pensions que nos âmes sont faites pour être ensemble. Sa peau douce, ses gestes tendres, ses bras vers moi, son corps s'abandonnait à moi pour que je l'emporte dans le silence pour nous perdre dans des échanges intenses de baisers. Ces instants en or que nous avons partagé ensemble sont et resteront pour moi de très beaux moments. Mais hélas ! Je dois y mettre un terme parce que Frida n'a pas su honorer et respecter mes sentiments. Je file chez moi pour me reposer avant de me rendre à un autre rendez-vous à quinze heures. La femme de ménage doit passer aussi dans cet intervalle. Dès qu'elle sonne à midi trente, je savais que c'était elle car elle est toujours ponctuelle. J'ouvre le portail et je reste admiratif par ce que je vois. Waouh ! Lucie est bien habillée  aujourd'hui; elle porte une robe qui révèle ses charmes et elle est bien coiffée, de quoi ne pas laisser un homme de marbre. Elle porte un vêtement qui moule ses formes sans pour autant relever de l'indécence, style que j'aime bien. Dès que je l'ai vu, tous mes sens se sont réveillés ; normal, ça fait un moment que je n'ai pas eu de relations sexuelles. Qu'importe si c'est la femme de ménage ! D'ailleurs, elles sont souvent de mœurs légères ; en un quart de tour, je vais la sauter rapidement. Et après, je demanderai que l'on me change de femme de ménage pour ne pas qu'elle se colle à moi. Je m'approche d'elle et engage la conversation. Je plaisante avec elle et elle semble réceptive. J'entreprends de la tripoter mais elle me repousse énergiquement ! Je suis surpris car une pauvre jeune fille de sa trempe ne peut oser repousser un homme tel que moi ! Après m'avoir repoussé, je l'entends me dire : • Monsieur vous m'empêcher de travailler. Je ne m'avoue pas vaincu. Une vulgaire femme de ménage ne peut pas me rejeter. C'est un affront et j'aurai le dernier mot. Alors, je m'adresse à elle calmement : • Qu'est ce qu'il y a Lucie Silence • Si c'est une question d'argent, je t'en donnerai beaucoup, tu me plais tu sais • Je ne suis pas intéressée Monsieur ; laissez-moi faire mon travail tranquillement. Je reste convaincue qu'elle joue à la vierge effarouché juste pour aiguiser mon appétit, je ne lâche pas prise, j'en connais des comme ça. Elle est déjà restée ici assez longtemps pour savoir qu'avec moi ce n'est pas un problème d'argent, je pourrai lui donner ce qu'elle veut pour le moment que ça durera. J'essaye encore de la toucher. Lucie jette automatiquement le balai d'entre ses mains, prend son sac et s'en va malgré mes tentatives pour la retenir. ****LUCIE**** Je quitte mon lieu de travail avec fureur ; demain, je n'y retournerai plus, j'avais réellement besoin de ce travail mais cet homme... Je doute que la directrice d'agence puisse comprendre ce qui se passe, elle m'a dit plus d'une fois que je n'avais droit à aucune erreur, mais comment lui dire que cet homme que j'ai vu si charmant au départ soit devenu si ignoble ? De toute façon ma décision est prise, en ayant eu la chance de sortir de cette mauvaise soirée avec Brigitte je m'étais jurée de ne pas retourner dans pareille situation, même si je voulais de ce travail, je ne veux plus continuer avec Monsieur Aubin. Qu'est-ce qu'il pense ? Qu'il a le droit de faire ce qu'il veut avec moi parce qu'il paie l'agence par laquelle j'ai ma rémunération ?  Je suis pauvre, certes mais digne ; quelque soient les facettes que me montreront cette vie, jamais je ne vais me livrer à un homme par contrainte. Même si pour l'instant l'horizon est sombre, je sais que viendra un jour où mon étoile brillera. D'ailleurs, je n'ai jamais vu une seule nuit qui n'est pas suivie d'un jour. C'est juste que les êtres humains sont impatients ; moi, j'ai décidé d'attendre mon jour de gloire car je sais qu'il arrivera certainement. Je ne vais donc pas sacrifier ma dignité pour de l'argent qui sera d'ailleurs vite dépensé. Je me souviens à l'instant que j'ai promis rembourser le prix du repas que j'ai consommé en compagnie des hommes de Brigitte. J'avais eu un peu de sou, autant mieux soldé cette dette. Je compose le numéro qui m'a été donné ; l'homme au bout du fil me donne rendez-vous à la place publique de la ville pour récupérer l'argent. Je m'y rends et je suis obligée d'attendre longtemps avant qu'il ne se montre ; avais-je seulement le choix ? Il finit par se montrer : • Bonjour Lucie. • Bonjour Monsieur ;  Il m'invite à m'asseoir, une fois assise, • voici votre argent ; • Non, garde-le ; tu ne me  dois rien. • Le garder ? • Oui, je t'en fais cadeau ; • Mais pourquoi vous êtes vous déplacé alors ? Il sourit un moment • Si tu commençais par me tutoyer Je me sens gêner • Je t'ai fais venir parce que je voulais te revoir ; • Et pourquoi ? • Tu es une bonne personne, je voudrai te proposer d'être mon amie ; Silence • Lucie ! • Je ne suis pas partante ; ce n'est pas souhaitable ; • Juste mon amie ; rien d'autre ; j'aime bien ta façon d'être. Je suis assez troublé, il m'a certes sorti d'une situation assez embarrassante mais • Je te comprends mais j'insiste. J'ai comme l'impression que notre rencontre aussi bizarre qu'elle fut ne fut pas un fait de hasard, ton comportement m'a beaucoup intéressé Je n'arrive pas à me lever de là, je repense à ce qu'il a fait pour moi, je me demande ce qu'il faut que je fasse et puis... Je reste là et nous commençons par bavarder, nous faisons connaissance. *****MARIE-ANGE***** Je suis en taxi pour une agence de voyage, je vais dans le village de ma mère ; ma sœur a voulu m'emmener mais j'ai décliné son offre ; j'ai pris le bus et je viens d'arriver, fatiguée par la distance de trois cents kilomètres que je viens de parcourir ; nos pistes ne sont pas du tout en bon état, que ce soit en taxi s'il y en a qui vont dans la zone ou en moto taxi, le chemin est toujours aussi éprouvant mais le paysage en vaut le détour. A quand le changement et le développement de ce pays ?   Grâce à Dieu, mon grand-père maternel avait construit une grande maison dans laquelle ma mère a un appartement entier à elle ; c'est donc là que je vais rester.  Je ne sais pas pour combien de temps je séjournerai au village mais je sais déjà que je ne quitterai pas sans savoir clairement ce que je compte faire de ma vie.  Je suis au village depuis deux jours et je m'y plais déjà : le paysage magnifique, l'authenticité, l'accueil des habitants m'ont beaucoup marqué ; au village, l'on respire de l'air pur et on se lève le matin après le chant du coq ; tout est naturel ici, même la nourriture est saine.  Je suis au cœur même de la nature. *****MARIE-LYNE***** Marie-Ange est partie au village et je me fais du souci pour elle. Elle n'a même pas voulu que je l'y accompagne et que je passe une journée avec elle. La dépression de ma sœur me perturbe intensément. Nous sommes souvent collées l'une à l'autre et à coup sûr elle me manquera. Je vis seule avec Honorat mais la maison est trop grande ; je n'arrive plus à l'entretenir régulièrement. De plus, au boulot, mes responsabilités se sont accrues et je rentre de plus en plus tard. Or, je dois m'occuper de la fille de mon mari. En effet, Honorat a eu une fille d'une précédente union. Malheureusement son ex-femme a perdu la vie en donnant naissance à cet enfant. Elle a sept ans et je dois m'occuper d'elle. Elle vivait avec la mère d'Honorat mais après son décès, elle a dû nous rejoindre. Je l'aime beaucoup même si je souhaite avoir mes propres enfants. Dans tous les cas, il me faut une aide car je ne peux plus assumer les tâches domestiques toute seule. Lorsque je parle à Honorat de mon intention d'engager une aide-ménagère, il ne s'y oppose pas. Je contacte des agents de placement et une semaine plus tard, mes attentes ont été comblées. Une adolescente de dix-sept ans me fut présentée ; elle paraît propre et polie ; je signe le contrat et l'emmène chez moi. ****LEON**** J'ouvre les yeux et aperçoit les parents de Blandine, mon cœur tremble un instant, je jette un regard vers ma femme inconsciente, je sais déjà ce que sera la suite et je ne peux l'empêcher. Le père de Blandine prend la parole : • S'il arrive quoi que ce soit à ma fille, je t'assure que tu entendras parler de moi. Incapable, bon à rien • Quitte à coté d'elle crie sa mère en me bousculant Je suis dépassé et ne sait comment réagir • Si tu n'avais pas pris son rein, elle serait debout aujourd'hui Je n'ai pas la force de supporter tout ceci, je sors de cette chambre et cours vers ma chambre, j'analyse les choses avec des sentiments mélangées passant de la colère à la tristesse. Je suis complètement rétabli mais Blandine est encore là, couchée et immobile. Notre fille est sous la garde de ma sœur. Je me rappelle de notre rencontre, j'ai rencontré Blandine sept ans  plus tôt. Elle avait dix-neuf ans quand elle commence à supporter le club de basket-ball local dans lequel je jouais. J'avais vingt et neuf ans et je travaillais en tant que comptable dans une banque. Nous sommes tombés follement amoureux l'un de l'autre, en dépit de la différence d'âge. Nous nous marions deux ans plus tard. Depuis trois ans, nous sommes parents d'une petite fille. Tout allait bien, c'était le bonheur total jusqu'à ce que je ne perde mon emploi il y a un an. Comme on dit qu'un malheur n'arrive jamais seul, j'ai été atteint de cette maladie, cette maudite insuffisance rénale qui nécessitait que l'on me transplante un rein. Malgré tout, nous filions le parfait amour et jouissons d'une vie familiale et sociale épanouie jusqu'à mon hospitalisation. Puis vient les questions, je me pose mille et une question : est-ce que Blandine va se réveiller ? Est-ce qu'elle verra notre fille grandir ? Est-ce que je pourrai m'en sortir tout seul ? Est-ce que.... ? Est-ce que ...? Est-ce que ...? Mille pensées traversent mon esprit en un temps record.Rien que des « est-ce que ». Puis me vint en esprit les mots des parents de Blandine sa mère qui m'injurie et son père qui jure d'en finir avec moi si sa fille meure. En plus du chagrin de voir ma femme dans cet état, je dois subir les insanités de sa famille. Pas facile lorsque les hauts et bas de la vie nous saisissent au collet. J'ai l'impression que le sol se dérobe sous mes pieds, malgré le faits que je sois assis, brusquement, je tombe à genoux. Le docteur entre en ce moment dans la salle et me trouvant dans cet état, il me dit : - Quand les coups de la vie te font tomber sur tes genoux, souviens-toi que c'est la parfaite position pour prier
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD