9

2285 Words
Déboires 09 ****FRIDA**** Nous avons du repousser le rendez-vous avec Aubin pour mieux se préparer mais maintenant que nous sommes prêtes il ne fait que repousser encore et encore, le dernier rendez-vous qu'il a donné à ma mère est dans deux semaines, espérant qu'il va cette fois-ci le respecter. Ce rendez-vous avec Aubin n'est pas la seule chose qui me préoccupe, je n'arrive pas à trouver une clinique dans laquelle effectuer un avortement ; dans notre pays,  cet acte n'est pas permis et se fait clandestinement ; jusque-là, je ne suis tombée que sur des Médecins qui ont refusé de procéder à cette opération. Je ne peux même pas solliciter mes amies car cela leur semblerait étrange qu'une femme mariée depuis une année désire avorter. Et pourtant, il faut que j'y parvienne il y va de la survie de mon mariage. ****AUBIN***** Lucie travaillait chez moi depuis un bon moment déjà, si je compte bien nous étions proche de trois semaines, j'avais l'habitude de faire ses versements toutes les semaines et elle venait trois jours par semaines pour le ménage. Demain je dois faire son versement et Lundi je la verrai, on verra si elle joue toujours la vierge effarouchée. *** Nous sommes Lundi, il est 9h45, peut être ma montre n'est pas à l'heure, je prends mon téléphone il est bel et bien 9h45 ! Mais où est Lucie ? Je patiente encore jusqu'à 10h30, elle n'est toujours pas là. J'ai un rendez-vous à 11h il faut que j'y aille, je mets la clé là où elle pourra trouver, ce n'est pas la première fois qu'elle passe travailler quand je ne suis pas là. Je reviens, j'ai l'impression de retrouver la clé comme je l'avais laissé, mais bon c'est juste une impression. J'ouvre la porte, j'inspecte les lieux, elle n'est pas passé, c'est une première. ****LUCIE**** La soirée avec Félix s'est plutôt bien passé, mieux que je ne le pensais même si je doute un peu sur ses intentions, il est certes vrai qu'il m'a sorti d'un bon pétrin mais je suis tout de même réticence à être ami avec une personne comme lui, je ne devrai pas le juger mais c'est tout de même bizarre ce qu'il fait avec ses amis en plus chez lui, couché à plusieurs n'importe comment ? J'ai un frisson rien qu'en y pensant. A croire que leur argent leur pousse à des folies, je ne sais pas pourquoi les hommes aisés pensent que leur portefeuille bourrée leur suffira à se taper les femmes. Là je pense autant à Félix qu'à Monsieur Aubin. Ce dernier a paru bien surpris de ma réaction, mais qu'est ce qu'il croyait ? Il doit être probablement comme Félix. J'ai tout de même d'autre idée en tête, je n'aurais pas ma paye de la dernière semaine, ça m'attriste mais je n'ai pas l'intention de retourner chez cet homme, il a débordé les bornes. Cet argent m'aurait vraiment aidé, j'avais besoin de ce travail mais dans cette condition... Pour l'instant, je pense à Brigitte je suis en train de tout faire pour qu'elle sorte de cette vie mais elle résiste ; hier, elle m'a chassé lorsque j'étais chez elle. Je vais y retourner, je ne vais pas me décourager ; il faut que Brigitte quitte cette vie. La pauvreté n'est pas une fatalité ; même si c'est pénible, nous pouvons nous en sortir autrement. Il nous faut juste avoir la patience. Je me rends encore chez Brigitte et je la vois couchée sur son lit ; elle ne m'a pas chassé cette fois-ci ; est-ce qu'elle le pouvait même ? Visiblement, ça n'allait pas : • Qu'est-ce qui ne va pas Brigitte ? • Ah Lucie, tu tombes bien, ça ne va pas ; peux-tu m'acheter un calmant à la pharmacie ? Regarde dans ma trousse et prends de l'argent ; • Tu fais de l'automédication ! Tu vas mourir bêtement Brigitte ; Tu dois plutôt te rendre à l'hôpital ! *****BLANDINE***** Je me souviens que les Médecins m'opéraient quand brusquement, je me suis retrouvée dans une grande salle ocre, très belle. Je me suis rendue compte que c'était un tunnel, j'ai commencé a y marché; je marchais sans arrêt ; j'ai éprouvé une immense sensation de bien-être, baigné dans une grande lumière. J'avais l'impression qu'un enfant me prenait la main et j'éprouvais la même allégresse que lorsque ma fille me dit « allez viens maman, on va se promener » J'étais calme, sereine, je n'avais pas peur. Il y avait une tache blanche au fond du tunnel. Un blanc absolu. Je n'ai jamais vu un blanc comme ça. Même la neige n'est pas aussi blanche. Je me suis vue moi-même dans la lumière, enfin, mon ombre. Je me suis sentie immédiatement très légère. Puis, je me suis retrouvée avec trois enfants. J'ignorais ce qu'ils faisaient là ; les enfants me souriaient et je continuais mon chemin avec eux quand brusquement quelqu'un qui avait une forme humaine apparaît sur mon chemin. Je n'ai pas pu voir son visage car c'était brouillé ; est-ce que c'est un être humain ? Est-ce un esprit ? Je ne sais pas ; cette forme s'adresse à moi en m'appelant par mon prénom : • Blandine ; où vas-tu ? • Je ne sais pas ; • Retourne d'où tu viens ; quelqu'un te réclame ; • Quelqu'un !? Qui ça ? La forme me fait un signe de main genre un au revoir et je me retrouve brusquement dans ma chambre d'hôpital ; près de mon lit, j'aperçois Léon à genoux priant intensément ; hum ! Du jamais vu ; depuis quand Léon prie  t-il ? Il n'a jamais cru en Dieu. Sur le lit, je me vois couchée ; comment est-ce possible ? Je suis debout et je suis en même temps sur le lit !? Je parle à Léon mais il ne m'entend pas. J'essaie de le toucher mais ma main passe au travers de son corps ; je l'entends demander à Dieu de me réveiller ; comme si je dormais ! Mais oui, je dors ; en tout cas, le corps couché sur le lit semble dormir ; je m'approche du lit voulant toucher mon autre moi-même qui était couché sur le lit et c'est là je n'ai plus rien compris car à ce moment précis, j'ai ouvert les yeux. J'entendais toujours Léon prier mais je ne pouvais pas lui parler. C'est comme si j''étais ralentie dans mes capacités motrices et mentales. *****AUBIN**** Non seulement elle n'est pas venue Lundi mais non plus hier, nous sommes déjà jeudi ! C'est quoi ces manières là ? Je prends le téléphone pour l'appeler, je me ravise. Je ne ferais pas ça si à cause de l'incident de la dernière fois elle a décidé de ne pas venir c'est tant pis pour elle. Je vais au bureau tranquillement, y passe une journée pleine de travail puis au retour dans ma maison, l'état dans laquelle elle est me fait revenir à la réalité mais que fait Lucie ? A-t-elle eu un problème ? Demain j'essayerai de l'appeler. Le lendemain, une fois au bureau, plus calme, ayant vérifié qu'il n'y avait personne à la maison après mon appel je me décide à appeler Lucie, je prends machinalement le téléphone du bureau et lance l'appel • Allo ! Dit-elle Bizarrement mon cœur se réjouie • Allo ! Allo ! Dit-elle • Bonsoir Lucie Silence • C'est Aubin • Bonjour Monsieur que puis-je pour vous ? • Que se passe-t-il ? • Pardon ? • Vous n'êtes pas venue faire le ménage cette semaine, tout va bien ? • Je vais bien, j'ai juste décidé de ne plus venir travailler chez vous et maintenant si vous me permettez je dois me déplacer, bonne soirée Elle n'était plus à l'autre bout du fil même si elle n'avait pas raccroché. Je suis resté là perplexe, mais que se passe-t-il ? Que s'est-il passé ? Même étant chez moi, un lieu où je suis supposé être en paix et me reposer je n'ai fait que pensé à ma conversation avec Lucie, je sors de ma rêverie grâce à la sonnerie de mon téléphone, je regarde, c'est la mère de Frida. Je n'ai pas envie de décrocher, je n'ai non plus envie de l'entendre parler de quoi que ce soit, oui je l'avoue je l'ai encore zappé, mais sans savoir pourquoi je n'ai pas envie de la voir, j'ai besoin d'être seul un moment. Maintenant c'est mon portail qui sonne, je n'ai pas envie d'aller l'ouvrir puis mon téléphone s'y remets je soupire un instant et y jette un coup d'œil, ah mince c'est mon pote ! • Bonsoir grand dis-je • Bonsoir plus grand Nous rions • Je sais que c'est imprévu mais je suis chez toi tu es sorti ? • Non, j'y suis ! • Alors venez m'ouvrir monsieur ! Même si vous avez déjà trouvé la remplaçante de (il racle sa gorge), je la verrai aujourd'hui • Tu es fou Théo, en tout cas j'arrive Je me suis dirigé vers le portail tout de même heureux, Théo me faisait une belle surprise, je ne savais pas qu'il était dans la ville, le weekend allait être moins ennuyeux que ce que je m'imaginais Une fois assis, il ne cesse de m'intriguer • Nouvelle belle sœur, viens embrasser ton vrai mari • Théo tu es fou il n'y a personne ici • Ne me dis pas que tu as l'intention de faire revenir... • Non non pas du tout • Alors pourquoi es-tu seul ? • Ne me dis pas que je devrais faire défiler des filles ici ! • Eh puis quoi si ça te permets de te défouler et te concentrer sur autre chose • Ça me servirait à quoi ? • Au moins à arranger ta maison dit-il en regardant a pièce. T'es toujours aussi désordonner • On ne se refait pas tu sais (fou rires), j'avais une femme de ménage mais elle a démissionné • Tu n'as pas l'air de quelqu'un de pas sociable, pourquoi a-t-elle démissionné ? Ton désordre l'a dépassé hihihihi Je deviens sérieux en me rappelant la conversation avec Lucie ce matin • Aubin !? • Oui ! (dis-je en sursautant) • Que se passe-t-il • En fait mon frère, je crois que j'ai été un salaud • Si c'est concernant Frida, tu n'aurais pas pu t'imaginer... • Non c'est plutôt envers Lucie • Lucie ??? Qui est-ce ? • La femme de ménage Je lui raconte la scène avant le départ de Lucie • Frérot je crois que tu as pété plusieurs câble, ta tête disjoncte je crois • J'en ai conscience • Tu ne devrais pas mélanger les choses • Bon je crois que je n'y peux plus rien à présent Nous avons continué à bavarder sur tout et rien, se rappeler nos années de fac, lieu où notre amitié est né. Ensuite il a fallu que je le persuade de rester chez moi, un peu maniaque il a insisté pour que nous mettions un peu d'ordre ensuite nous sommes sortis prendre un peu de bon temps. ******LUCIE**** Je suis vidée, j'ai passé la nuit avec Brigitte, au matin, il fallait l'amener de force à l'hosto pour ensuite courir dans tous les sens pour les injections, médicament et autre besoin. Je l'ai laissé sous la garde d'un membre de sa famille, il faut que je prenne un bain et  que je me repose. Je prends ma douche, comme c'est apaisant après une longue journée une douche, je me mets des vêtements propres, je m'avance vers mon téléphone que je branche, il est à plat puis je me laisse tomber sur mon lit. Je suis brusquement réveillé par la sonnerie du téléphone, je n'arrive pas à me repérer, je suis fatigué, je ne sers même plus bien ce que j'ai fait ou dit, je me recouche et me rendors Puis se sont des bruits assourdissant sur ma porte, je me réveille péniblement, tourne péniblement sur le lit, je n'ai pas envie de bouger mes ses bruits Seigneur qui peut faire un vacarme pareil, j'ai envie de dormi, j'ai besoin de dormir, je me lève et va vers la porte, je l'ouvre et subitement je reviens brutalement à la réalité mais que fais-t-il ici ? *****MARIE-LYNE***** A peine un mois que la petite aide- ménagère est là et je sens déjà le changement. La maison est bien nettoyée et bien rangée ; la cuisine est bien faite. Je me sens moins fatiguée. C'est vraiment bien d'avoir une aide-ménagère. En rentrant le soir, je trouve ma petite ménagère couchée et dormant profondément. Elle n'a rien fait des tâches que je lui confiées en partant le matin. Pour une première fois, je trouve ma maison sale et la cuisine en désordre. Mais que se passe-t-il avec cette fille ? Depuis quand se comporte-t-elle de la sorte ? Je la réveille et elle se lève avec stupeur  comme si elle avait vu un fantôme ! • Baké, tu dors à cette heure-ci ? Tu n'as pas dormi la nuit ? • Oui Madame ; c'est que je ne me sens pas bien ; • Qu'est-ce que tu ressens ? • Je me sens bizarre et je n'ai pas la force de travailler ; • Je crois que tu es malade ; je vais me changer et t'emmener au centre de santé. Je voulais me changer et téléphoner à Marie-Ange pour bavarder avec elle un moment mais comme on dit l'homme propose et Dieu dispose. Il ne faut pas que ma petite ménagère tombe malade car elle me soulage énormément ; j'ai intérêt à bien prendre soin d'elle afin qu'elle guérisse vite.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD