Déboires 11
*****BLANDINE*****
Mon Dieu est le seul que je connais ; il est toujours le même, gloire à son nom ; c'est pour cela que je l'aimerai encore. Oui je l'aimerai davantage car non seulement, il m'a tiré du coma mais il a conduit mon Léon à la foi, j'ai cru rêvé avant mon éveil et à mon éveil je l'ai constaté, Léon était à genou, priant !
Je me suis certes retrouvé en un clin d'œil entourée du corps médical qui m'examinait pour finir par nous dire que je n'ai pas complètement retrouvé mes capacités motrices mais ce n'était qu'une question de temps puisque je répondais au fur et à mesure favorablement, pendant tout ceci, je regardais Léon et n'en croyait pas à ce que je voyais au travers de lui, mon mari qui n'avait jamais cru en Dieu auparavant en parle sans cesse maintenant; comme j'aurais aimé le lui développer davantage ! Je me retiens, je n'y peux rien dans mon état actuel mais c'est juste une question de temps, juste du temps.
Mon cœur est plein de joie et de reconnaissance. J'ai envie de voir ma fille. Dès que je guérirai complètement, nous allons pouvoir retrouver notre vie de famille unie. Cette maladie de Léon voulait ternir notre bonheur mais Dieu a pris le dessus.
Frida est passée me voir, j'ai bien noté qu'elle était préoccupée lorsqu'elle était là mais je n'avais pas la force de lui demander ce qui se passait ; je venais à peine de me retrouver ; de toute façon, elle est mon amie et nous aurons le temps d'en parler.
*******LEON******
Je n'arrive pas à le croire ; Blandine a enfin ouvert les yeux ! Oh ! Dieu existe donc ! Il a entendu mes supplications ! Je suis si heureux ! Je ne sais pas quoi dire ; au regard de Blandine, je réponds par le sourire. Je n'ai pas de mots pour exprimer ce que je ressens là, en ce moment. Je formule des mots de reconnaissance ; donc c'est vrai quand on dit que la prière est une force ? Elle déclenche la puissance de Dieu. La main de Dieu a secouru ma femme ; ses oreilles ont entendu mes supplications. A Dieu soit la gloire pour son grand amour !
Je ne sais même pas comment lui exprimer ma joie ! Si Blandine mourrait, je me sentirai bien seul et ses parents ne vendront pas cher ma peau. Je suis heureux pour notre fille qui réclame sans cesse sa mère. J'ai promis à Dieu que s'il exauce ma prière, je vais désormais croire en lui et je compte bien honorer ma promesse.
******LUCIE*****
Je regarde Monsieur Aubin et cet autre homme sans savoir quoi dire. Je retourne ou pas travailler là-bas ?
• Alors que dit Lucie ? Dit l'homme
• Je vais y réfléchir
La seule phrase qui a pu sortir de ma bouche, d'ailleurs je ne savais même pas quoi dire. Il n'a pas l'air très enchanté par ma réponse, mais l'air sur son visage me donne satisfaction, il ne faudrait pas qu'il pense que le fait de m'avoir couvert à l'agence de placement, de me présenter ses excuses et autres sont aussi facilement pris et accepté, même si la situation est salutaire pour moi.
• Ok !finit-il par dire, vous avez mon numéro, vous n'aurez qu'à me faire signe plus tard
• D'accord
• Bonne soirée !
• Bonne soirée Lucie lance son ami avec un sourire réconfortant
Une fois qu'ils sont partis, je referme la porte, me regarde, mon Dieu Lucie, t'as vu dans quelle état tu étais ? Pas au meilleur de ta forme, je me passe les mains dans les cheveux pour les arrangés un peu, redresse mon pagne puis me stoppe
• Tu arranges ça maintenant pour qui même !
Je me dirige vers mn téléphone, j'essaye d'avoir des nouvelles de Brigitte, c'est une autre personne qui décroche son téléphone me disant qu'elle s'est endormie. Je me dis qu'avant d'y retourner je pourrai continuer à dormir un peu plus.
Plus d'une trentaine de minutes plus tard je suis là à tourner et retourner, pas moyen je n'arrive plus à fermer l'œil, je repense à tout ce qui s'est passé tout à l'heure, je me demande si je dois accepter ou pas sa proposition.
Je finis par me lever et m'apprêter pour aller voir Brigitte, j'arrive à l'hôpital et me dirige vers une voie que j'avais l'habitude d'emprunter pour rejoindre le plus rapidement possible l'aile d'hospitalisation lorsque ma mère y fut interner, en me rapprochant j'entends une conversation plutôt surprenante
• Je te parle de celle qu'on a amené tout à l'heure, la patiente de la chambre 13 dit une voix
Je ralenti, mais c'est la chambre de Brigitte, si je me rappelle bien c'est une chambre individuelle, mon cœur se met à battre, est-il arrivée quelque chose à Brigitte ? Est-ce normal que je n'ai pas pu causer avec elle tout à l'heure ? Elle était endormie m'as-t-on dit.
Je n'arrive plus à bouger, il faut que je suive ça
• Hummm donc même les belles filles font ça ?
• Ça laisse qui ?
• Elle doit remercier Dieu que ce ne soit qu'une grossesse ça aurait pu être pire et passé par des voies aussi brutale pour évacuer une grosse vraiment, elle ne sait pas qu'elle met sa vie en danger ?
• Va lui dire ça là-bas !
• Elle a même eu le courage de me dire après que le Docteur l'es bien lavé si je connais quelque chose d'efficace pour son problème
• Hein ! Donc la mort ne lui dit rien ? Ce qu'elle a présentement frôlé ne lui a rien dit ?
• Tu sais ce qui est bien dans tout ça ? C'est que le fœtus n'a pas bougé d'un poil.
• Elle est cette fois-ci tombée sur un enfant ! Le genre que tu forces vous partez à deux !
Le reste de leur conversation m'a dépassé à suivre, j'ai continué à marcher en essayant de me mettre les idées au clair, c'est un mauvais avortement qui avait conduit Brigitte là !?
J'entre dans sa chambre et ne peut me retenir
• Comment peux-tu penser à une chose aussi sale que l'avortement
Elle me regarde toute surprise
• Où ? Comment ?... Comment as-tu su ?
• Qu'importe comment je le sais, te faire avorter pourrai te couter la vie
• Ecoute je n'ai pas envie et encore moins besoin d'écouter tes discours moralisateurs, moi je suis dans la vie réelle, que crois-tu que je vais faire d'un enfant dont j'ignore qui est le géniteur ? J'ai même pris les pilules mais rien à faire il est là et ne veux pas bouger, en tout cas je n'ai pas dit mon dernier mot, avec tout ce que je subi je n'ai pas la force d'avoir un enfant !
J'ai essayé autant que je pouvais de la raisonner mais c'était vain, elle m'a en plus de ça chasser de sa chambre.
******MARIE-LYNE******
J'insiste à poser des questions à Baké mais il semble qu'elle ne sait vraiment pas de quoi je parle ; je sors de la salle pour appeler une infirmière :
• Je vous en prie, aimez-moi avec cette fille ; elle est enceinte et me demande ce que c'est.
L'infirmière s'étonne tout d'abord, puis s'adresse à elle :
• Dis-moi jeune fille, tu ne sais vraiment pas ce que veut dire être enceinte ?
• Non ;
• Cela veut dire que tu vas avoir un bébé ; sais-tu comment on fait un bébé ?
• Non ;
• Ok ; est-ce qu'un homme s'est approché de toi ?
• Approché ? Approché comment ?
dit-elle un peu agité, l'infirmière la calme un instant
• Est-ce que tu as un copain ?
• Non ;
L'infirmière me regarde étrangement puis s'adresse à nouveau à Baké :
• Ok ; je vais aller terre à terre ; quel est le garçon avec lequel tu fais crac crac boum boum ?
• Je ne comprends pas ;
• Ok ; qui est la personne avec qui tu as fait l'amour ?
• C'est quoi f***********r ?
L'infirmière est vraiment surprise une fois de plus par la réaction de Baké ; elle choisit alors de décrire l'acte de façon crue :
• Dis-moi jeune fille, qui est celui qui te touche et qui met son pénis dans ton vagin ?
Elle lui parle en faisant les gestes. Il semble que là, la petite bonne semble mieux comprendre. Elle répond :
• C'est Monsieur.
Monsieur ! Franchement cette fille me tape sur les nerfs ! Alors, je lui parle avec sévérité :
• Monsieur, quel Monsieur ? Ton monsieur n'a t il pas de nom ?
• Je ne connais pas son nom Madame.
• Ecoute-moi bien Baké ! Tu vas me dire le nom de la personne qui t'a mise enceinte sinon on ne va pas te dire.
• C'est vrai Madame, je ne connais pas son nom !
• Connais-tu au moins sa maison ?
• Oui Madame ;
• Ok ; tu vas m'y conduire tout de suite.
Je lui demande de se lever ; bien qu'elle se sente encore mal, je la fais avancer dans la voiture ; l'infirmière me demande d'être patiente avec elle parce qu'elle est apparemment naïve ; je ne la gère même pas et je prends la sortie. C'est dans ces moments que j'aime avoir ma sœur avec moi.
Je conduis sans mot dire pendant le trajet ; lorsque je suis proche de chez moi, j'hésite entre lui demander de me conduire chez son monsieur ou carrément en parler à Honorat d'abord. Finalement, je choisis lui en parler afin que nous nous rendons chez le fameux Monsieur ensemble. Après tout, Honorat est mon mari et je ne peux rien faire sans l'informer. Ce sujet est assez grave. Malheureusement, une fois rentrée, je me rends compte qu'il n'est toujours pas là. Je piaffe d'impatience.
*****AUBIN****
Je me demandais si Lucie accepterais ou pas ma proposition, avec un Théo qui ne cessait de m'embêter, il avait décidé de rester avec moi pour deux semaines sur les six qu'il avait pris pour congé, j'en étais ravi mais lorsque Théo décide de te nuire...
Nous étions dimanche soir à nous embêter comme à notre habitude, lorsqu'on sonne, je me dirigeais vers la douche, Théo se propose d'aller ouvrir, je reviens et trouve Lucie installé au salon, encore se sentiment de joie, que m'arrive-t-il ? Je me calme et m'avance vers elle, je la salut et m'assois
• Je reviendrai travaillé pour vous mais au moindre écart je m'en irais
• C'est noté et je vous promets que ça n'arrivera plus
Nous nous organisons et dès lundi, Lucie a repris
Vendredi je rentre un peu plus tôt, j'entends Lucie rire, un grand rire aux éclats, bizarrement il n'est pas bruyant, plutôt le genre qui me réchauffe le cœur et le corps, plutôt le genre que j'aimerai entendre encore et encore, je me dirige vers le son que j'entends, je la vois avec Théo, plein de familiarité, toute heureuse, mon cœur se pince un peu, lorsqu'ils s'aperçoivent que je suis là, Lucie redeviens sérieuse, Théo lui, reste identique à lui-même.
Je les salut et me mets à renifler, il y a comme une odeur de bruler dans la pièce, plus j'essaye d'identifier d'où viens cette odeur les deux autres s'en rendent comptent et Lucie s'exclame
• Oh non non !
Elle me traverse et se dirige vers la cuisine externe et reviens toute malheureuse
• Le repas est malheureusement bon pour la poubelle
• Si tu t'étais concentré sur la cuisine au lieu de te laisser distraire (je lance un regard à Théo) nous n'en serions pas là
Elle semble touché et veux risposté mais Théo la dévance
• Vu que tout es de ma faute je vous invite au resto
• Je ne peux pas accepter dit-elle
• Oh mais si ! C'est moi qui invite (il y a un silence dans la pièce) et l'invitation n'est valide que si tu viens
• Eh bien, je prends une douche et nous y allons dis-je
Je n'attends pas qu'elle réponde et me dirige vers ma chambre.
Quelques minutes plus tard je reviens et les trouve prêts, nous y allons sans plus perdre plus de temps.
Lorsque nous nous installons je ne peux m'empêcher d'observer Lucie, elle n'est pas réellement vêtu pour la circonstance mais je ne peux m'empêcher de deviner ses courbes, je regarde sa bouche...
• Aubiiiiinnnnn passe ta commande dis Théo
C'est maintenant que je prête attention au menu, je passe ma commande, nous mangeons, pendant que nous buvons Théo rythme la conversation, il reçoit un appel et s'en va répondre, un silence s'installe entre Lucie et moi puis je me lance
• Désolé pour mon comportement tout à l'heure, un repas cramé ça arrive dis-je
• J'aurais tout de même du y prêter plus d'attention...
• Passons dessus veux-tu ? (elle acquiesce de la tête)
• Pour une fille de ménage, je te trouve bien cultivée ;
• En fait, j'ai été étudiante pendant deux ans ;
• Et pourquoi tu as arrêté ?
• Faute de moyens ;
• Qu'en est-il de tes parents ?
• Mon père, je ne l'ai jamais connu et ma mère est dans un asile psychiatrique ;
• Oh, désolé ! Mais tu n'as pas d'autres proches, frères, sœurs, oncles et tantes qui pourraient subvenir à tes besoins ?
Silence
• Désolé si j'ai touché un point sensible
• Je n'ai aucun frère et aucune sœur ; par contre les oncles et les tantes ne veulent pas s'occuper de moi parce qu'ils s'occupent déjà de ma mère. Elle leur pèse déjà suffisamment.
Je ressens de la pitié pour cette jeune fille qui malgré sa situation sait se faire respecter ; dans sa pauvreté, elle a conservé sa dignité.
• Dis-moi Lucie, qu'étudiais-tu ?
• La gestion financière et comptable.
Théo reviens vers nous
• Nous allons devoir écourté notre soirée et moi mon séjour, une urgence je dois me déplacer le plus rapidement possible
Nous retournons Théo et moi chez moi après avoir déposer Lucie et quelques heures plus tard j'accompagne mon ami dans une agence de voyage.
Lorsque je retourne chez moi, la maison redeviens vide mais ce n'est plus complètement comme avant, je pense avoir ouvert un dialogue amicale avec Lucie.
Samedi matin, je repense à la soirée d'hier lorsque j'entends mon téléphone sonné, c'est un numéro inconnu, je me précipite croyant que c'est Théo vu qu'il ne m'a pas encore fait signe:
• Allo !
• Bonsoir mon fils
Pff ! C'est ma belle-mère ; bientôt ex-belle-mère ; elle me dérange ; elle perd son temps car j'ai déjà déposé la demande de divorce. Pour rien au monde, je ne retournerai avec Frida. J'essaie quand même d'être poli car je n'ai aucun problème avec elle.
• Bonsoir Maman Frida ;
• Comment tu vas, mon fils ?
• Je me porte bien ;
• C'est pour te rappeler que nous avons rendez-vous demain ;
• Ah oui mais je ne saurai honorer ce rendez-vous ;
• Mais Aubin ! Cela fait plus d'un mois que tu me tournes en rond !
• Ce n'est pas ma faute, ce sont les occupations ;
• Non, trouve le temps ; il faut que je te voie ;
• Cela ne servira à rien ; si c'est pour me demander de pardonner votre fille, c'est peine perdue ; je ne peux pas et ma famille est déjà informée de sa grossesse.
• Ce n'est rien de tout cela ; j'ai juste quelque chose à te dire ;
Silence
• Mon fils s'il te plait essaye de m'écouter
• D'accord mais juste pour un quart d'heure ;
• Ok ; à demain mon fils.
Je raccroche énervé ; je ne sais même pas pourquoi cette vieille insiste ; avec sa fille, c'est fini et bien fini. Je ne manquerai pas de le lui répéter demain. J'espère qu'elle aura les oreilles bien curées pour bien enregistrer !
******FRIDA******
Blandine est tirée d'affaire. Heureusement car j'ai craint le pire pour elle ; son mari était très content, on aurait cru qu'il a gagné au jeu. Je suis restée un moment avec eux puis je me suis éclipsée. J'ai aussi mes propres problèmes qui me tiennent le cou ;
Lorsque je suis rentrée, ma mère m'a annoncé qu'il a fallu qu'elle insiste car Aubin voulait déjà annuler le rendez-vous. Il a même osé lui dire de ne pas se gêner car il a déjà demandé le divorce. En tout cas, on verra bien demain si le produit du marabout fonctionne.
Mon téléphone vient de vibrer ; encore un message de Francis ! Il m'énerve celui-là ; et dire que jusque-là, je n'ai pas trouvé les moyens de me débarrasser du fœtus. La réconciliation avec Aubin ne peut jamais durer si je n'avorte pas.
******AUBIN*****
On sonne a ma porte, j'y vais avec une telle rage, lorsque j'ouvre, ma rage s'apaise peu à peu en voyant Lucie
• Bonjour, je tombe mal ?
• Non non ça va !
• En fait j'ai perdu quelque chose d'important et j'espère le trouver chez vous
Je lui cède passage, elle se met à fouiller pendant que je prépare mon déjeuner, elle vient me trouver
• C'est bon j'ai retrouvé
• Assois-toi ! Tu prendras le petit déjeuner avec moi (je sens qu'elle hésite), s'il te plait Lucie
Elle s'assoit, nous prenons le petit déjeuner en bavardant, Théo m'appelle pour me dire qu'il est bien arrivé, nous continuons de bavarder, elle m'aide à faire la cuisine, l'atmosphère est tellement détendue et électrique que nous finissons par nous embrasser.
Je me recule brusquement et m'excuse
• Je m'en excuse aussi dit-elle je crois que...
Elle ne parle plus, moi non plus, je me rapproche d'elle, écrase sa bouche de la mienne, elle répond à mon b****r, je la serre dans mes bras.