Déboires 15
*****MARIE-LYNE*****
J'avais mis Honorat sur un piédestal ; je l'ai aimé sincèrement ; mais il m'a trahi. Pourquoi les hommes sont ainsi faits ? Je ne faisais confiance à aucun homme mais Honorat a su me rendre moins méfiant ; je suis juste déçue de voir que ce n'était qu'une farce. Même ma sœur, il a essayé de la v****r ! Je me sens humiliée, spoliée, salie, trahie, touchée dans mon amour-propre. Rien n'est plus terrible que de se sentir trahi après avoir eu une confiance aveugle. Plus jamais, je ne croirai en l'homme. J'ai pris un congé et j'espère qu'à la fin, je repartirai en ville avec une idée claire de mon avenir ; je ne peux pas rester mariée à Honorat. C'est plus fort que moi.
******FRIDA******
Aubin est encore plus gentil qu'avant sous l'effet du charme. J'en profite au maximum. Mais j'avoue que le prix à payer est contraignant. Je dois faire tuer un mouton blanc tous les vendredis et être présente. Je n'ai pas pu avorter jusque-là ; je ne trouve aucun Médecin qui accepte ; finalement, je me résouds à garder cet enfant puisque de toute façon, Aubin est sous un charme et le restera toute sa vie.
C'est dans ces moments que je profite pour bien le dépouiller de ses biens afin qu'il mettre la plupart de ses biens en mon nom.
Depuis que Blandine est sortie de l'hôpital, je ne l'ai vu qu'une fois mais je l'appelle souvent. Aujourd'hui, je suis en route pour lui rendre visite ; Blandine a ses théories étranges mais au fond, je l'aime bien. On peut compter sur elle ; lorsqu'on lui confie un secret, elle est comme une tombe ; jamais, elle n'en parle. C'est donc sans crainte que je lui raconte les derniers évènements de ma vie lorsqu'elle était dans le coma. Je ne suis pas surprise de sa réaction ; je savais qu'elle n'approuverait pas mes décisions.
• Frida, tu fais fausse route, Dieu n'aime pas ça ;
• Orrrr ; toi laisse-moi avec ton affaire de Dieu là ; est-ce qu'il a pu régler le problème avec Aubin ? N'est-ce pas le charlatan qui l'a fait ?
• Si tu croyais en Dieu, tu n'aurais jamais trompé ton mari ;
• Je le préfère tel qu'il est maintenant ; totalement sous mon emprise ; je lui dis assois-toi et il s'assoit ; lève-toi et il se lève.
• Dis-moi, comment feras-tu le jour où il n'y aura pas de mouton blanc ?
• Blandine, les moutons n'ont jamais manqué dans le pays. Je compte même acheter un mâle et une femelle pour qu'ils produisent assez ; tu n'as pas à t'inquiéter ; depuis que la terre a été créée, les moutons n'ont jamais déserté la surface de la terre.
• Je le redis encore tu fais fausse route en t'y prenant ainsi, mais il ne se fait par tard, il n'est j'allais question de temps avec Dieu...
• Non mais arrête ! T'ai-je dis que j'avais un problème ? Tous mes problèmes sont résolus
Blandine secoue la tête d'étonnement ; eh oui, nous sommes amies mais elle ne me comprendra jamais, au moins il y a la confiance.
******LEON*****
Je suis couché dans la chambre mais suffisamment éveillé pour entendre la discussion de Frida et de Blandine. Quelle peste, cette Frida ! Après son départ, j'apostrophe Blandine :
• J'ai entendu toute votre conversation, ne tente pas de me le cacher ;
Elle reste silencieuse
• Vas-tu laisser Aubin dans cet état ?
• Je ne peux rien dire Léon, je ne peux pas trahir mon amie en révélant son secret ;
• Préfères-tu plaire à ton amie plutôt qu'à Dieu ?
On dirait que cette phrase fait réfléchir Blandine ; elle se tait un instant puis calmement me dit :
• Je ne peux rien dire à Aubin ; je vais juste prier pour que Dieu lui-même règle cette affaire. Je ne suis pas une traîtresse.
• Tu n'es PS une traîtresse c'est bien, mais quel genre d'enfant dz Dieu es-tu ? Non mais tu t'entends parler ? Si tu n'étais pas ma femme rien qu'avec ce que j'ai entendu je douterai de toi
Je comprenais ma femme mais moi je ne cautionne pas les bêtises ; j'irai donc lui parler.
******JULIE*****
La femme de mon oncle m'emmène dans un groupe et nous passons du temps dans la prière pour Gaétan ; à vrai dire, moi je ne priais pas ; est-ce que je savais le faire ? Je ne suis pas venue pour cela. Je les regardais donc faire ; à un certain moment, le groupe a pris une pause et m'a demandé si je connaissais Dieu ; où vais-je passer pour le connaitre ? Qui l'a jamais vu ? Vraiment, les gens posent de ces questions !
Lentement, à travers un argumentaire bien clair, ce groupe m'emmène à découvrir qui est ce Dieu qui devrait normalement être le seul vers qui nous devons nous tourner. Pour eux, la meilleure manière de changer de vie est de s'en remettre à celui qui est à l'origine de la vie. Contrairement aux idées reçues, ils m'ont appris que Dieu n'est pas une religion, il est un esprit et pourquoi pas une personne. Toucher Dieu est une opération surnaturelle. C'est une expérience qui révolutionne la vie de l'être humain. Il s'agit d'entrer en relation avec le maître et créateur de l'univers et des hommes. Ce créateur qui nous a créés pour que nous vivions en union avec lui dans un amour réciproque.
Je suis venue faire des consultations fétichistes mais là, je fais une rencontre qui change tout. J'ai été envahie par une curieuse culpabilité et j'ai compris que ma vie n'était pas aussi parfaite que ce je pensais. J'ai brisé le ménage d'autrui et j'ai épousé Gaétan non par amour, mais par pur intérêt de biens. Tout le poids de mes mauvaises actions pèse sur moi et j'eus honte de moi-même.
La prière pour Gaétan reprit avec plus de force et d'intensité. Dans la soirée, je retourne chez mon oncle qui était déjà rentrée ; je lui fais part de la raison de ma visite et tout ce qui s'est opéré en moi dans la journée comme changement. Mon oncle me relate aussi l'histoire de sa conversion ; il s'était attaqué à un homme de Dieu qu'il voulait tuer à tout prix mais hélas, il n'a rien pu faire.
Après nos discussions, mon oncle décide de m'accompagner en ville le lendemain avec sa femme pour prier directement pour Gaétan.
******MARIE-ANGE*****
Quatre jours se sont écoulées depuis que ma mère et ma sœur sont avec moi ; je leur ai exposé mon projet de demeurer au village pendant un moment et d'ouvrir un magasin pour vendre des produits difficiles à trouver dans le village.
Un matin, je me lève tôt pour me rendre à la rivière afin de non seulement prendre du poisson mais pour retrouver le pêcheur de la dernière fois ; je me demande si cette envie de le voir n'est pas un signe que lorsqu'on a aimé un homme par le passé, il est difficile de l'oublier.
Trois pêcheurs sont là pour la vente ; les prix se négocient ; certains acheteurs ont quitté la ville juste pour le poisson. Aucune trace de l'homme que je cherche. J'attends que le nombre des clients diminue et j'aborde l'un des pêcheurs :
• Excusez-moi, je cherche un pêcheur qui était ici, il y a quatre jours.
• Hmmm ; vous parlez de qui exactement ?
• Il est grand de taille et noir ; légèrement costaud.
Un autre des pêcheurs intervient :
• Ah ! ça doit être l'étranger ; elle parle certainement de lui ;
• L'étranger ? Pourquoi l'appelez-vous ainsi ?
• Nous ne connaissons pas son nom ; lui non plus ne s'en rappelle d'ailleurs pas ;
• Comment est-ce possible ?
• Son histoire est longue ; nous l'avons retrouvé un jour au bord du lac ; l'eau avait largué au rivage ; heureusement, il n'était pas mort même s'il était inconscient. Nous avons pratiqué nos méthodes de sauvetage sur lui ; après quelques semaines, il s'est rétabli. Mais il est devenu amnésique ; il n'est pas un Pêcheur ; il nous aide juste à vendre le poisson.
• Quelle histoire !
Tenant compte d'une certaine réalité, cette histoire m'est parue étrange et je commence à me poser des questions. Je retourne à la maison en parler à ma mère et à ma sœur.
*****LEON****
Ayant résolu d'informer Aubin, je ne pas prends rendez-vous avec lui de peur qu'il n'avertisse sa femme ; je me rends directement dans son entreprise et Dieu merci, je le trouve. Il est très surpris de me voir car nos femmes sont très amies mais nous ne sommes pas proches. Il m'a rendu visite quelques fois à l'hôpital. Il est surpris mais content ; il se lève pour une accolade.
• Léon, je suis ravi de te voir ; tu es complètement guéri maintenant ;
• La gloire est à Dieu ;
• Alors, en quoi puis-je t'aider ?
• Je suis venu pour que nous discutions entre hommes ;
• Je t'écoute donc Léon.
Aubin m'écoute attentivement sans grande émotion mais il ne m'interrompt point. Il est resté de marbre. Lorsque je finis de lui raconter tout ce que j'ai appris de la discussion, Aubin sans mot dire, se lève et marche jusqu'à la porte de son bureau. Il l'ouvre et me fait le geste de sortir. Je n'en reviens pas.
****JULIE****
Une fois arrivé en ville, nous nous sommes directement dirigé vers l'hôpital. Une fois arrivé nous avons été accueillit par la femme de Gaetan, elle nous a bien insulter jusqu'à ce que mon oncle lui intime l'ordre dz nous laisser passer qu'à nous avons mieux à faire, elle a rapidement sorti son téléphone pour appeler sa belle mère qui apparemment était proche car nous l'avons suivi crier.
En entrant dans la salle où était Gaétan, nous tombons sur Georgette qui était entrain d'appliquer quelque chose sur lui, en croisant le regard de mon oncle elle crie
• C'est pour le guérir dit-elle
• La prière est bonne pour lui, mieux que ce que tu fais dit la femme de mon oncle
Elle se dégage sans dire un mot pendant que sa mère débarque et se met à crier sur nous alertant le corps médical.
• Mais que se passe-t-il ici ? Vous êtes dans un hôpital c'est quoi ce scandale ? Si vous n'arrivez pas à vous entendre je vous mettrai tous dehors
Nous nous regardons tous en silence mais se menaçant du regard, puis mon oncle prend la parole
• Désolé pour le bruit mon fils dit-il en s'adressant qu médecin, nous allons nous calmer
Il sors de la pièce avec la mère de Gaetan
Nous restons toutes les quatre à se dévisager puis Georgette et la femme de Gaetan commence
• Tu es venu le terminer comme tu as terminé Max dit ma coepouse
• Sache que tu ne pourras rien, il te faudra passer sur nos corps avant de l'attendre dot Georgette, tué un frère ne t'as pas suffit ?
• Mais que vous arrive-t-il dit la femme de mon oncle, Julie n'est pour rien dans cette situation
• Ah bon ! ? Et où était-elle ? Pourquoi a-t-il fallu qu'elle entre dans la vie de Gaetan pour qu'il se retrouve à l'hôpital ?
• Si elle est effectivement comme vous le dite pourquoi somme nous ici ?
• Pour accomplir ce qu'elle à commencer sinon pour quoi d'autre ?
• Nul n'est impossible à Dieu et nous sommes venus prier pour lui
• Vous êtes plutôt là pour faire des incantations qui le precipitera à la tombe et moi vivante vous ne ferez rien
• Nous allons les laisser prier dit la mère de Gaetan qui venait d'entrer dans la pièce avec mon oncle
• Mais belle maman (elle souleva sa main pour lui couper la parole)
• Si tu leur laisse faire ça et que Gaetan meure ru ne pourras t'en prendre qu'à toi et toi seul dit Georgette tout en regargnant la porte.
Nous restons tous là à ce regarder puis ma belle mère ouvrir la bouche les larmes aux yeux
• Vous êtes bien sûr de ce que vous allez faire dit-elle à mon oncle
• Je vous demanderai juste de garder la foi, je sais ce que j'ai vu et je sais que Dieu demeure le seul juge, demandons lui juste de se pencher sur ce cas.