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2623 Words
Déboires 14 *****LUCIE**** Aie ! J'ai mal, si mal ! Je fais des efforts depuis pour ne pas pleurer mais finalement les larmes coulent quand même ; pourquoi ? Pourquoi Aubin m'a dupé ? Je suis sûre que sa femme est revenue plus tôt du voyage à sa grande surprise ; avec tout ce qui s'est passé entre nous, il fait semblant devant sa femme comme si de rien n'était. Je ne sais même pas ce qui m'a pris de me laisser aller ainsi, mais qu'est qui m'habitais pour le laisser m'embrasser et même répondre à son b****r; Le pire, c'est que je ressens quelque chose pour lui, en y pensant, des larmes se mettent à couler, j'ai beau essuyer les premières, à un niveau ce n'est plus possible d'essuyer quoi que ce soit, ça coule tellement. Je me jette sur mon lit, tire un drap, le rapproche de ma tête, il m'aide à essuyer le trop plein de larme mais à un moment un sanglot s'échappe de ma bouche, puis un second et je n'arrive pas à les stopper, j'enfoui ma tête dans mon matelas pour étouffer autant que je peux mes sanglots, rien à faire, le drap de tout à l'heure vient sur ma tête, rien à faire j'ai mal, mon cœur est meurtri, je me dégage entièrement, tant pis si les voisins m'entendent, j'en ai besoin, j'ai besoin de crier, j'ai besoin de pleurer si ça peut diminuer la douleur que je ressens. Une fois tournée, je cris à haute voix, parfois la bouche ouverte sans aucun son, je pleure, je veux que cette douleur disparaisse !!! Après je ne sais combien de temps, je ne pleure plus, mais je suis là, comme inerte, fixant un point invisible et perdu dans mes pensées, la colère, le sarcasme et la haine s'invitent. Plus jamais, je ne mettrai mes pieds chez lui ; d'ailleurs, il ne va pas oser m'appeler. Il a intérêt à rester loin de moi. J'ai eu tort de croire qu'il est sincère ; j'aurais dû comprendre dès la première fois qu'il est un  coureur de jupons ; mais non, au lieu de cela, je l'ai écouté et pardonné quand il a présenté ses excuses. Voilà aujourd'hui le résultat. En plus, il est mauvais et il ment sur le compte de sa propre femme, soi-disant qu'elle est enceinte d'un autre homme ; jusqu'où peuvent aller les hommes pour avoir les femmes ? Mais je jure que plus jamais, je ne me laisserai séduire aussi facilement. *****MARIE-LYNE****** Ma mère est arrivée à l'hôpital, toute affolé, avant même qu'elle n'arrive à ma chambre j'ai su qu'elle était là, tellement elle bavardait, ça se sentait qu'elle était très inquiète, même en me voyant, il lui a fallu un certain moment avant d'accepter que je n'avais aucun problème grave. • Ma fille, que se passe t-il ? • Maman, comment as-tu su que j'étais ici ? • C'est Honorat qui m'a informé ; il dit que tu as eu un malaise et qu'il t'a retrouvé étendu au sol lorsqu'il est rentré hier ; ta sœur aussi vient de m'appeler ; elle dit que tu fonds en larmes au téléphone. Qu'as-tu ma chérie ? Je pleure encore un bon coup, ma mère se rapproche de moi comme si une fois proche elle touchera exactement le nœud du problème et tout ira mieux, une fois proche de moi, elle reste un moment silencieuse puis me regarde et attends • Je ne sais par où commencer maman ; j'ai mal et honte à la fois ; • Tu ne dois jamais avoir honte de parler à ta mère ; je suis la personne la plus apte à te comprendre et à te défendre ; même si tu as tort, jamais je ne te rejetterai  car tu es ma fille ; alors, vas-y, parle-moi ; • C'est Honorat maman ; • Je t'écoute Marie-Lyne ; • Il m'a humilié ; il «  b***e » ma domestique, cette petite fille ; il l'a déviergé et a fini par l'engrosser. Ma main pousse un cri en mettant ses deux mains sur la tête ; • Es-tu certaine de ce que tu me dis ma fille ? • Oui maman ; jamais je n'aurais pensé qu'Honorat ferait une chose pareille ! Je suis perplexe. Ma mère bat ses mains, l'une dans l'autre et secoue la tête. ******MARIE-ANGE***** Le pêcheur que j'ai en face de moi ne peut pas être celui à qui je pense ; c'est sûrement une ressemblance, voir un sosie ; en effet, il paraît que Dieu crée des personnes qui se ressemblent physiquement et qui n'ont rien en commun. Selon la légende, on aurait tous sept sosies répartis dans le monde. Je ne sais pas si c'est la vérité.  Je le regardais de loin quand une autre dame demande  au pêcheur de lui vendre du poisson. L'intéressé répond en lui demandant de préciser le type et la quantité de poisson qu'elle souhaite acheter. C'est incroyable car il a les mêmes traits, la même taille et un timbre de voix similaire à celui à qui je pense. Mais ça ne peut pas être lui ! Jamais ! Puisque la réalité est là, implacable ! C'est donc impossible ! Si je n'étais pas convaincue qu'il existait des sosies, je dirai que c'est lui alors que cela ne peut jamais être le cas. J'attendais qu'il finisse de servir la dame pour m'approcher de lui afin de le regarder de plus près quand mon téléphone sonne, c'est ma mère : • Allo Mam ; • Marie-Ange, ta sœur ne va pas bien ; A cette nouvelle mon cœur fait un bon et commence à battre tellement fort, je me sens directement affolé, inquiète, la peur m'envahit • Quoi ! Qu'est-ce qu'elle a ? • Elle se trouve à l'hôpital en ce moment ;  Je suis subitement attristée ; ma sœur jumelle a besoin de ma présence ; je n'avais pas prévu retourner en ville aussi brusquement mais je dois assister ma sœur ; je promets à ma mère de venir sur le champ. Je ne cherche même pas à en savoir plus ; je voulais être près d'elle le plus vite possible. Je rentre à la maison me changer ; mon téléphone sonne encore ; c'est toujours ma mère : • Allo Mam ; • Ne te dérange pas ; Marie-Lyne préfère te rejoindre ; elle vient d'être libérée ; • Elle veut venir au village ? Est-elle en état de voyager ? • Oui, je viendrai avec elle demain ; attends-nous donc là-bas. *****MARIE-LYNE****** Le Médecin vient de vérifier mon état de santé et trouve que je peux être libérée. Ma mère appelle mon frère qui me conduit chez moi ; enfin, c'est encore ma maison pour peu de temps car je compte me reposer quelques jours au village et à mon retour quitter ce lieu. Lorsque je rentre, Honorat sirotait un café sur la terrasse : • Ma chérie, tu as été libérée et tu ne m'appelle pas pour payer les soins et te ramener à la maison ? Je ne le gère pas et je le traverse pour continuer vers ma chambre quand il attrape ma main gauche ; je retire rapidement ma main de la sienne tout en le fusillant du regard ; il voulait m'interroger quand ma mère le coup net : • Stop Monsieur ; tu tentes de v****r Marie-Ange, tu humilies Marie-Lyne en engrossant sa servante et tu oses encore parler ! • Ce sont des mensonges, Marie-Ange délire ; Ma mère réplique : • Ah oui !? et la servante ? Elle délire aussi ? Honorat répond : • Baké raconte des histoires ; c'est une destructrice de couple, une briseuse de foyer. Ma mère appelle Baké pour venir répéter tout ce qu'elle m'avait raconté mais aucune réponse. Honorat réagit : • Je l'ai chassé d'ici, cette envoyée du diable. Marie-Lyne, elle te ment ; je ne l'ai jamais touché. Je ne voulais pas parler mais je suis obligée de répondre : • Peux-tu le jurer ? Honorat, peux-tu jurer sur ce livre saint que jamais tu n'as touché cette petite ? Honorat garde le silence ; je prends le livre saint et je répète : • Honorat, jure sur ce livre saint et si vraiment tu n'as pas touché cette fille, ordonne qu'un malheur t'arrive si tu mens. Honorat ne pipe plus mot ; il prend les clés de sa voiture, démarre et sort de la maison. Ma mère le regarde partir avec étonnement ; je m'écroule sur le canapé et je fonds encore en larmes. Ma mère me réconforte : • Calme-toi Marie-Lyne,  viens que je t'aide à faire tes valises ; nous irons chez moi et demain, nous prendrons la route du village. *****BLANDINE****** Petit à petit, je récupère. Je suis déjà libérée et j'ai rejoint ma maison ; j'ai retrouvé ma fille très contente. Léon est aux petits soins avec moi. Il est complètement transformé et ne fait que prier. J'ai toujours souhaité ce moment avec ardeur. J'ai toujours rêvé de me rendre au culte avec mon mari et ma fille. Je ne regrette pas le rein que je lui ai donné car il le mérite. J'espère pouvoir mener une vie tranquille à partir de cet instant et voir mes rêves se réaliser. ******JULIE***** Gaétan est toujours couché, là-bas, à l'hôpital ; Max est déjà mort ; je ne peux pas accepter que Gaétan avec qui je viens à peine de m'unir, meure aussi ! Je ne porte pas la poisse quand même ! En plus, Georgette m'accuse ; il faut que je fasse tout pour démontrer que je n'y suis pour rien.  J'ai l'idée d'aller voir mon oncle féticheur au village. Il faut qu'il m'aide. Max est mort brusquement par accident mais je ne vais pas rester là et voir Gaétan aussi mourir ! Je risque de demeurer célibataire à vie car aucun homme ne voudra de moi de peur de mourir aussi. Je prends un bus le plus vite possible pour y aller.  Une fois au village,  j'ai eu beaucoup de peine à retrouver la maison de mon oncle car il a déménagé ; il  n'a jamais eu de téléphone portable de sa vie ; alors, il était impossible de le joindre ; finalement, après deux heures de temps à tourner en rond, je rencontre quelqu'un qui le connaît. Ce dernier m'emmène directement chez lui et une fois à destination, je suis surprise par le décor de la maison. ******LUCIE***** Je rejette d'emblée la proposition de Félix ; je ne veux même pas le côtoyer. Il est des cœurs tendres et palpitants qui déchirés, saignent longtemps, très longtemps. Après  une déception on a du mal à se reconstruire et on devient une autre personne. Les hommes, je ne veux plus en entendre parler ;  Je suis tout de même un peu embêter, je fais comment de l'argent qu'Aubin m'a donné pour les études ? J'ai déjà payé une partie, bref je n'ai plus la totalité de son argent pour le lui remettre, je fais comment ? Quelques minutes plus tard je suis encore plus embêter, d'un coté je me dis qu'il faut savoir si je peux être rembourser ce dont je doute, ensuite je complèterai comme je peux et lui rendrai son argent, plus vite ça sera fait, plus vite je n'aurais plus à faire à lui et d'un autre coté, je pense à utiliser cet argent dans le but qu'il me l'avait donné et une fois que je pourrai, je le rembourserai. Je ne devrai tout de même pas perdre dans tous les sens ? Et si jamais il débarquait un matin chez moi pour demander son argent ?  Eh bien qu'il essaye !!! Il aura son argent une fois que je m'en serais servit et je serais capable de m'assumer et pas avant ma décision est prise. Je m'en veux aujourd'hui d'être tombé dans son piège même si nous ne sommes pas arrivés où il voulait Dieu merci mais s'il ose me menacer je n'hésiterai pas à me défendre car plus jamais je ne laisserai quelqu'un me salir et se moquer de moi parce que dès aujourd'hui je reprends mes études et me donnes l'occasion d'aller loin. ******MARIE-ANGE****** Finalement, c'est une bonne idée que Marie-Lyne vienne au village ; cela lui ferait du bien tout comme j'ai été heureuse ici. Nous profiterons pour rester ensemble quelques jours car je sais qu'à cause de son travail, elle ne pourra pas rester longtemps. J'ai arrangé deux chambres, une pour ma sœur, une pour ma mère. J'ai cuisiné un bon mets et je les attends ; elles devraient être bientôt là. Je suis impatiente. Grâce à Dieu, elles arrivent encore plus tôt que je n'espérais. Je revois ma sœur et ma mère avec beaucoup de plaisir ; les liens du sang sont très forts ; nous nous serrons dans les bras et ma sœur commence à pleurer. • Que se passe t-il Lyne ? • Pardonne-moi Ange ;  • Mais tu ne m'as rien fait ! Pourquoi demandes-tu pardon ? • Je suis ta sœur jumelle et pourtant, j'ai préféré croire mon mari plutôt que toi ; je pensais que tu délirais quand tu disais qu'il a failli te v****r ; Je suis surprise de ces mots prononcés par ma sœur et je l'interroge : • Tu me crois alors maintenant ? • Oui Ange, je te crois ; • Et qu'est-ce qui te pousse à me croire ? A cette question Marie-Lyne fond encore en larmes ; ma mère la console et prend la parole à sa place : • N'est-ce pas son s****d de mari ? Il couche avec la domestique, une mineure et l'engrosse. • Quoi !??? Je ne savais même pas que ma sœur avait une domestique ; mon Dieu ! Honorat est un vrai criminel !!! *****JULIE***** Lorsque je suis arrivée chez mon oncle, je m'attendais à voir comme auparavant, des statuettes, des symboles de fétiches, des amulettes, des cauris, etc.... Mais en lieu et place de ces choses, je découvre une maison propre, bien balayée et  très accueillante. La femme de mon oncle vient à ma rencontre en me saluant en ces termes : «  Julie, sois la bienvenue dans notre maison et que le Dieu créateur du ciel et de la terre, te bénisse ! ». Hum ! Je suis dans l'étonnement total ;  La femme de mon oncle qui me parle de Dieu ! Je réponds à sa salutation puis je demande d'après mon oncle. • Il a une ferme dans le village voisin ; il ne reviendra qu'à la tombée de la nuit. J'affiche une mine de déception ; sa femme m'interroge : • Qu'y a t-il Julie ? • Si seulement mon oncle avait un téléphone, je l'appellerai tout de suite car j'ai besoin de son aide en urgence. • Pour quelles raisons ? J'explique la situation à la femme de mon oncle qui me répond : • Ne t'inquiète pas Julie, je vais prier pour ton type. De mieux en mieux ! Depuis quand la femme d'un féticheur prie ? Je ne me prive pas de poser la question à mon hôte. La femme de mon oncle sourit et me répond : • Nous ne sommes plus sur la voie des fétiches ; nous adorons maintenant le seul Dieu de l'univers, celui-là qui a créé le ciel et la terre.  Je vais appeler un groupe de croyants et nous allons intercéder pour toi. Je vais même te suivre pour aller à l'hôpital où se trouve ton mari ; mais il faut que j'attende le retour de ton oncle ; en attendant, prions. Ça c'est la meilleure !!!
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