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1999 Words
Déboires 17 ****MARIE-LYNE**** Ma sœur et moi sommes dans la barque avec des pêcheurs en train de traverser la rivière ; ils nous emmènent vers l'inconnu pour que nous confirmions si c'est effectivement Max. Lorsque la traversée est terminée, nous descendons. Les pêcheurs nous demandent de les suivre. Nous passons sur des routes étroites ; c'est comme si il habite dans un autre village encore plus désert que le nôtre. Finalement nous nous retrouvons dans une forêt. Les pêcheurs nous demandent de les attendre un moment ; ils s'éloignent de nous et commencent à discuter entre eux. Nous les voyions au loin mais nous ne pouvons pas entendre ce qu'ils disaient. Marie-Ange et moi, on se regardait seulement sans rien comprendre. Pourvu qu'ils finissent vite car il nous faut retourner chez nous avant la tombée de la nuit. Je questionne ma sœur : - Qu'est- ce qu'ils peuvent être en train de se dire entre eux ? - Comme ils ne nous connaissent pas bien, c'est sûr qu'ils ont des appréhensions ; ils regrettent peut-être d'avoir accepté de nous emmener chez l'Etranger ; - Pff ! Allons- nous  le tuer ? Je finissais à peine de parler quand les deux pêcheurs reviennent vers nous ; l'un d'entre eux dit : - Ok, nous allons vous conduire vers notre étranger mais combien payez- vous ? Je suis surprise parce qu'ils ne nous avaient pas parlé d'argent avant de nous embarquer. C'est Marie-Ange qui leur répond. *****MARIE- ANGE****** Les pêcheurs ont attendu que nous soyons ici avant de réclamer de l'argent ; comme je voulais voir l'inconnu à tout prix, je devance ma sœur et je leur réponds : - Vous voulez combien ? Un des pêcheurs commence à sourire et à se gratter la tête. L'autre répond avec une mine sérieuse : - Nous ne voulons pas d'argent ; nous voulons un p******t en nature ; - En nature ? Expliquez-nous ce que vous désirez exactement. - Eh bien ! Nous désirons passer du bon temps avec vous deux ; vous êtes très jolies. Marie-Lyne et moi tombions des nues ! Nous n'avions pas vu cela venir ; c'est vrai, pendant que nous étions dans la barque, l'un des pêcheurs me faisait un sourire étrange et j'ai détourné ma tête. Mon Dieu, sauve-nous ! Nous voici dans la forêt dans un lieu inconnu de nous avec des hommes qui réclament notre corps ; qu'allons-nous maintenant faire ? Hum ! Quelle situation ! ******FRIDA***** Je suis chez le féticheur qui me réclame une photo de Lucie pour pouvoir lui régler son compte. Mais comment l'avoir ? Je ne sais même pas où elle habite. Mais ce n'est pas grave, comme Aubin est devenu bête comme un mouton, je vais le mettre à contribution. Profitant d'un instant de détente entre nous, j'aborde le sujet : - Aubin, dis-moi, sais-tu où habite cette fille qui t'a honni ? - Oui, j'ai été chez elle une fois mais je ne vais plus reconnaître l'endroit. Pourquoi ? - Je voulais juste lui parler ; ce n'est pas normal qu'elle te manque autant de respect. - Tu as raison ma chérie, mais malheureusement,  je ne m'en souviens pas ; au fait, je voulais que nous effectuions un voyage tous les deux, j'ai envie de changer d'environnement pendant un temps ; - Mais, et ton travail ? - Tu sais bien que je suis à mon propre compte et que je n'ai de compte à rendre à personne. - Ok, où veux-tu que nous allions ? - En  France par exemple ; - En France ? - Mais oui, chérie, tu ne connais pas la France et tu as toujours rêvé d'y aller - Ce sera pour combien de temps ? - Deux ou trois semaines ; juste te faire plaisir mon bébé ; - Merci mon cœur. Je suis vraiment emballée à cette idée ; la France ! Hum ! Enfin, je vais mettre pied dans l'avion ! Les affaires d'Aubin marchent bien alors !  Ah, ma vie commence à être telle que je la voulais. Je possédais un passeport que je n'ai jamais eu la chance d'utiliser. Enfin, c'est le moment ! Je jubilais intérieurement. Mais il faut que j'aille revoir le charlatan pour lui porter la nouvelle ; peut-être aura-t-il des conseils à me donner ! *****BRIGITTE***** Je suis obligée de m'inscrire malgré mon état dans une agence de placement pour trouver un job ; c'est Lucie qui m'a emmené là- bas ; quelques jours plus tard, je suis appelée pour un job ; je devrais faire la cuisine pour un couple. C'est ainsi que je me suis rendue sur le lieu de mon premier job ; c'est le maître de la maison qui est venu m'ouvrir la porte : - Bonjour Monsieur, je suis Brigitte et c'est moi la cuisinière envoyée par l'agence de placement. Le type me regarde étrangement car mon ventre commençait à se montrer ; il me demande d'entrer, referme le portail et me demande de le suivre. Il m'installe sur la terrasse : - Attendez ici un moment, je vais chercher ma femme ; Il revient quelques minutes plus tard, suivie d'une jeune dame ; elle respirait la gaieté et la bonne humeur ; - Bonjour...... Mademoiselle ou Madame ? - C'est Mademoiselle ; - C'est vous qui avez été envoyée par l'Agence ? - Oui Madame ; - Mais vous êtes enceinte, on dirait ! - Oui, juste quatre mois et cela ne m'empêche pas de travailler ; - Non,  la vie d'une femme enceinte est faite d'imprévus ; aujourd'hui, tu te réveilles bien, demain, tu te sens mal ; je ne veux pas gérer cela ; j'ai besoin d'une personne disponible  car moi-même je suis convalescente ; - Je vous en prie Madame, laissez-moi essayer ; si après un mois, vous n'êtes pas satisfaites, vous pourrez me changer. Je la suppliais presque et elle accepte. ******LEON****** Blandine ne cessera jamais de m'étonner ; comment peut-elle accepter une fille enceinte comme cuisinière ?  Elle se plaindra tout le temps de fatigue et risque d'être inefficace. Une fois, la jeune fille partie, j'aborde le sujet avec ma femme. - Blandine, tu n'aurais pas dû accepter ; - Léon, cette jeune fille a besoin de ce travail ; ça crève les yeux ; je veux juste l'aider ; mais si elle ne tient pas, je la change, c'est tout. - Ok, vu sous cet angle c'est bien. Mais je ne veux pas te voir l'aider à encore faire tout le travail, je te connais ; - Ne crains rien ; n'est-ce pas pour me ménager que nous l'avons recruté ? Blandine avait raison car la jeune fille avait l'air préoccupé. Ma femme a bon cœur et c'est ce que j'apprécie en elle. ****MARIE-LYNE***** Devant cette situation inattendue, j'eus l'idée de  demander aux deux pêcheurs s'ils peuvent nous laisser discuter entre sœurs pendant un moment. Ils ont accepté ; Marie- Ange et moi, nous nous sommes un peu éloignées : - Marie-Ange, comment allons- nous faire ? - Quelle est cette question Marie-Lyne !? Il n'est pas question qu'on accepte une telle bêtise ! - Je sais ma sœur, ce que je te demande, c'est comment faire pour nous échapper  d'ici ? - Je ne sais pas ; as-tu une idée ? - Non ! J'ai peur que ces gens nous v*****t malgré tout ! Tu as vu où nous sommes ? - Arrête de penser ainsi ! J'ai une idée ; - Laquelle ? On va leur dire que nous sommes jumelles et que dans notre famille, il faut des cérémonies avant de telles choses sinon ils risquent de mourir ; - Tu penses qu'ils vont croire à cela ? - Nous perdons quoi à essayer ? Ma sœur et moi, nous nous rapprochons des pêcheurs ; j'avais la peur au ventre mais Marie-Ange était plus sereine.  Je la laisse donc leur parler ! ******MARIE-ANGE***** Ma sœur et moi, nous nous rapprochons des pêcheurs et avec un ton calme et serein, je leur parle : - Chers messieurs, en fait, nous avons demandé de discuter à deux à cause d'une situation ; - Laquelle ? - J'ai récemment perdu mon mari, ça ne me poserai aucun problème d'aller en nature mais ma sœur et moi sommes jumelles et venues au village faire certain rites sur le veuvage et tout afin de me libérer pour un autre homme et débloquer ma sœur vu que nous sommes jumelles - En quoi tout ceci nous concerne dis l'un des deux - Les rites ne sont pas encore passés, c'est prévu pour demain soir et je me demandais si nous ne courions aucun danger à aller avec vous là maintenant Silence - Moi particulièrement (me rapprochant légèrement de celui que je juge le plus faible), je pense qu'on peut reporter ou prendre le risque qu'en penser vous ? Il rentre en arrière, je souris en silence dans mon cœur - Je n'aime pas avoir à faire avec ses affaires de rites donc je préfère l'argent dit-il presqu'en criant - Et à quoi s'expose-t-on ? Lance l'autre Là je suis bloqué, je ne saurais quoi répondre, il me vient en esprit de dire la mort pour le dissuader mais son ami me devance - Tu ne te rappelles pas de l'histoire de jean ou tu blagues !? Ce rappel, bizarrement refroidis l'autre - Nous voulons de l'argent finit-il par dire J'avais de l'argent sur moi mais tel que les choses se déroulaient, je préférai inventer une autre histoire dans laquelle nous serions assez en sécurité avant de faire quoi que ce soit - Nous n'allons pas vous mentir, nous n'avons pas d'argent sur nous, juste de quoi acheter un peu de poisson, mais vu que nous sommes arrivées ici avec vous et rentrerons avec vous, une fois arrivé, votre prix sera le notre - Et si une fois rentrée vous disparaissez ? - Lorsque nous rentrerons, ma sœur ira chercher votre argent pendant que moi je resterai avec vous, ça vous arrange ? - Ok ! Je ne savais pas encore comment se comporter une fois de retour, peut être réellement leur donner cet argent pour qu'ils nous laissent tranquille ou fuir, en tout cas, j'avais tout le chemin pour réfléchir à une idée pour se sortir de ce pétrin en attendant, il fallait espérer que Dieu nous viennent en aide. ****FRIDA***** Une fois chez le charlatan, - Grand maître, je n'ai toujours pas la photo de la jeune fille ; n'y a-t-il pas un autre moyen pour l'atteindre ? - Je t'ai donné le moyen le plus facile ; les autres sont encore plus compliqués ; - D'accord, je vais tout faire ; mais en attendant, je suis venue vous dire que je voyage avec mon mari ; - Où vas-tu ? - En France ! - Tu vas chez les blancs ! Comme tu as de la chance toi ! Tu vois comment mes produits sont efficaces ? - Je vois bien grand maître ; merci pour tout. - Combien de temps seras-tu absente ? - Deux  ou trois semaines ; - D'accord ; arrivée là-bas, n'oublie pas de tuer le mouton blanc chaque vendredi. Oh zut ! J'avais oublié ce rituel du vendredi ; est-ce qu'il serait possible de trouver un mouton blanc en France ? Je n'ai jamais été là-bas ; comment irais-je l'acheter et qui va le tuer pour moi ? Comment faire tout ceci sans qu'Aubin ne se rende compte de rien ? J'exprime mes inquiétudes au charlatan qui est formel : - Jeune dame, si tu n'es pas sûre de trouver un mouton blanc là- bas pour le sacrifice du vendredi, n'y va pas ; si le mouton n'est pas tué le vendredi avant vingt heures, je t'assure, que ce même jour, à vingt heures piles, ton mari recouvrira ses esprits. Mon Dieu ! Quelle contrainte ! Je suis obligée d'annuler le voyage à cause de mouton blanc.
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