Déboires 20
****FRIDA****
Je remets la photo de Lucie au charlatan. Il me le prend des mains avec sourire :
- C'est très bien ;
- Vous commencez le travail quand ?
- Dans deux jours ;
- Et pour quand dois-je espérer le résultat ?
- Une semaine si tout va bien;
- Pourquoi si tout va bien ?
- Certain évènement peuvent intervenir contre ma volonté et j'ai besoin que son âme soit déconnectée ou faible spirituellement
- Je ne comprends pas ;
- Si ta victime ne prie pas, c'est vite fait ; si elle prie mais n'a pas vraiment la foi, ou est remplie de sentiments malsains, ce ne sera pas très difficile non plus ; mais si elle est très pieuse, là, c'est souvent compliqué ; il faut guetter une occasion de faiblesse et le tour est joué ;
- Ce sera facile ; je pense qu'elle n'est pas pieuse ; la preuve, elle est rancunière ; elle en veut à mon mari ; est-ce qu'une personne pieuse a de la rancune ? Dieu n'a-t-il pas dit que le soleil ne se couche pas sur ta colère ?
- Ah, Madame, tu connais la parole de Dieu, tu fais quoi ici ? Il ne faut plus dire des choses du genre dans la salle des génies sinon ce sera grave pour toi.
- Ah je m'excuse, grand maître ;
- Tu ne peux pas t'excuser avec des paroles ; tu dois gratifier les génies ;
Je sors mon porte-monnaie, prend un billet que je dépose par terre devant le charlatan ; j'attends les résultats impatiemment.
*****GEORGETTE*****
J'ai ouvert les yeux, ma mère était à mes côtés, elle somnolait. J'ai commencé à la regarder, ensuite je me suis regardée, j'en avais les larmes aux yeux, qu'est-ce que j'ai faits ?
Une voix à l'intérieur de moi me disait et répétait encore et encore « confesse ! ».
J'ai commencé à pleurer, j'avais beau étouffé mes pleurs ma mère s'est réveillée
- Tu as mal où ma puce ? Tu as mal où ma princesse ? Que se passe-t-il ?
Je ne savais quoi répondre sinon pleuré, je ne cessais de pleurer, je ne trouvais même pas comment m'arrêter
Ma mère est sortie et revenue avec une infirmière, qui a commencé à m'ausculter. Inquiète que je ne cesse de pleurer et là je me lâchais sérieusement dans les pleurs elle a commencé à me poser des questions
- Qu'il y a-t-il madame ?
- Je pose la question depuis elle ne répond pas, vous avez vérifié si elle n'a aucune douleur ?
- Physiquement je ne constate rien
- Madame, vous m'entendez ?
Je secoue la tête en signe de oui
- Vous avez mal où ?
- C'est de ma faute dis-je faiblement
- Non ma fille ce n'est pas de ta faute, c'est cet homme, celui qui t'as renversé
- Non maman, personne ne m'a renversé
- Je vais vous laisser dit l'infirmière, s'il y a un problème faite moi signe dit-elle en sortant
- Ma fille qu'y a-t-il ?
- Maman c'est de ma faute, tout ça c'est de ma faute
- Qu'est ce qui est de ta faute ?
Silence
******MARIE-LYNE*****
L'Avocat se lève pour m'accueillir dès que je rentre dans son bureau ; il me serre la main de façon vigoureuse. Bel homme, noir de peau, teint frais, il a fière allure. Il m'invite à m'asseoir par un geste de la main.
- Alors, Madame, que puis-je pour vous ?
- J'ai besoin d'un Avocat dans le cadre de mon divorce et quelqu'un m'a orienté vers vous ;
- Désolé pour cette information qui n'est pas réjouissante ; alors, pouvez-vous me faire part de vos raisons ?
Je me lance dans une narration dans le but de donner tous les détails possibles à l'Avocat qui réagit :
- Je vous ai écouté avec attention ; vous pouvez me faire confiance pour obtenir rapidement le divorce.
L'Avocat me cite un certain nombre de documents à déposer mais ne me fixe pas sur le prix à payer ; je fus obligée de lui poser la question :
- Quels sont vos honoraires ?
- Engageons-nous d'abord, nous en reparlerons plus tard mais ne vous inquiétez pas, ils ne vous dépasseront pas. Me dit-il avec un sourire très rassurant
Je me lève pour partir et nous échangeons encore une poignée de mains.
******MARIE-ANGE*******
Dans mon magasin au village, je souhaite qu'il y ait un peu de tout : vêtements, draps, savons, denrées alimentaires et toutes sortes d'articles de première nécessité.
Je commence mes achats par un magasin réputé pour ses vêtements pour bébé et enfants. En voulant y entrer, je croise Julie, celle qui a eu un enfant avec Max. Son ventre est déjà gros comme un ballon de fête. Elle s'arrête sous l'effet de la surprise ; je m'apprêtais à continuer mon chemin quand elle me salue :
- Bonjour Marie-Ange ;
J'hésite un instant s'il fallait lui répondre ou pas ; finalement, je décide de lui répondre ; ça me sert même à quoi de garder rancune ?
******FRIDA*****
Je rentre chez moi et tombe sur ma belle-mère installé dans mon canapé, je la traverse sans aucun mot et va vers ma chambre.
Une heure plus tard Aubin arrive, il vient me trouver, s'échange et ressors, il va probablement voir sa mère.
Je sais que grâce à mon emprise sur lui il ne peut pas faire quelque chose contre moi mais je me lève et me tient dans un coin de la cuisine pour épier leur conversation
- Bonsoir maman comment tu vas ?
- Bien et toi !
- Ça va !
- Comment peux-tu dire que ça va ? Ta femme est de retour depuis un moment avec une grossesse extra conjugale et tu dis que ça va ?
- Maman s'il te plait arrête, ne vient pas ici, chez moi pour parler ainsi de ma femme dit-il en levant un peu le ton
- Quoi ?
- Tu m'as bien suivi, cet enfant est le mien, ce fut une erreur de mettre ma femme dehors, il s'agit de mon foyer, je le gère comme je le veux
Je ris en silence, mais qu'est-ce qu'elle croyait celle-là, qu'elle allait venir ici me nuire ?
- Lorsque Théo m'en a parlé j'ai cru qu'il blaguait dit-elle
Théo, mais qu'est-il allé lui dire ? Qu'est-ce que cet homme me veut ? Ne peut-il pas aller vivre sa vie tranquillement et laisser ma vie comme elle est ?
- Théo m'as bien dit que tu n'agissait pas normalement, mon fils...
Je ne l'entends plus parler et subitement elle est devant moi dans la cuisine
- Ne va pas croire que tu as gagné Frida, tu ne vas pas te servir de mon fils comme tu veux quand tu veux, ce n'est pas ton pantin, il a une famille, il a une mère
Je la regarde sans mot dire
- Moi qui t'es bien accueillit, moi qui à demander aux membres de ma famille de taire leur calomnie sur toi... pour me remercier aujourd'hui tu juges qu'il faut pratiquer sur mon fils ? Sache tout de même que ça ne va pas se passer comme ça
- Tu laisses cette femme me parler ainsi ? Je finis par dire lorsque je vois Aubin
- Maman mets-toi dehors !!!
- Quoi ? Dit sa mère en le regardant, elle se retourne vers moi et me regarde
- Tant que vous ne viendrez ici que pour nuire à mon mariage vous seriez prié de rester chez vous et de vous mêler de ce qui vous concerne dit Aubin
Ma belle-mère me regarde, je souris dans mon cœur à voir Aubin il est à quelques doigts de la mettre dehors par ses propres mains qu'est-ce qu'elle croit celle là
Elle se retourne et sors
Lorsque j'entends mon portail se renfermer avec fracas, je sais qu'elle est partir
- Tu vois de quoi est capable ton soi-disant ami ?
Aubin ne réagit pas
- Je ne voudrais plus jamais le voir ici !!!
Le lendemain à la première heure j'étais chez ma mère, je lui raconte tout
- T'inquiète ma fille, notre charlatan est puissant tu t'en ai rendu compte ?
- Oui oui maman, il va d'ailleurs s'occuper très bientôt du cas de cette femme de ménage
- Quelle femme de ménage ?
Je raconte l'histoire à ma mère
- Je ne te comprendrai jamais, comment se fait-il que tu ne puisses pas réfléchir par rapport à ta propre vie. Réfléchit avant d'agir Frida qu'est ce qui est le plus important dans ta vie ? T'occuper d'une soi-disant bonne sans importance ou t'occuper de ce que pourrai faire ta belle-mère et l'ami d'Aubin ?