LA VEUVE INSOUMISE

La nouvelle décision du roi.

ÉPISODE 15

- C’est bien cela votre majesté. Il n’y a que nous les eux qui savons cela et les quatre murs où nous sommes restés pour discuter de cela. Je ne suis pas de ces gens dont la bouche dit tout. Je peux vous garantir que je l’emporterai dans la tombe avec moi. C’est indicible ça !

- Très bien. Moi non plus je ne vais rien révéler à la reine. Elle m’avait prévenu. Je ne vais pas soulever la moindre idée au sujet de l’affaire pour éviter d’éveiller des doutes chez elle. Tu n’es pas sans savoir que les femmes ne prennent pas du temps pour bien réfléchir avant de dramatiser les choses ! ET en rentrant chez toi tout à l’heure, arrange-toi de faire des sacrifices. L’âme du prince ne doit pas réclamer vengeance et toute personne qui va faire appel à la vengeance ne doit absolument pas avoir gain de cause. On ne l’a pas fait de façon prémédité sur la personne du prince. Tu vas donc me calmer tout ce qui est là. Je ne veux pas entendre du vent souffler. Je ne veux pas entendre qu’il y a un revenant qui se venge.

- Votre majesté ! Tout est dit déjà. Pour ce qui est du reste, je m’en chargerai. On va se voir en journée. Retournez dans votre chambre et reposez-vous. Un simple mal de tête vous n’aurez pas à cause de cette situation. Personne ni rien ne vous demandera de compte. Oui !

- Je te laisse. Cette fois-ci, je ne veux plus entendre parler de raté. Prends bien des mesures.

Sur ces propos, le roi tourne dos à son charlatan. Le charlatan également fait de même. Il sort du palais donc et rejoint sa maison et le roi se rend de son côté dans sa chambre pour dormir. Ayant sa chambre séparée de celle de la reine, il n’a pas eu droit à des questions dès qu’il arrive dans sa chambre. Il s’assied et pense un moment à son fils puis il s’endort.

RETOUR DANS LE PRÉSENT

Le jour vient à peine de se lever ce matin. Le soleil est quand même toujours endormi dans son lit, mais timidement. Les moutons et volailles se promenaient déjà dans tous les villages qui forment le royaume de HOUINDOMANGBA. Les premières lumières du jour jaillissaient à peine sur tout le royaume. Le royaume se réveillait peu à peu de son sommeil.

Des oiseaux de différentes espèces et de différents plumages chantent déjà sur la cour royale avec leur plus belle voix. La lampe à tempête qui a servi a éclairé la chambre de la reine est toujours allumée, mais la mèche brulait très lentement. C'est à ce moment-là que le roi se réveille de son sommeil soudainement, suite à un cauchemar qui l’a fait flipper et l’a tiré de son sommeil. Une fois sur la cour du palais, il regarde vers les quatre points cardinaux pour implorer ses ancêtres et prononcer des incantations. Il tient dans sa main sa recarde ainsi qu’une amulette attachée à son bras gauche, avec autour de son cour, des perles artisanales spécialement conçues pour un usage royal. Ne partageant pas la même chambre que la reine, il sort de son lit pour aller retrouver sa femme Djêtô dans sa chambre. Mais cette dernière est toujours endormie avec les yeux fermés. Le roi entre tout document dans sa chambre qui n'était pas fermée à clé, avec son pagne bien noué autour de sa hanche comme cela se fait. Il touche la reine avec sa recarde et il commence ensuite par appeler cette dernière par sa panégyrie clanique pour la tirer de son sommeil pour se confier à elle :

- Djêtô ! N’est-ce pas à toi Djêtô que je parle ? Réveille-toi !

- Oui, dit difficilement la reine en ouvrant tout doucement ses yeux.

La reine se réveille de son sommeil ainsi puis adopte la position assise. Le roi à son tour prend place à côté de son épouse sur la natte qui lui sert de lit. Il la salue et lui demande :

- Bonjour ma reine. Comment tu vas ce matin ?

- Bonjour sa majesté. Je me suis bien réveillée, répond la reine.

- Tu t’es bien réveillée ? Demande à nouveau le roi en fixant la reine tout droit dans les yeux.

- Oui je me suis bien réveillée comme tu peux le voir, sa majesté !

- Je suis rassuré sur ce coup que tout va bien. Je suis venu comme tu peux le voir toi-même te tirer brusquement de ton sommeil aussi matinalement.

- En effet oui sa majesté. Il s’est passé quelque chose au palais ?

- Tout à fait, dit le roi avec énergie. Il s’est passé quelque chose. J’ai eu de l’insomnie toute la nuit. Je n’ai pas pu du tout fermer l’œil de toute la nuit. J’ai eu le sommeil très agité, Djêtô. Les anciens rois de ce royaume qui ont pris par le trône n’ont pas arrêté de se montrer à moi dans pour le peu de temps que j’ai pu fermer les yeux. Les aïeux eux aussi n’ont pas cessé de m’apparaitre dans mes songes nocturnes.

- Il s’est passé de nouveau quelque chose ? Demande la reine inquiète.

- Il se passe bien sûr des choses dans ce palais-ci où nous nous trouvons, ma chère et tendre reine Djêtô. Notre fils Cossi qui est décédé il y a quelques années en arrière déjà, est-ce que tu prends la peine de veiller sur sa femme et de voir comment elle se comporte ?

- Qu’est-ce qu’il y a mon roi ? Il lui est arrivé quelque chose ? Qu’avez-vous remarqué ?

- Ah ah ! C’est toi-même qui es en train de parler en ces termes ? Questionne le roi. Donc tu veux me dire que tu es sans savoir qu’après deux années que notre fils est décidé, il n’est pas encore grand temps pour que nous la donnions à un nouveau mari au sein de notre collectivité pour faire des enfants dans son sein ? Ne peut-on pas la remarier pour qu’elle éclore assez d’enfants pour nous ?...