ÉPISODE 03
Le même scénario se répète avec les parents de Régina. Ils arrivent tous au même moment dans la cour royale où sages et notables les attendait depuis :
- Bonsoir monsieur le roi ! J’allais au temple de Dieu lorsque vos hommes ont débarqué pour m’obliger à les suivre. Je suis donc ici au nom de Jésus Christ !
À peine le pasteur a terminé sa phrase lorsqu’un garde l’attaque par le cou :
- Tu oses manquer du respect à notre roi sur son territoire ? Quel gros culot !
- Laissez-le ! Je vais m’occuper de lui. Monsieur le pasteur ! Si je n’étais pas un roi humble et assez lent à la colère, j’aurais déjà ordonné mes hommes pour qu’ils décapitent ta tête pour offrir ton sang à mes ancêtres en sacrifice.
- Que la volonté de mon Dieu que je prie soit faite et non celle des hommes. Sauf votre respect votre majesté, puis-je savoir les charges qui pèsent contre moi pour que je sois conduis dans ce lieu ? J’ai mes fidèles qui m’attendent.
- Jusqu’à qui ? Ce n’est parce que je t’ai laissé depuis tout à l’heure que tu vas te croire tout permis et continuer de me montrer que tu sais parler. Ici c’est moi seul qui donne la parole et qui décide. Que personne ne me presse.
Les écarts de langage du pasteur commencent par irriter le roi. Malgré qu’il ne veuille pas s’énerver, il finit par céder car il se sentait marcher dessus désormais dans son propre palais sous le regard du prince, de la reine, des sages, des notables, des serviteurs et parents de Régina. La tension commence donc par monter peu à peu, mais très vite, la reine calme son roi :
- Pardonne-lui mon roi ! C’est un allogène qui ne connait forcément pas le traitement dû à ton rang. C’est ce qui justifierait sa mauvaise attitude. Ne laisse pas la colère t’envahir Dada. Garde ton calme pour régler cette affaire.
- Il vient de franchir la barrière de ma patience. GARDE ! Ils sont passés où ?
- Nous sommes votre majesté !
- Enfermez-moi ce plaisantin qui se fait appeler pasteur ! Trainez-le parterre !
À la grande surprise de tous, l’un des gardes lance un fou-rire puis poursuit :
- Hahahaha ! Au royaume de HOUINDOMANGBA, les pasteurs arrogants et profanateurs de la tradition sont dressés de sorte à leur apprendre le langage et l’attitude à tenir en présence de sa majesté, face à la tradition et devant la cour royale. Mon roi, vos ordres seront exécutés sans faute. Allez debout !
- Pas si vite ! lance le roi en se levant de son fauteuil. Otez-lui sa tunique d’abord. Trainez ensuite son maigre corps dans le sable chaud jusqu’à la cage réservée aux prisonniers. Il va goutter à la douleur. Ça va beaucoup l’assagir.
Les gardes se chargent d’enlever très rapidement la chemise du pasteur ainsi que son pantalon. Heureusement que ce dernier avait mis de dessous, sinon, même ses bijoux de famille participeront au gouté de douleur qui se prépare.
- Emmenez-le hors de ma vue et veillez à lui donner une bonne correction à la hauteur de l’outrage fait à ma personne et à la cour royale. Et si jamais il s’échappe de vos mains, je vais vous trancher vos têtes à la place publique sous le soleil ardent. Je vais les offrir ensuite à mes crocodiles comme dîner.
- Vive notre roi ! Vive Sa Majesté ! Vive le royaume de HOUIDOMANGBA !
Après ces propos de vénération prononcés par les hommes de main de Sa Majesté, ils trainent le pasteur conformément aux instructions de cette dernière. Peu de temps après, des cris d’agonie s’élèvent sur la cour royale. C’est le pasteur qui exprimait ainsi sa douleur, mais cela ne change rien à la décision du roi. Ses bourreaux ne faisaient que se moquer de lui au contraire.
C’est au tour des parents de Régina de faire face aux menaces du grand roi :
- Vous ! Parlez à votre fille ! Je ne voudrais pas vous montrer ma colère. Il faut qu’elle arrête de trainer mon fils dans ses histoires de religion. Si je remarque qu’elle continue, je vous ferai le pire de ce que je viens de faire subir à ce pasteur avant de vous bannir de mon village. Vous pouvez rentrer.
- Nous avons bien compris le message Votre Majesté. Dès que nous quittons le palais, nous allons appeler notre fille une fois à la maison pour la conseiller.
Chacun retourne ensuite à ses préoccupations après le verdict de Sa Majesté. Des voix de femmes s’élèvent pour magnifier la toute-puissance du grand roi.
Peu de temps après, la nouvelle au sujet de la peine infligée à pasteur Losthis par le roi se répand très rapidement dans tout le village comme de la fumée. Chaque villageois donnait son avis. D’autres se chargent d’informer ceux qui ne sont pas encore au courant de la situation. Ils ne manquaient pas d’ajouter leur propre touche à la façon de narrer les faits de sorte à nourrir l’attention et à attiser la curiosité de ceux qui les écoutaient dans leur déballage. De bouches à oreilles, toutes les contrées du royaume ont reçu la triste information. Femmes, enfants et hommes n’avaient que ça à discuter.
Lorsque Régina apprend la mauvaise nouvelle de la part de ses parents, elle reste inconsolable. Ils essaient de la calmer et lui recommande de plutôt transformer ses pleurs et larmes en prière et jeune. De cette façon, Dieu pourrait toucher le cœur du roi pour qu’il ordonne la libération du Pasteur :
- Mais il n’en est pour rien. Pourquoi c’est lui qui devrait souffrir le martyr ?
- Parce que c’est lui le pasteur de ton église. Tu agis selon ses enseignements.
- Je vais voir Cossi. C’est lui qui me force à l’épouser. Le pasteur est innocent.
- Je te défie de ne pas sortir de cette maison. Tu ne feras rien et n’iras nulle part. Veux-tu être bannir de ce royaume ? Ou allons-nous partir si le roi nous chasse du royaume ? Que deviendront nos terres, notre bétail et nos champs ? N’aggrave pas les choses plus qu’elles le sont déjà. Reste ici et prie ton Dieu…