LA VEUVE INSOUMISE

La consultation de l’oracle.

ÉPISODE 20

- Ok d’accord. C’est compris.

- Tu sais quoi faire hein !

- Sans problème. Bouche cousue !

- C’est terminé donc.

- Tu n’as pas à avoir peur cher ami.

- Je te serai reconnaissant de ça. Merci beaucoup à toi.

- Sacré Gangnon ! Mais ton pantalon-là, fais l’effort d’en coudre un autre ou de rafistoler celui-ci, parce qu’il est trop fatigué par derrière.

- Ne regarde pas ça. Ce n’est pas autre chose qui est l’origine de cela. C’est la misère.

- Ah la misère !

- Oui c’est de ça qu’il s’agit.

- Mais nous gardons foi que les choses vont changer. Demain sera meilleur.

- Sans nul doute Dah Anagonou. Nous allons nous en sortir de cette galère d’un jour à l’autre.

- J’ai l’intime conviction. Bien ! Au revoir et bon retour à toi Gangnon.

Gangnon quitte la maison de son ami chez qui il prend part à une tontine pour rentrer à la maison. En cours de route, il s’écrie :

- Oh bon sang ! Ce n’est pas une mince affaire dis donc. Avoir de l’argent n’est pas une chose du tout aisée. Hey ! Je n’arrive plus à comprendre quoi faire pour augmenter mes économies ! C’est vraiment une situation assez préoccupante. Me voilà en train de renter à la maison. J’aurais encore à faire face aux nombreuses plaintes et demandes sans fin de ma femme. Tout seul, je vais m’occuper d’elle, des enfants avant de me préoccuper de moi. Eh non ! Moi je ne conçois pas les choses de cette façon. C’est moi ou rien. Je passe avant tout. Je vais me retrouver d’un moment à l’autre dans la maison et nous allons voir ce qu’il en sera.

Pendant ce temps, le messager du roi revenait de chez le marabout du roi pour se rendre au palais avec lui et répondre à l’appel de ce dernier. C’est avec des chants occultes et tout un tas d’incantation que le marabout fait son entrée au palais avec son arsenal de consultation :

- Je demande la voie au palais avant de m’introduire dans la salle de trône du roi, dit le marabout quand il arrive au pas de la salle de trône où le roi l’attendait pour demander l’autorisation d’avoir accès à la salle de trône.

- La voie est toute dégagée, répond le roi pour donner la permission au marabout de s’introduire dans la salle de trône.

- Votre majesté, je m’incline, dit le marabout en se prosternant face au roi.

- Tout va bien, Awogbogbo. Tout va bien.

- Je m’incline devant votre trône, répète le marabout.

- Le trône se porte bien ainsi que tout le palais, rassure le roi en imposant son bâton royal sur le marabout. Quiconque se prosterne devant une cour ne la trouve pas dans un état de maladie. Tout se passe à merveille Awogbogbo. Si tu tombes dans une rivière tu t’en sortiras victorieux. Si tu tombes dans le feu, tu t’en sortiras indemne. Tu peux te relever maintenant mon grand marabout. Prends place là à côté de moi et nous allons commencer, ordonne le roi au marabout qui s’exécute pendant que le messager du roi lui également prend place à côté du roi.

Le roi observe un moment de silence pour laisser le marabout bien s’installer. Il prend ensuite la parole et lui fait part de la raison de sa présence au palais en ce moment :

- Mon cher Awogbogbo, dit le roi pour commencer pendant que le marabout à toute son attention rivée sur la personne du roi.

- Je vous réponds votre majesté.

- Merci à toi. Eh bien ! C’est moi qui t’ai fait appel en t’envoyant mon messager, souligne le roi en guise de précision. Puisque tu es là en face de moi, tu dois savoir que chaque cour royale ou royaume, chaque famille et chaque collectivité avec ses coutumes et pratiques ancestrales.

- Bien sûr votre majesté, dit le marabout avec un regard très attentif.

- Bien ! C’est quelque chose qui me tient vraiment à cœur qui m’a obligé à te faire déplacer pour me voir clair dedans. Le sujet est à propos de mon fils Cossi, le prince Cossi décédé ici il y a de cela quelques années en arrière déjà. Tu sais bien tout cela. Sa femme est là à la maison en train de se nourrir gratuitement. Elle ne fait rien pour contribuer à l’évolution de la royauté. Elle ne fait que me bouffer mes vivres pour ne rien m’apporter en retour. Je veux que tu consultes les ancêtres et que tu me donnes le nom de la personne qui l’amènera désormais en chambre à partir de ce jour. Cette femme, tu vas consulter et me dire cette personne qui va à compter de ce jour lui enlever son pagne et à qui elle ne doit plus cacher sa nudité au sein de notre collectivité. Tu vas me désigner cette personne aujourd’hui. Et si je te l’ai demandé, c’est parce que je te sais capable et tu vas me le faire, Awogbogbo. Tu es un grand et véritable prêtre de Fa. Tu as une très bonne maitrise de cet art là et je reste convaincu que tu vas me trouver la solution à ma préoccupation, parce que c’est une situation qui me ronge et qui me détruit énormément, mais je viens de me réveiller déjà.

- Je vous ai bien écouté de long en large grand roi. Permettez-moi de vous dire que quand il y a des situations de ce genre-là votre majesté, ce sont les ancêtres qu’il faut consulter pour voir clair. Du coup, j’ai compris votre préoccupation et je vais vous aider à y voir clair. Il nous suffira tout simplement de demander conseils aux ancêtres comme le faisaient les plus grands prêtres de ce royaume qui m’ont devancé, explique le prêtre du Fa au roi.

- Je te remercie. Vas-y seulement. C’est la raison pour laquelle je t’ai envoyé le messager…