LA VEUVE INSOUMISE

La libération du pasteur.

ÉPISODE 06

- Je suis désolée mon roi, mais sur ce point, je pense que le pasteur a compris la leçon et mérite désormais ton indulgence ! Laisse-le. Il ne récidivera plus !

- Et c’est là où tu te trompes ! Ton fils m’a aussi dit qu’il est prêt à se convertir. Il a balayé du revers de la main le trône qui lui est destiné. Pour lui, sa mission n’est pas de me succéder. Il a demandé que je libère le pasteur afin que ce dernier puisse sceller son union avec cette fille qui l’entraine dans le ravin. Pour couronner le tout, il ose me dire que ma bénédiction n’était pas trop importante. C’est ça que tu veux soutenir chérie ? Un enfant qui se rebelle ?

- Non ! Il ne peut pas oser te parler de la sorte ! Il est tombé sur la tête ? Je ne savais pas qu’il a tenu des propos aussi grossiers envers ta personne chéri.

- Je vais agir et sévèrement. Ma colère s’abattra sur cette fille et sa famille ! Ils sont en train de me défier malgré tout ce que j’ai dit et je vais leur montrer ma puissance. Ecoute-moi femme ! Si tu aimes ton fils, parle-lui car je vais frapper fort. Va le raisonner avant qu’il ne regrette de m’avoir tenu tête. Ce serait pour le bien-être de tous. D’ailleurs, c’est parce que cette fillette est encore de ce monde que les deux-là se permettent de bafouer mon autorité.

- Qu’est-ce que tu vas leur faire ? S’il te plaît ne fais rien de méchant à cette fille. Je vais leur parler. Ce sont des enfants. Il faut aller doucement avec eux.

- Je ne reviendrai plus sur cette histoire. Va parler à Cossi, sinon, je serai dur !

La reine se rend alors chez le prince histoire de discuter avec lui pour le convaincre à tourner casaque. Il le trouve en train de tourner sur lui et lance :

- Qu’est-ce qui ne va pas mon fils ? Ce n’est pas trop bien de tourner sur soi-même comme tu le fais. Quelque chose te tourmente ? Allez, je suis là Cossi.

- Maman parle à ton mari pour qu’il me laisse tranquille ! Je ne voudrais ni héritier de ce trône ni être objet d’un mariage où on me forcera à épouser une fille que mon cœur n’accepte pas. Je sais qu’il t’a déjà tout raconté et c’est pour ça que tu es là. Je suis assez grand pour savoir ce dont j’ai besoin !

- C’est vrai mon fils, mais tu ne peux quand même pas pour une question d’amour abandonner ton trône ! Qui va diriger ce peuple quand ton père ne sera plus de ce monde ? Au fond, ton père n’est pas contre vote union. C’est ton histoire de devenir chrétien qui le dérange et nous dérange tous. Tu peux convaincre cette femme à devenir une adepte des pratiques endogènes ! Je te rappelle que c’est toi l’homme et il n’est nulle question qu’elle te dicte une quelconque loi Cossi. Tu es un prince ! Pas un vil habitant de ce royaume.

- Oui maman je sais. Tu as raison mais c’est moi-même qui ai décidé de suivre cette voie. Personne ne m’a obligé, sinon Dieu, l’Eternel des armés peut-être.

- Je ne te reconnais pas. Je venais d’implorer l’indulgence de ton père pour libérer le pasteur. Mais je crois que je n’aurais pas dû si je savais que c’est de cette façon que tu vas réagir quand je viendrai parler avec toi. C’est ton père qui a raison. Si tu ne veux pas entendre raison, eh bien on te la fera entendre.

- C’est ce que nous allons voir ! Laissez-moi faire mes choix et les vivre enfin !

Mère et fils se quittent tous les deux en colère. Ce moment d’échange qui devrait aboutir à la compréhension s’est transformé en un échange houleux.

Le lendemain, le roi ordonne que le pasteur soit libéré. Une fois rentré, il se rend au domicile des parents de Régina pour parler sérieusement avec elle :

- Ah pasteur ! Gloire à Dieu !

- Alléluia sœur Régina. Comment ça va ? Et les parents ?

- Je vais bien pasteur au nom de Jésus. Les parents aussi ça va. Dieu a enfin écouté nos cris de détresse. Je ne m’y attendais pas à vous voir à cette heure.

- Je comprends ton étonnement. En effet, j’ai été mis en liberté aujourd’hui même grâce au secours de Cossi. Alors si je suis là, c’est pour discuter avec toi et tes parents sur l’avenir de ta relation ou non avec le prince sœur Gina.

- Ah voici maman et papa qui arrivent là-bas pasteur !

Les deux se lèvent pour aller alors à leur rencontre. Régina prends les colis :

- Bonne arrivée papa et maman !

- Merci ma fille disent-ils en chœur. Ah pasteur ! Vous êtes enfin libre. Dieu !

- Ah oui maman. L’heure de Dieu est la meilleure. Aussitôt sorti, je suis venu pour vous parler. Désolé d’aborder le sujet aussi vite. Asseyez-vous d’abord !

- Papa voici de l’eau !

- Donne ça à ta mère d’abord.

Lorsqu’ils finissent de boire l’eau, ils invitent le pasteur à déballer les faits :

- Je vous disais donc que j’ai finalement été libéré. J’ai donc pris par ici pour discuter avec Régina ainsi que vous. Le roi m’a libéré mais, je sais que rien n’est gagné d’avance. Il est très révolté. Il ne veut vraiment pas que son fils se lie à votre fille si le prince doit se convertir. Dans le même temps, le prince est décidé à se rebeller au nom de l’amour qu’il a pour la sœur Régina. Cette dernière ne peut malheureusement par abandonner sa foi en Dieu et devenir animiste. Si cela se fait, c’est nous qui allons perdre. Seul Dieu sait comment tout ceci finira, mais si le prince tient à ce mariage il doit se conformer aux règles de notre communauté. Autrement là, sœur Gina trouvera un autre époux au sein de l’église et le problème sera résolu très simplement ! Voilà !...