LA VEUVE INSOUMISE

Prince Cossi au domicile de Régina.

ÉPISODE 07

- Merci beaucoup pour vos explications pasteur. Personnellement, ma femme et moi avions déjà enlevé toute idée de mariage avec ce prince de sa tête. Nous ne savons pas si elle continue de le voir dans notre dos. Nous autres, nous ne sommes pas croyants c’est vrai, certes, mais nous ne voulons rien imposer à notre fille. Mais pour ne pas avoir le roi dans notre dos, nous préférons qu’elle cherche dans votre église pour éviter les problèmes. C’est tout ce que j’ai à dire concernant le sujet. Maman Régina, tu en dis quoi toi ?

- La même chose que toi bien sur papa. Je ne peux pas avoir un point de vue autre que ce que tu viens d’émettre. Bien que nous ne soyons pas des chrétiens, nous savons tout de même qu’il y a un Dieu suprême. Nous sommes là pour voir ce qui adviendra. Si le plan de Dieu est qu’ils se marient, ils finiront par s’épouser, mais là actuellement Régina doit oublier cet amour.

- Bien dit ma femme. Qu’elle l’oublie hein. Pasteur voilà ce que nous pensons.

- Je vous ai bien écouté. Nous n’allons pas trop épiloguer sur le sujet. Pour ce qui est du reste, que la volonté de notre Seigneur Jésus-Christ soit faite. Sinon que je suis juste passé pour vous parler de la situation avant de rentrer.

- Tu as bien fait dit le père de Régina. Depuis que nous avons été convoqués au palais à cause de cette histoire, je ne dors plus paisiblement. Si elle-même veut de notre bien, elle devra faire notre volonté. Toi-là c’est bien compris ?

- Oui papa.

- Bon, je suis ravi qu’elle ait compris ça. Il faut que je vous laisse maintenant. Sœur Régina, n’oublie surtout pas de demeurer dans la prière. Prie ma fille !

- Ne vous en faites pas pasteur.

- Bien ! Soyez bénis !

- Amen et merci pasteur disent-ils ensemble.

Après le départ du pasteur, les parents de Régina la faire asseoir pour parler :

- Ma fille, dit la mère. Tu devras comprendre ce que nous te disons. Tu nous garanties que tu ne continues plus d’aller voir le prince ? Vient-il encore ici ?

- Mère ! Ça fait bien longtemps que je ne l’ai plus vu. Je ne peux pas vous désobéir. Lui non plus ne vient plus ici depuis un moment. Vous avez raison.

- Très bien ma fille. Je suis ton père et je ne permettrai jamais que de mon vivant qu’il t’arrive quelque chose. D’ailleurs si le prince se pointe encore ici, je voudrais que tu le fasses partir. Maintenant va nous cuisiner du yonmlinh.

Dans toutes les discussions, Régina n’a pas daigné mentionner que c’est grâce à son intervention auprès du prince que le pasteur est désormais libre. Elle avait peur de la réaction de ses parents au cas où ceux-ci apprendraient qu’elle s’était rendue au palais alors qu’elle ne devrait plus avec toutes les mises en garde du roi. Elle ne cesse pas non plus de penser aux propos très poignants du prince. Sur instruction de son père, elle se rend vite à la cuisine.

Cinq jours plus tard, le prince Cossi se rend chez les parents de Régina suivi de quelques gardes pour un message important à l’endroit de ceux-ci. Contrairement à ce qu’avait dit le père de Régina, il n’a pas pu renvoyer le prince. Il lui au contraire réservé un accueil digne à un homme de son rang :

- Bonjour et bonne arrivée mon prince.

- Bonjour monsieur. Comment vous allez ?

- Je vais très bien mon prince. Et vous ?

- Ça va aussi. Je suis ici en mon nom et au nom de mon père le roi pour rencontrer vous et votre épouse. Si elle est là, faites-lui signe et qu’elle arrive.

- Excusez prince, mais ce n’est pas pour quelque chose de grave j’espère hein.

- Avez-vous fait quelque chose ? Allez chercher votre femme s’il vous plaît.

C’est ainsi que le père de Régina va appeler sa femme pour rejoindre Cossi :

- Bonjour mon prince.

- Bonjour madame.

- Nous sommes là mon prince. Prenez siège. Désolé de vous faire laisser ainsi.

- Ce n’est pas encore un souci. Alors, j’espère que vous allez tous bien hein ?

- Oui tout va bien prince.

- Et votre fille ? Comment va-t-elle ?

- Elle va bien. Elle est allée tôt ce matin au champ pour chasser les perdrix.

- D’accord. Comme je vous l’avais dit monsieur, je viens pour vous rencontrer au nom du roi et en mon nom propre. Le message est simple et clair. C’est à propos de votre fille comme vous pouvez déjà le deviner. J’ai réussi à avoir le soutien de mon père pour me laisser épouser votre fille. Je l’ai convaincu et j’ai souhaité venir vous voir en personne pour vous demander la liste de dot ainsi que ce qu’il y a à faire. Vous n’avez pas à vous inquiéter. Tout se passera bien. Vous aurez deux jours pour nous faire parvenir la liste au palais.

- Nous vous avons écouté. Nous allons nous concerter pour discuter d’abord. Vous aurez ensuite de nos nouvelles. Il faut aussi que nous discutons avec notre fille de certaines choses à propos de cette affaire. Nous avons entendu.

- Très bien. Tenez ces quelques présents. Ils ne font pas partir de la liste de dot. C’est juste un cadeau que je vous offre moi-même. Excusez-moi, je dois me retirer. Nous vous attendons dans les prochaines quarante-huit heures !

- D’accord. Rentrez bien !

Après le départ du prince et ses gardes, les parents sont restés à se regarder et à réfléchir sur ce qu’ils viennent d’entendre le prince dire. Etant donné qu’il s’agit d’une décision du roi et non seulement du prince, il n’était pas question qu’ils déclinent l’offre. Ils discutent un moment rapidement et informent les autres membres des deux familles qui accueillent favorablement la nouvelle. Ils devraient tout faire et rendre la liste au prince et au roi dans deux jours. Au fond d’eux, les parents sont heureux et fiers de savoir que leur fille se mariera à une famille royale. Mais reste à savoir si cette décision qui constitue un changement de position du roi va demeurer sans conséquences…