CHAPITRE XI L’aventure de MélaniosLes enfants s’attachent vite. Les quelques mois que j’avais passés sous le toit d’Agariste avaient suffi à faire naître dans mon cœur une affection filiale pour la bonne veuve, fraternelle et enthousiaste pour Glycère. Cette jeune fille était marquée du sceau que portent tous ceux qui sont aimés des dieux. Frêle et délicate, secouée souvent d’une toux sèche qui semblait lui déchirer la poitrine, elle était animée du courage des héros, de l’ardeur des grands artistes. Assis à ses côtés sous le toit du pauvre atelier, avec quel plaisir je l’écoutais me parler, dans sa douce langue athénienne et son élocution exquise, des grandes choses qui font battre les jeunes cœurs ! Elle connaissait toutes les légendes, tous les hauts faits de nos ancêtres ; elle me ra